Comment donner des organes de son vivant ?

Par le 29 janvier 2019

Pas besoin d’être mort pour donner certains tissus et organes. Si le don du sang est le plus répandu, il en existe d’autres comme le don de moelle osseuse que l’on peut faire de son vivant.

schéma des organes que l'on peut donner

Comment se déroule le don du sang ?

Il est de loin le plus connu. Pour donner son sang, il suffit de se rendre dans les points de collecte proches de chez vous, répertoriés sur le site de l’établissement français du sang. Le don du sang est volontaire et gratuit. Il nécessite d’être majeur et de peser plus de 50 kg. Après un court entretien médical, 450 ml de sang sont prélevés durant une dizaine de minutes. On peut aussi donner son plasma et ses plaquettes. Il faut pour cela être âgé entre de 18 à 65 ans et prendre rendez-vous auprès de l’établissement français du sang. Le prélèvement dure environ une heure pour le plasma et deux heures pour les plaquettes.

Qu’est-ce que le don de moelle osseuse ?

Pour donner sa moelle osseuse, il faut avoir entre 18 et 50 ans, et passer un examen médical. À l’issue de cette visite, le donneur est inscrit sur le registre national des donneurs volontaires de moelle osseuse. La moelle que l’on retrouve dans les os du corps sert à fabriquer les cellules du sang (globules blancs, rouges, plaquettes). Comme elle se renouvelle rapidement, elle peut être récupérée au même titre que le sang. La greffe de moelle osseuse sert aux personnes atteintes de maladies du sang, dont la moelle ne fonctionne plus ou est infectée par des cellules cancéreuses. Le donneur volontaire sera appelé en cas de compatibilité avec un malade. La chance d’une compatibilité est très faible, puisqu’elle est évaluée à une sur un million. « On peut être volontaire pendant des années et ne jamais être appelé. Moi j’ai été inscrit pendant 20 ans sur les registres et on ne m’a jamais contacté » partage Pierre Noir, vice-président de la fédération des Associations pour le don d’organes et de tissus humains. Le prélèvement de moelle osseuse s’effectue sous anesthésie générale par plusieurs ponctions au niveau des os du bassin. Il faut prévoir un arrêt de travail de quelques jours et une hospitalisation de deux jours. Tous les frais sont pris en charge. Pour éviter l’anesthésie, le médecin greffeur peut avoir recours à l’aphérèse, une technique de prélèvement de certains composants du sang. Le patient est alors relié à une machine qui trie les cellules à récupérer et restitue les autres cellules sanguines au patient.

Le don de sang de cordon ombilical, une alternative à la moelle osseuse ?

Il est possible pour une femme enceinte de donner le sang du cordon ombilical de son enfant ou son placenta. Elle doit pour cela prévenir son gynécologue qui inscrira son choix dans son dossier médical. Une infirmière chargée de récupérer le cordon ou le placenta sera présente lors de l’accouchement. La greffe de sang de cordon ombilical est une bonne alternative à la greffe de moelle osseuse. Elle permet de soigner les malades pour lesquels il n’y a pas de compatibilité dans les fichiers de volontaires au don de moelle osseuse.

Peut-on donner des organes de son vivant ?

Oui, mais seulement un rein et du lobe hépatique (une partie du foie). Le don s’effectue dans le cercle de la famille élargie et, depuis la loi de bioéthique de 2011, celui des amis. Le donneur doit être majeur et avoir pris connaissance des risques que comporte un tel don.

Quelles sont les principales étapes pour donner un organe ?

Donner un organe de son vivant n’est pas un acte anodin.  « Il ne faut pas agir sur un coup de cœur. On ne peut pas revenir en arrière si le rein restant tombe malade » met en garde Pierre Noir.  Ce don repose sur quatre étapes afin de vérifier que la personne est apte à donner et qu’elle n’est victime d’aucune pression. Le patient suit un important bilan médical constitué d’examens cliniques, radiologiques et biologiques afin de garantir la compatibilité entre le donneur et le receveur. Le patient est également informé de tous les risques et conséquences d’un tel prélèvement par l’équipe médicale. Le donneur doit ensuite exprimer son consentement par écrit et devant un magistrat au tribunal de grande instance pour vérifier que son choix est libre et conforme à la loi. Un comité d’experts indépendants reçoit enfin le donneur et valide ou non sa démarche. En cas d’autorisation de prélèvement, tous les frais sont pris en charge. Le patient dispose d’un suivi médical sur le long terme à l’issue de l’opération.

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à propos de l'auteur

Auteur : Camille Bernard

Parisienne d'origine, ayant grandi à Nice, j'ai effectué une licence de lettres à Poitiers, déménagé quelques temps à Ottawa puis à Rome, avant de rejoindre Montpellier pour suivre un Master de Science Politique. Mon intérêt pour le journalisme s'est développé à l'occasion de la réalisation d'un magazine lors d'un projet universitaire. J'ai tout de suite adoré le format de l'enquête, pouvoir prendre le temps d'investiguer, d'approfondir un sujet pour en dévoiler la complexité, creuser des thèmes moins connus, plus confidentiels. Mes voyages m'ont portée à vouloir explorer d'autres cultures par le reportage.