Comment donner des organes de son vivant ?

Pas besoin d’être mort pour donner certains tissus et organes. Si le don du sang est le plus répandu, il en existe d’autres comme le don de moelle osseuse que l’on peut faire de son vivant.

Comment se déroule le don du sang ?

Il est de loin le plus connu. Pour donner son sang, il suffit de se rendre dans les points de collecte proches de chez vous, répertoriés sur le site de l’établissement français du sang. Le don du sang est volontaire et gratuit. Il nécessite d’être majeur et de peser plus de 50 kg. Après un court entretien médical, 450 ml de sang sont prélevés durant une dizaine de minutes. On peut aussi donner son plasma et ses plaquettes. Il faut pour cela être âgé entre de 18 à 65 ans et prendre rendez-vous auprès de l’établissement français du sang. Le prélèvement dure environ une heure pour le plasma et deux heures pour les plaquettes.

Qu’est-ce que le don de moelle osseuse ?

Pour donner sa moelle osseuse, il faut avoir entre 18 et 50 ans, et passer un examen médical. À l’issue de cette visite, le donneur est inscrit sur le registre national des donneurs volontaires de moelle osseuse. La moelle que l’on retrouve dans les os du corps sert à fabriquer les cellules du sang (globules blancs, rouges, plaquettes). Comme elle se renouvelle rapidement, elle peut être récupérée au même titre que le sang. La greffe de moelle osseuse sert aux personnes atteintes de maladies du sang, dont la moelle ne fonctionne plus ou est infectée par des cellules cancéreuses. Le donneur volontaire sera appelé en cas de compatibilité avec un malade. La chance d’une compatibilité est très faible, puisqu’elle est évaluée à une sur un million. « On peut être volontaire pendant des années et ne jamais être appelé. Moi j’ai été inscrit pendant 20 ans sur les registres et on ne m’a jamais contacté » partage Pierre Noir, vice-président de la fédération des Associations pour le don d’organes et de tissus humains. Le prélèvement de moelle osseuse s’effectue sous anesthésie générale par plusieurs ponctions au niveau des os du bassin. Il faut prévoir un arrêt de travail de quelques jours et une hospitalisation de deux jours. Tous les frais sont pris en charge. Pour éviter l’anesthésie, le médecin greffeur peut avoir recours à l’aphérèse, une technique de prélèvement de certains composants du sang. Le patient est alors relié à une machine qui trie les cellules à récupérer et restitue les autres cellules sanguines au patient.

Le don de sang de cordon ombilical, une alternative à la moelle osseuse ?

Il est possible pour une femme enceinte de donner le sang du cordon ombilical de son enfant ou son placenta. Elle doit pour cela prévenir son gynécologue qui inscrira son choix dans son dossier médical. Une infirmière chargée de récupérer le cordon ou le placenta sera présente lors de l’accouchement. La greffe de sang de cordon ombilical est une bonne alternative à la greffe de moelle osseuse. Elle permet de soigner les malades pour lesquels il n’y a pas de compatibilité dans les fichiers de volontaires au don de moelle osseuse.

Peut-on donner des organes de son vivant ?

Oui, mais seulement un rein et du lobe hépatique (une partie du foie). Le don s’effectue dans le cercle de la famille élargie et, depuis la loi de bioéthique de 2011, celui des amis. Le donneur doit être majeur et avoir pris connaissance des risques que comporte un tel don.

Quelles sont les principales étapes pour donner un organe ?

Donner un organe de son vivant n’est pas un acte anodin.  « Il ne faut pas agir sur un coup de cœur. On ne peut pas revenir en arrière si le rein restant tombe malade » met en garde Pierre Noir.  Ce don repose sur quatre étapes afin de vérifier que la personne est apte à donner et qu’elle n’est victime d’aucune pression. Le patient suit un important bilan médical constitué d’examens cliniques, radiologiques et biologiques afin de garantir la compatibilité entre le donneur et le receveur. Le patient est également informé de tous les risques et conséquences d’un tel prélèvement par l’équipe médicale. Le donneur doit ensuite exprimer son consentement par écrit et devant un magistrat au tribunal de grande instance pour vérifier que son choix est libre et conforme à la loi. Un comité d’experts indépendants reçoit enfin le donneur et valide ou non sa démarche. En cas d’autorisation de prélèvement, tous les frais sont pris en charge. Le patient dispose d’un suivi médical sur le long terme à l’issue de l’opération.

