Toutes les vieilles barbes de Mai 68 se remémorent leur engagement révolutionnaire. Aujourd’hui, tous sont convaincus par la nécessité de s’unir pour les élections. Pour eux, le changement social et écologiste passe désormais par les urnes.
Pour accompagner René Revol, tête de liste et trotskyste grenoblois pendant les années 1968, Alain Krivine et Roland Leroy affichent leur réconciliation [Avant l’éclosion du mouvement de mai 68, Roland Leroy, membre du Comité central (1956-1994), du Bureau politique (1964-1994) et du Secrétariat (1960-1979) du parti communiste et fervent stalinien, exclut Alain Krivine de l’Union des [Etudiants Communistes. Alain Krivine revendiquait des idées trotskystes et s’opposait à la direction du PCF.]]. Aujourd’hui les divergences sont ensevelies sous les décombres de l’URSS. Surtout, la perspective de faire un score important dans la région Languedoc Roussillon fédère les courants rivaux.
Alain Krivine assène : «Il faut remercier Sarkozy, c’est grâce à lui qu’on est là. Dans un climat antisocial et raciste, il faut répondre avec une politique anticapitaliste.» L’unité prévaut face à Sarkozy ou Georges Frêche, «celui qui se dit de gauche, mais sert la droite et l’extrême droite.» René Revol souligne qu’il ne s’agit pas d’«une simple alliance électorale.» L’expérience de rassemblement local doit se traduire au niveau national.
Martine Granier représente également le NPA avec un programme «qui rentre en écho avec les préoccupations quotidienne de la population.» Ensuite, Martine Gayraud membre de l’exécutif du PCF insiste sur la rencontre avec les salariés et utilise également la rhétorique de la proximité. Les candidats attribuent leur succès dans les sondages à une campagne de terrain. Janie Arneguy, des Alternatifs, évoque «les réunions publiques qui permettent de débattre avec les citoyens. Notre liste permet une réappropriation de la politique au niveau local.»
Le programme de la liste veut répondre à «l’urgence sociale et écologique» selon l’expression de Martine Granier. Les propositions phares : «aller vers la gratuité des transports pour les déplacements professionnels, scolaires et les bas revenus.» Dans la même veine, rénover les lignes ferroviaires et en créer d’autre. Ces deux mesures se veulent écologiques car elles incitent les citoyens à délaisser la voiture au profit des transports en commun. Et se veulent également sociales car les dépenses en moins améliorent le pouvoir d’achat.
Pour René Revol ces propositions sont plus pertinentes que la taxe carbone «qui n’as pas de sens dans la mesure où les gens sont obligés de prendre la voiture pour aller travailler et donc contraints de payer.» La liste «A gauche maintenant» souhaite également que la gestion de l’eau bascule à nouveau en régie publique. «L’eau doit être un bien commun et public dans l’intérêt des consommateurs» harangue René Revol. Enfin dans leur ligne antilibérale la liste propose «l’arrêt des subventions aux entreprises capitalistes et la récupération des aides fournies aux entreprises qui font des profits et suppriment des emplois.»
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