Amon Amarth – Jomsviking
Jomsviking est sans doute l’album le plus accompli d’Amon Amarth. Avec ce dixième opus studio, les Suédois connus pour leur Viking metal technique et rapide évoluent naturellement vers un style plus mélodique. Jomsviking, leur premier concept album, raconte l’épopée d’un jeune Viking à qui son amour est refusé et qui a juré de se venger. Le premier titre, « First Kill », raconte l’évènement déclencheur de cette saga inspirée par les Jomsvikings, ordre de guerriers païens quasi-mythique. Les ponts et les montées dans « On a Sea of Blood » ont des relents de heavy metal traditionnel, mais n’enlèvent rien à la puissance du disque, confirmée par le mur de guitares qui s’abat dès le titre suivant, « One Against All ». Au final, Jomsviking est un album surprenant dans le bon sens du terme, à l’image du titre « A Dream That Cannot Be » où Jonah Hegg partage le micro avec Doro, première voix féminine invitée par Amon Amarth.
Blues Pills – Lady in Gold
Au croisement du blues, de la soul, du rock’n’roll et du groove, Blues Pills nous ramène à la grande époque du rock psychédélique. Plus soul et moins rock’n’roll que leur premier opus éponyme, Lady in Gold prouve que la vague du « revival 70’s » est sur la bonne voie pour durer. Envoûtant, cet album est à la fois énergique et aérien, à l’image du titre d’ouverture éponyme. L’orgue dans la ballade « I Felt a Change », les chœurs dans « You Gotta Try », le refrain très soul dans « Rejection » : Blues Pills utilise tous les instruments à sa disposition sans sonner faux ou artificiel. Alliance de la chanteuse suédoise Elin Larsson, de la section rythmique des américains blues-rock psyché Radio Moscow et du jeune guitariste français Dorian Sorriaux, Blues Pills a même séduit le public métalleux du Hellfest. Une passion et une énergie communicatives, incarnées par le titre « Bad Talkers ».
Anaal Nathrakh – The Whole Of The Law
Attention, oreilles sensibles s’abstenir. Dans The Whole Of The Law, ça braille, ça brutalise et ça fracasse. Avec ce neuvième album studio, Anaal Nathrakh persiste dans la veine de la violence musicale absolue. Une musique qui attrape l’auditeur par les tripes et lui maintient le crâne sous un déluge de blast beats, de guitares ultra-saturées et de vocalises aigües. Malgré quelques répits lyriques dans « In Flagrante Delicto » et « Extravaganza! », cet album est une mitrailleuse de brutalité à apprécier au second degré (ils ne publient pas leurs paroles), à l’image du morceau « On Being a Slave ». Qu’il s’agisse des riffs délicieusement malsains de « We Will Fucking Kill You » et « And You Will Beg for Our Secrets » qui nous renvoient aux églises norvégiennes en flammes des années 90 ou des beats hardcore de « Hold Your Children Close and Pray for Oblivion », inutile d’intellectualiser The Whole of The Law. Le duo de Birmingham ne laisse pas de temps de cerveau disponible à l’auditeur. Si l’apocalypse avait une bande-son, ce serait Anaal Nathrakh.
Blood Ceremony – Lord of Misrule
Direction les années 70. Le rock psychédélique descend du mouvement hippie comme un guitariste sous hallucinogènes. Lord of Misrule est une machine à voyager dans le temps pilotée par les Canadiens de Blood Ceremony. Le voyage est sombre, la machine emplie de fumée. Il y règne une ambiance quelque part entre le rituel païen, le carnaval et la messe noire. Vos compagnons de route : le Londres victorien et l’atmosphère des films d’horreur des années 70. Lord of Misrule est un album difficile à saisir mais accrocheur, aux riffs efficaces entraînés par la voix habitée d’Alia O’Brien. Au croisement du heavy metal et du rock psychédélique, Blood Ceremony fait du neuf avec du vieux, des touches d’orgue sur « Loreley » au hippie « Flower Phantoms ». Si vous deviez ramener un unique souvenir de ce trip, ce sera sans doute la flûte qui vous accompagne tout au long de « Half Moon Street », ou ce solo possédé à la fin de « The Rogue’s Lot ». L’album est à l’image de la chanson éponyme, accrocheur, enivrant et empreint de mysticisme.
Airbourne – Breakin’ Outta Hell
Après 4 albums studio en 9 ans, Airbourne garde le cap avec Breakin’ Outta Hell : plein gaz vers le hard rock ! Véritable successeur d’AC/DC, le quatuor australien prouve qu’il est capable d’être aussi constant sur scène qu’en studio. Les riffs, la bonne humeur et l’alcool sont toujours au rendez-vous. Breakin’ Outta Hell n’est guère différent de ses prédécesseurs, mais demeure un très bon album de hard rock comme on n’en fait plus. Le titre éponyme sert une bonne entrée en matière, suivi du surprenant « Rivalry » au rythme plus lent. Un morceau qui aurait peut-être été plus à sa place en fin d’album, mais qui accroche et fait remuer des cheveux avec ses chœurs puissants. Autre surprise de cet album, l’endiablé « Thin the Blood », plus proche du rockabilly que du hard rock. De quoi s’amuser pour une soirée rock’n’roll, avec « When I Drink I Go Crazy » et la juste conclusion de cet album, la bien nommée « It’s All for Rock’n’Roll ». Bref, un disque à écouter sans trop réfléchir, pour le plaisir du bon hard rock !
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