A Montpellier, Frédéric Lefebvre se livre à une attaque en règle contre Georges Frêche, « l’homme de la double outrance »

Par le 14 décembre 2009

Lundi 14 décembre, Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers et tête de liste UMP pour les prochaines élections régionales de mars 2010 en Languedoc-Roussillon, inaugurait sa permanence, non loin de la place de la Comédie. Pour l’occasion, le candidat a reçu le soutien de Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP.

« La place de la Comédie n’a jamais aussi bien porté son nom qu’aujourd’hui, avec un président de région qui ne cesse de faire le comédien tous les jours ! ». Les propos de Frédéric Lefebvre donnent rapidement le ton et la nature de son discours : une attaque en règle du bilan et de la personne de Georges Frêche.

Il faut dire qu’au regard du contexte, il pouvait difficilement en être autrement. La venue du porte-parole intervient en effet quatre jours après le dépôt d’une plainte pour diffamation de Georges Frêche contre Éric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale et Frédéric Lefebvre. Une plainte qui vient se rajouter aux offensives de la fin du mois de novembre quand le porte parole du parti présidentiel avait choisit de décerner au président de la région Languedoc-Roussillon deux « satanas d’or », trophées de l’UMP liés à la fiscalité régionale.

« L’homme de la double outrance »

Dans ce climat délétère, le discours de Frédéric Lefebvre a donc été sans vraies surprises. « Georges Frêche est l’homme de la double outrance » a-t-il asséné à plusieurs reprises. Pour le porte-parole de l’UMP, les élections régionales de mars 2010 sont l’occasion de « tourner une page qui s’assombrit de jours en jours ». Mais, visiblement peu à l’aise lorsqu’il s’agit d’évoquer avec précision le bilan chiffré de la politique fiscale de la région, Frédéric Lefebvre délaisse rapidement les aspects techniques du discours pour ne se concentrer que sur la personne de George Frêche.

Il est sûr que dans cet exercice, le proche de Nicolas Sarkozy excelle. « Les socialistes du Languedoc-Roussillon doivent avoir honte » lâche-t-il devant un parterre de fidèles comblés. Et de s’interroger, « Peut-on continuer avec un homme qui méprise à ce point les gens ? ».

L’occasion pour M. Lefebvre de revenir sur la plainte en diffamation déposée contre lui. « C’est une opération d’intimidation, de diversion, une manœuvre scandaleuse, s’emporte-t-il, il s’agit là de méthodes d’un autre âge ». D’autant plus que le président de région « a la plainte sélective ». Une raillerie qui vise directement le Parti socialiste, et notamment Arnaud Montebourg qui avait jugé « inacceptable » le soutien de son parti à Georges Frêche. « Pourquoi n’a-t-il pas déposé plaine contre lui ? » s’est faussement interrogé Frédéric Lefebvre.

En concluant son discours, le membre de la majorité s’est adressé directement à Raymond Couderc. « Raymond, on a besoin de toi, il est temps qu’il y ait à la tête de la région quelqu’un qui travaille plutôt que quelqu’un qui parle mal » lui a-t-il lancé.

« Une région apaisée »

Dans son discours, précédant celui de Frédéric Lefebvre, le tête de liste UMP s’était voulu moins offensif à l’égard de son adversaire, allant même jusqu’à s’inquiéter de son état de santé. « Je lui souhaite mes vœux de prompt rétablissement, car je veux une victoire avec panache » a jugé le sénateur-maire de Béziers.

Ponctués de « nous voulons » ses propos se sont portés en priorité vers les zones rurales de la région. « Nous voulons une région apaisée, qui ne soit pas montrée du doigt, une région qui se préoccupe de l’ensemble de son territoire, de ses habitants et non pas seulement de sa capitale » a exigé la tête de liste. Parmi ces préoccupations, la sécurité, thème phare de l’UMP, n’a pas été oubliée par Raymond Couderc : « Il faut développer la vidéosurveillance, dans les lycées et dans les transports publics, notamment dans le Ter ».

Un discours lissé, sans véhémence, qui contrastait habilement avec les propos à venir de Frédéric Lefebvre. Le porte parole de l’UMP est décidément bien dans son rôle.

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à propos de l'auteur

Auteur : Alexis Bisson

« Journaliste ? Vous avez dit journaliste ? Aujourd’hui ? Mais vous n’y pensez pas ! ». De la conseillère d’orientation avisée au jeune journaliste le plus zélé, en passant par les parents inquiets, c’est à chaque fois le même refrain qui ressurgit : la voie du journalisme est « bouchée », « saturée », « sans issues », ... Et pourtant ! Fasciné par les métiers du journalisme, et ce depuis le collège, je décidais, en dépit de ces constats aussi encourageants qu’optimistes, de m’engager sur ce périlleux et téméraire sentier journalistique. C’est ainsi qu’après une Licence d’Histoire-Science politique et un Master recherche d’Histoire contemporaine à Caen, je change d’horizon pour rejoindre les bords de la méditerranée et le Master journalisme de Montpellier. C’est donc sous le soleil de l’Hérault que je compte acquérir les méthodes, les techniques d’écritures journalistiques ainsi que les enjeux et les règles que comporte la profession pour m’armer au mieux dans ce monde réputé difficile. Aujourd’hui, ma volonté de trouver ma place dans ce métier demeure intacte. Passionné par l’Histoire, et notamment l’Histoire politique, c’est vers cet univers que je souhaiterai, dans l’idéal, me diriger. Le choix de mon sujet de Master 1, consacré à l’étude du Parti socialiste au regard du journal Le Monde, n’a fait que renforcer ce souhait. En attendant (peut être) de parvenir un jour à cet « idéal », le chemin s’annonce long et chaotique. Je souhaite ainsi multiplier les expériences au sein des divers et nombreux métiers que compte le journalisme, en presse écrite et en radio notamment.