A la veille de son audition devant un juge d’instruction montpelliérain, de nouveaux rebondissements dans l’affaire des soupçons de paris de matchs truqués mettent à mal la défense de Nikola Karabatic.
Trahi par son ordinateur et son téléphone portable.
Alors qu’il avait nié s’intéresser au match Cesson-Montpellier du 12 Mai 2012 qui fait l’objet de suspicion de paris truqués, le téléphone portable du joueur de handball semble prouver le contraire. Selon des récentes révélations du quotidien Midi Libre, le juge d’instruction a pris connaissance d’éléments troublants : la veille du match au soir, l’application « Parions Sport ! » qui permet de miser ou de consulter les cotes des paris sur le site de la Française des Jeux, était téléchargée sur l’iPhone de Nikola Karabatic. Le lendemain c’est-à-dire le jour du match, le même iPhone se connecte sur le site « Parions Sports » et consulte la cote du fameux pari sur le score à la mi-temps du match au coeur de l’affaire. Si aucun pari en ligne n’a été effectué à partir dudit téléphone, trois captures d’écrans découvertes dans l’ordinateur portable du joueur prouvent que ces connexions au site internet de la FDJ ont bien eu lieu.
Le rôle de sa compagne au coeur de l’affaire.
Reste la question du détenteur de l’iPhone au moment des connexions suspicieuses. S’il est avéré que c’est le joueur lui-même qui est l’auteur de celles-ci, sa ligne de défense serait plus difficile à tenir. En effet, Nikola n’a eu de cesse de nier depuis le début de l’affaire avoir jamais parié contre sa propre équipe. En revanche, sa compagne Géraldine Pillet, ainsi que le couple formé par son frère Luka Karabatic et Jennifer Priez ont avoué avoir succombé à la tentation des paris frauduleux. Puisque Géraldine a reconnu avoir parié 1500 euros de son initiative personnelle, elle pourrait aussi avoir été en possession du téléphone personnel de Nikola Karabatic, ce qui justifierait les connexions au site internet de pari sportif et disculperait le joueur de tout soupçon. Souvent désigné comme la tête pensante de l’opération, le trio a été entendu au tribunal de Montpellier le 24 Janvier dernier, mais aucune déclaration n’a laissé filtrer de nouvelles informations quant à l’avancée de l’affaire.
Les paris frauduleux ont-ils été financés par la « caisse du vestiaire » du MAHB ?
C’est la question que se pose désormais les enquêtes de la SRPJ de Montpellier ainsi que les policiers de l’Office central des Courses et des jeux. La « caisse du vestiaire » est une sorte de pot commun entre les joueurs et les membres du staff que l’on retrouve dans des nombreuses équipes de sport tout niveaux confondus. Selon les gains récoltés, elle sert en général à financer des courts séjours de vacances aux joueurs ainsi que leurs épouses. Or l’année dernière, la gestion de celle de l’équipe du MAHB était confié à… Luka Karabatic. Avec l’arrivée des jeux olympiques, aucun départ n’avait été prévu et c’est ce dernier qui a conservé le montant qu’elle contenait, soit une somme approximative de 6000 euros. Pour les enquêteurs se pose la question de savoir si c’est cette cagnotte qui a permis de financer une partie des paris frauduleux, et si tel devait être le cas, si la décision prise faisait suite à une initiative personnelle de Luka Karabatic ou relevait d’une décision collective de l’équipe montpelliéraine.
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