Le procédé permet non seulement de recycler les éléments impropres à la vente, mais aussi d’en extraire le méthane. Ce gaz, déjà présent dans le système digestif de tout être vivant se trouve en quantité chez les vaches qui disposent de quatre estomacs.
Les déchets de l’abattoir sont transférés à l’usine de Svensk Biogas qui les traite pour les purifier et les faire décanter. Les produits organiques mijotent durant un mois, puis le méthane est extrait et transformé en carburant. Les restes de matière première servent d’engrais bio aux fermiers du comté. Rien ne se perd… Le biogaz présente aussi un impact plus léger que le gaz naturel sur l’effet de serre car il ne s’agit pas d’une énergie fossible.
Carl Lilliehöök, le directeur de Svensk Biogas est ravi de la méthode. « Selon la taille de la vache, nous pouvons récupérer entre 80 et 100 kilos de matière première. Ces déchets ne seraient pas recyclés sans le procédé, bien qu’ils soient biodégradables. Nous expérimentons ce système depuis deux ans, et récupérons actuellement 54 000 tonnes de déchets qui nous permettent de produire 5 millions de mètres cubes de gaz chaque année.»
Le biogaz est déjà utilisé par les 70 bus de la ville, le ramassage des ordures, la plupart des taxis. Les surplus de production sont vendus dans les stations services de la région pour les voitures adaptées. Mais la figure de proue s’appelle Amanda. Ce train qui fonctionne exclusivement au biocarburant depuis l’automne 2005 assure la liaison entre Linköping et Västervik, une petite ville de la côte Est suédoise. Carl Lillehöök estime qu’avec les entrailles d’une seule vache, Amanda peut parcourir 4 kilomètres ; moins d’une soixantaine de bovins suffisent à effectuer un aller-retour.
Le « PDG écolo » admet une faiblesse. « Pour la même énergie, il faut 20% de biogaz en plus que de fuel classique, donc c’est plus cher. Mais le prix du pétrôle augmente, et les économies pour l’environnement sont immenses. »
L’alternative économique proposée par Svensk Biogas ne renversera peut-être pas à elle seule le réchauffement climatique, mais leur industrie intestinale soulève l’intérêt d’autres états, parmi lesquels la Californie, la Chine, l’Ouganda ou l’Argentine. Amanda est encore fille unique, mais plus pour très longtemps.
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