Vins bio en Suède : un coeur à prendre

Par le 27 janvier 2016

Selon une récente étude organisée par SudVinBio, les Suédois seraient parmi les plus importants consommateurs de vin bio en Europe. Une place à prendre pour les vins bio français qui bénéficient d’une image de qualité. Seul bémol : l’importation de vin en Suède est régulée par le monopole d’État.

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« Le contexte économique est favorable : la Suède, c’est 9,8 millions d’habitants, une croissance de 2,6 % par an, et une consommation soutenue ». Les mots de Cécilia Ekfeldt, conseillère export pour Business France en Suède, raisonnent dans la salle de conférence du Millésime Bio. « Mais attention, c’est surtout dans les grandes villes et dans la capitale qu’il y a des débouchés », souligne-t-elle. Dans ce pays scandinave coincé entre la Norvège et la Finlande, la récente étude commandée par SudVinBio montre que les Suédois, plus que les autres, se soucient de l’environnement et de la qualité de leur vin. Mode de vie scandinave oblige.

Pourtant, nombreux sont ceux qui viennent nuancer le tableau dressé par l’association qui organise Millesime Bio. Fabien Lainé, blogger et journaliste, a travaillé en tant que chef sommelier dans un hôtel en Norvège durant une dizaine d’année. Il connaît bien le mode de vie et les habitudes de consommation dans ces régions glacées du nord de l’Europe : « À Stockholm, la capitale suédoise, les bars à vin sont nombreux. Mais en dehors de la ville, le bio se fait plus rare », précise-t-il d’un ton désabusé. Les Suédois, grands amateurs de vins bio ? « Oui et non. Il y a les études et la pratique : la plupart des ventes aux consommateurs sont des Bag-in-Box. La consommation de vin bio se concentre dans la capitale et les grandes villes universitaires. Finalement, beaucoup de gens se fichent de consommer du bio ou pas », argumente-t-il.

À Stockholm, les restaurants et les bars à vin proposent du vin bio au verre : entre 110 et 195 couronnes suédoises, c’est-à-dire entre 12 et 22 € le verre. Extrêmement cher pour un Européen du sud, un peu moins pour des Suédois au niveau de vie élevé. Pour un Bag-in-Box, il faut compter une quarantaine d’euros minimum. Qui plus est, le Bib représente 52 % de la consommation de vin bio, et 78 % des 20-30 ans le préfère à la bouteille. « Les débouchés sont nombreux dans les grandes villes », confirme Cecilia Ekfeldt.

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Le contexte particulier du monopole d’État

« Systembolaget ». C’est le nom de la société qui détient le monopole d’État Suédois concernant les boissons alcoolisées de plus de 3,5 %. Cette société détient 90 % du marché en Suède et dispose de plus d’une centaine de points de vente à travers le pays. Concrètement, les consommateurs ne peuvent pas acheter de l’alcool en supermarché, ils doivent se rendre dans les magasins de la société qui détient le monopole. L’offre est vaste : ils proposent plus de 1 700 vins du monde entier. Leur objectif est que les vins bio représentent 10 % des importations d’ici à 2020.

Ainsi, Systembolaget établit chaque année un plan pour introduire de nouveaux produits. Chaque mois, des appels d’offre sont diffusés auprès des importateurs Suédois. Ces derniers traitent ensuite avec les exportateurs étrangers avant de décider des produits qu’ils souhaitent importer. Après une première sélection, un tiers des d’entre eux sont sélectionnés pour une dégustation à l’aveugle. Le meilleur est choisi et lancé sur le marché six mois plus tard.

Cela peut paraître effrayant selon Fabien Lainé : « Le marché Suédois est plus ouvert, plus flexible que d’autres marchés similaires, comme le marché Norvégien par exemple. Il y a moins de paperasse même s’il y a un monopole d’État ».

Une place à prendre pour les vins bio français

En Scandinavie, l’image de la France est liée au romantisme, à l’art de vivre et au raffinement. En somme, une référence. L’Hexagone est d’ailleurs la quatrième destination des touristes Suédois et une partie privilégie l’œnotourisme. La notoriété des vins français est donc importante. Environ 13 % du vin importé par le monopole Suédois est Français. Mais c’est l’Italie qui domine, avec une part de marché de 27 %. Selon Elisabeth Engelsen Ellqvist, cadre chez Provinum, une entreprise d’importation européenne de vin, « les temps sont propices pour la France car elle peut se positionner sur le marché Suédois. Il y a un potentiel important pour le vin bio français ». Selon la revue du secteur « Allt om vin » couronnant les meilleurs vins de l’année sur le marché, la France décroche 19 médailles contre 8 pour l’Italie. Selon Fabien Lainé, « les débouchés pour les vins bio français en Suède sont nombreux. Mais tout dépend des appellations et de leur notoriété. Lorsque l’on est un petit domaine, il faut participer aux appels d’offre du Systembolaget ».
De quoi se faire une place au frais dans cette contrée nordique.

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à propos de l'auteur

Auteur : Alexandre Turpyn

Après une licence en droit et science politique obtenue à Montpellier, le nord de la Norvège m’a accueilli une année entière en Erasmus. Là-bas, c’est dans la ville de Tromsø, une petite île nichée au milieu d’un fjord, que j’ai réalisé ma première expérience journalistique d’importance en tant que photographe et journaliste langue anglaise pour le magazine Utropia. Dans cet environnement international, la collaboration avec toute l’équipe s’est avérée essentielle pour publier dans les délais des contenus de qualité. C’est donc en couvrant des événements culturels comme des festivals, des concerts ou des expositions artistiques que j’ai appris à rechercher l’information sur le terrain et à informer efficacement pour être lu. J’ai également compris l’importance des photos pour un magazine qui se veut visuellement attractif pour attirer le plus de lecteurs. À présent de retour à Montpellier pour ce M2 Journalisme, j’aspire à d’autres expériences au sein d’entreprises de presse pour continuer à enrichir mon parcours, élargir mes horizons, et découvrir d’autres facettes du métier.