Le revers de la médaille

Alain Delort a publié, le 4 juillet, son premier roman qui dénonce les dérives des comportements dans le sport moderne. Un livre piquant sur le dopage.

Un monde où le dopage sportif est roi, où le public vote pour choisir le meilleur athlète, où les transformations chirurgicales deviennent la norme. Impossible ? Pas pour Alain Delort.
Ce Rochelais d’adoption publie son premier roman Les Jeux Libres . Page après page, il se demande ce que deviendrait le sport si le dopage était autorisé en toute impunité et jusqu’où serait prêts à aller les athlètes pour gagner. Le résultat fait froid dans le dos.

A 37 ans, Alain Delort est gérant d’un fonds de capital-risque spécialisé dans la santé. Ce fan de sport a choisi de s’emparer du sujet en réaction à toutes les dérives. « Il existe une vraie hypocrisie. Le dopage ternit l’image de la compétition mais rien n’est fait pour l’empêcher réellement », dénonce l’auteur. D’où l’idée provocatrice de raconter une histoire où le dopage serait roi. Il renchérit : « Des amis m’ont dit que je vantais les mérites de cette tricherie. C’est faux ! Je vais simplement, dans mon roman, au bout de la logique : puisqu’on ne fait rien pour lutter autant laisser faire les athlètes à fond ».

« Il faudra que les gens acceptent de voir moins de performances »

L’auteur fait un bond dans le temps. En 2024, l’ère du dopage est terminée. Un nouveau test universel et fiable permet de vérifier que les sportifs ne prennent pas de substance interdite. Il pense ainsi rendre le sport propre. Revers de la médaille, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les athlètes n’honorent pas la devise des Jeux Olympiques « plus vite, plus haut, plus fort ». Les spectateurs s’ennuient, quittent les stades et réclament le retour de leurs idoles déchus à cause du règlement antidopage.

Des écailles sur la peau…Pierre de Say, un homme d’affaires, va alors lancer un nouveau concept : « Les Jeux Libres ». La règle ? Il n’y en pas ! Tous les moyens sont bons pour gagner. Et le public est là. Le spectacle, malgré les résistances de certains, attirent de plus en plus de monde. Les téléspectateurs peuvent même participer à la sélection des athlètes en votant pour leur chouchou.
Alain Delort lance un cri du coeur contre le dopage

La compétition prend alors un nouveau tournant. Après avoir épuisé toutes les sortes de pilules existantes, les nageurs et autres sprinters décident de se plonger dans la chirurgie. Des hommes avec des pieds de quinze centimètres de plus, des écailles collées sur la peau et des mains palmées font leur apparition aux bords des bassins. Mi-homme mi-animal, les athlètes transforment leur corps pour pulvériser leur record et gagner davantage de médailles. Mais quarante ans plus tard, l’ère du tout technologique finira par perdre le sport et les athlètes.

Moins de performances ? Attention ! Il ne faut pas oublier que tout le livre sort de l’imagination de son créateur, même si des passages reposent sur des faits ou des personnages réels. « Admettons que le test antidopage universel existe, il faudra que les gens acceptent de voir moins de performances. Le Tour de France ne pourra plus faire 2 500 km. Les spectateurs ne sont peut-être pas prêts à l’accepter », avertit-il.
De son expérience en tant que directeur général d’un laboratoire pharmaceutique, Alain Delort a puisé la matière de la deuxième partie de son livre. Il affirme que « la technologie avance très vite. Le lien entre le secteur médical et sport est étroit. Dans 20 ans, beaucoup de choses seront devenues réalité ».

A travers de nombreuses recherches et sa culture sportive personnelle, Alain Delort a écrit son roman en un an. Il a même appris qu’« à l’époque des premiers Jeux grecs, les athlètes se « dopaient » déjà. Selon les disciplines, ils mangeaient des viandes différentes ».
Mais il prévient : malgré ce sujet brûlant, il n’a pas de message à faire passer. « Je veux simplement que les lecteurs passent un bon moment avec mon livre. C’est un roman avant tout », prévient-il. Le virus de l’écriture ne le lâche plus. Depuis trois mois, un nouveau livre est en préparation. Mais pour l’instant le sujet reste secret. Une certitude : il ne traitera ni de dopage ni de sport.