C’était la première fois qu’une exposition si prestigieuse sur le caravagisme avait lieu en France. Il aura fallu trois années de préparation à la FRAME (French Regional American Museum Exchange) [Créée en 1999, cette association regroupe 26 musées français et nord-américains, dont le Musée Fabre de Montpellier et le musée des Augustins de Toulouse]] pour que le public Montpelliérain puisse découvrir l’étonnante richesse de ce mouvement pictural qui s’est développé en Europe dans la première moitié du XVIIe siècle. Les quelques 140 toiles qu’elle regroupe [[Une deuxième partie de l’exposition était présentée au Musée des augustins de Toulouse.]] vont maintenant s’envoler vers les Etats-Unis pour être exposées au [Los Angeles County Museum of Art (LACMA) du 11 novembre 2012 au 10 février 2013.
Un succès pour le Musée
Jusqu’au dernier soir, il aura fallu pousser les visiteurs vers la sortie pour qu’ils quittent le musée. Un large public semble avoir été touché par l’humanisme et la violence des œuvres caravagesques. Très réalistes et souvent brutes, elles attirent l’attention de tous, y compris les néophytes en peinture.
Dépassant largement le cadre des amateurs traditionnels de musée, on a pu voir dans les couloirs du Musée Fabre, un public plutôt jeune : le planning des visites de groupes scolaires a affiché complet tout le mois de septembre. De nombreux touristes étrangers ont profité de leur passage pour découvrir, eux aussi, cette exposition rare, qui aura mis Montpellier pendant plus de trois mois dans la lumière.
Un artiste précurseur
L’exposition, organisée en quatre sections, retraçait dans un ordre chronologique les différentes périodes du courant caravagesque. Dans la première, nous pouvions admirer les toiles du maître Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage. Datant de la fin du XVIe, ces œuvres marquées par de stupéfiants contrastes entre ombre et lumière, ont donné naissance à la technique du « clair-obscur ». Elle permet, tout en guidant l’œil du spectateur, de créer une impression de profondeur sans avoir à traiter des problèmes de perspective et d’amplifier la portée dramatique de la scène. Une maîtrise des effets toujours aussi saisissante que les visiteurs ont pu admirer dès leur entrée dans l’exposition puisqu’une des premières toiles présentées n’était autre que le superbe Sacrifice d’Isaac.
Les sections suivantes réunissaient les œuvres de ces nombreux maîtres français ou italiens qui, en voulant adopter la technique du Caravage, donnèrent naissance au courant. Le public a ainsi pu découvrir ou reconnaître les œuvres d’Orazio Gentileschi, Bartolomeo Manfredi, le Cavaliere Calabrese, mais aussi Simon Vouet et sa magnifique toile Saint Jérôme et l’ange, Nicolas Tournier, George de la Tour…et bien d’autres encore.
Si beaucoup espéraient voir des toiles majeures comme Saint Jérôme écrivant restée à Malte, ou l’Ensevelissement de Sainte Lucie qui n’a pas quitté la Sicile, Montpellier a eu la chance d’accueillir des œuvres venues de musées du monde entier. Certaines d’entre elles appartiennent au musée Fabre, il est donc possible de les retrouver une fois la tournée de l’exposition achevée.
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