Le Domaine d’O scindé en deux : voilà la conséquence du transfert de compétences signé en décembre 2016 entre Philippe Saurel, maire de Montpellier et Kléber Mesquida, président du département de l’Hérault. Le Nord du Domaine, avec l’amphithéâtre, le théâtre Jean-Claude Carrière et la pinède, sera transféré à la Métropole à compter du 1er janvier 2018. Et le Sud, avec le parc classé monument historique et le théâtre d’O, restera au Département.
Après des négociations tendues, Département et Métropole s’étaient finalement accordés sur le transfert de la compétence culture, fin décembre 2016. Marion Brunel, responsable communication et directrice de pôle adjointe du Domaine d’O se remémore les conditions de cet accord : « les spectateurs se sont constitués en collectif pour que le transfert de compétences aboutisse dans les meilleures conditions. Un accord entre la Métropole et l’Hérault n’était pas assuré à l’époque ».
« Grâce à EPIC, nous conservons notre indépendance et notre stabilité » – Valérie Daveneau
Valérie Daveneau, directrice générale par intérim du Domaine d’O, se satisfait de l’issue favorable des négociations, car la programmation n’en ressort pas amputée. La pérennité du fonctionnement et de l’activité culturelle du Domaine ainsi que la préservation des subventions est assurée : « grâce au statut d’EPIC (Établissement public industriel et commercial, [ndlr]), nous conservons notre indépendance et notre stabilité ». Elle est plus inquiète sur le sort qui sera réservé au Théâtre d’O : « nous espérons qu’il restera un lieu de culture, mais rien n’est encore sûr ». En clair, ce théâtre, lieu de création pour les petites compagnies et programmant des spectacles plus intimistes, voit son avenir compromis par le transfert de compétences.
« Dans tous ces jeux de pouvoir, le peuple est oublié » – Éva Loyer
Pour Éva Loyer, secrétaire générale de la CGT spectacle en Languedoc-Roussillon, les résidences d’artistes qui avaient lieu au Théâtre d’O sont en péril. La syndicaliste déplore le déménagement des salariés, recentrés sur le Nord du Domaine, dans des locaux qui « ne correspondent pas aux besoins de l’activité ». Selon elle, cette « tambouille politique » en oublie le bien commun, à savoir le public : « dans tous ces jeux de pouvoir, le peuple est oublié ».
Elle espère désormais que Jean Varela, directeur du Printemps des comédiens, pourra négocier au mieux pour sauver le Théâtre d’O par des conventions d’occupation. La perspective est plutôt optimiste en vue des événements déjà programmés en ce lieu jusqu’à la fin de l’année. Mais les victimes pourraient se trouver dans le domaine social en vue des deux autres compétences transférées : le fonds de solidarité pour le logement (FSL) et le fonds d’aide aux jeunes en difficulté (FAJ). Histoire à suivre de très près.
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