C’était il y a presque 25 ans. Les Nîmois de l’USAM, quatre fois champions de France en six saisons, remportaient la Coupe de France et finissaient second du championnat, juste devant les Montpelliérains du MHB. En proie à des difficultés financières, l’USAM déposait le bilan à l’issue de cet exercice 1993/1994. Depuis, les Héraultais règnent sur la France du handball et les Gardois tentent de se reconstruire pas à pas. Cette saison, les Nîmois semblent en mesure de retrouver les premières places. Suffisant pour devancer son voisin et rival à l’issue du championnat ?
Pourquoi l’USAM peut finir devant le MHB.
Tout le monde le sait, les Nîmois sont capables d’exploits. L’an passé, dans sa bouillonnante salle du Parnasse, l’USAM a fait tomber le PSG, Nantes et Montpellier. Ni plus ni moins que les trois représentants français en demi-finale de la Ligue des Champions. “Ces dernières années, l’USAM était une équipe qui surprenait ses adversaires par sa capacité à remonter très vite les ballons”, estime Hugo Lauzy, rédacteur pour Handnews en Occitanie. “Cette année ils sont capables de calmer le jeu et de marquer sur attaques placées. Ils ont une des meilleures bases arrières du championnat alors que c’était leur point faible jusqu’à présent.”
“Avec l’arrivée du pivot Nieto, on est aussi plus dur à bouger en défense”, ajoute Bastien Amy, membre du groupe de supporter le Green Kop. “Avec les arrivées de Garain, Brasseleur et Nieto ils ont progressé dans leurs secteurs défaillants”, résume Hugo Lauzy.
De son côté le MHB, sacré champion d’Europe l’an passé, a perdu Ludovic Fabregas à l’intersaison.
“C’est probablement le meilleur pivot du monde”, souligne Hugo Lauzy. “Il jouait tous les matchs l’an passé et il était crucial en attaque comme en défense. Pour le moment, son remplaçant, Fredric Petterson, souffre de la comparaison.” Comme pourrait l’écrire Lamartine, “un seul être vous manque et tout est dépeuplé”.
Pourquoi le MHB reste plus fort que l’USAM.
Tout ? Pas vraiment. Car si pour l’heure l’USAM fait un parcours parfait, avec quatre victoires et un nul obtenu contre le PSG, Montpellier n’est qu’à un point derrière et pourrait vite refaire son retard.
“L’USAM est spécialiste des départs canons. Mais en général, ça se gâte après la mi-saison. L’an passé la Green Team était seconde à la trêve. Elle a finalement terminé huitième”, rappelle Hugo Lauzy. “En cause, leur manque d’expérience et leur faible budget, le 10e de la division. Nîmes est rapidement mis en difficulté dès que les blessures s’accumulent. L’an dernier, ils sont allés en finale de Coupe de France et ça les a pénalisé pour le championnat.”
De son côté, le MHB dispose d’un effectif plus complet et expérimenté.
“S’ils ont du mal en Coupe d’Europe, en championnat ils assurent. Ils n’ont perdu que contre Nantes pour le moment. A l’image de leur match contre Dunkerque, ils savent gagner même quand ils jouent moins bien. Compte tenu de tout cela, j’estime que l’USAM a 30% de chance de devancer le MHB en fin de saison. »
Une saison clé pour l’USAMSi devancer le MHB reste hypothétique, les Gardois peuvent raisonnablement rêver d’un top 5 et d’un retour en Coupe d’Europe, 24 ans après l’avoir quitté. Pour la Ligue des Champions, le PSG, le MHB et Nantes ont une longueur d’avance. Mais la course pour la qualification pour la Coupe EHF est très ouverte. “C’est l’objectif affiché du club mais ça va être difficile face à Chambéry, Saint-Raphaël, Dunkerque ou Aix”, tempère Bastien Amy. |
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