CULTURE – L’exposition « Frédéric Bazille, jeunesse de l’impressionisme » ferme ses portes, auréolée de succès

L’exposition « Frédéric Bazille, jeunesse de l’impressionnisme », présentée tout l’été au Musée Fabre de Montpellier et fermée depuis dimanche, a su plaire à un très large public.

Tout l’été et jusqu’au 16 octobre dernier, le Musée Fabre de Montpellier mettait à l’honneur le peintre pré-impressionniste Frédéric Bazille. Une exposition qui mêlait les œuvres du peintre montpelliérain du XIXe siècle et quelques travaux de ses contemporains comme Delacroix, Manet ou Renoir.

Une fréquentation historique pour le musée Fabre

Pendant ces trois mois, plus de 115 000 visiteurs sont venus admirer des tableaux importés des quatre coins du monde pour l’occasion. Une fréquentation qui place l’exposition au troisième rang des plus visitées au musée Fabre derrière celles dédiées à Caravage et Courbet qui avaient réunies respectivement 199 000 et 188 000 personnes.

Pour les curieux retardataires, l’exposition sera de nouveau ouverte aux visiteurs au musée d’Orsay à Paris du 15 novembre 2016 au 5 mars 2017.

CULTURE – « Patrimoine pour tous » au musée Fabre

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Le musée Fabre de Montpellier accueille chaque année 1 500 visiteurs handicapés. Et il le fait apparemment bien. Grâce à sa très bonne programmation de visites ainsi qu’à ses ateliers adaptés à chaque différents handicaps, le musée a gagné le deuxième prix « Patrimoine pour tous » pour l’édition 2015.

Organisé depuis 2011 par le Ministère de la Culture et de la Communication, ce prix permet de récompenser les musées qui accueillent le mieux les personnes en situation de handicap. Arrivé ex-aequo avec le musée des Beaux-Arts de Quimper, ce prix permet au musée Fabre d’empocher la somme de 15 000 euros.

Le Caravagisme mis en lumière par Montpellier

L’exposition «~Corps et Ombres. Caravage et le caravagisme européen~» présentée au Musée Fabre de Montpellier a fermé ses portes le 14 octobre dernier. Débutée le 23 juin, elle aura attiré plus de 200 000 visiteurs. Ce nouveau record de fréquentation vient dépasser les 185 000 visiteurs, nombre atteint en 2008 lors de la rétrospective Courbet.

C’était la première fois qu’une exposition si prestigieuse sur le caravagisme avait lieu en France. Il aura fallu trois années de préparation à la FRAME (French Regional American Museum Exchange) [Créée en 1999, cette association regroupe 26 musées français et nord-américains, dont le Musée Fabre de Montpellier et le musée des Augustins de Toulouse]] pour que le public Montpelliérain puisse découvrir l’étonnante richesse de ce mouvement pictural qui s’est développé en Europe dans la première moitié du XVIIe siècle. Les quelques 140 toiles qu’elle regroupe [[Une deuxième partie de l’exposition était présentée au Musée des augustins de Toulouse.]] vont maintenant s’envoler vers les Etats-Unis pour être exposées au [Los Angeles County Museum of Art (LACMA) du 11 novembre 2012 au 10 février 2013.

Un succès pour le Musée

Crédit photo: Montpellier Agglomération. L'entrée du musée Fabre une semaine avant la clôture de l'exposition.

Jusqu’au dernier soir, il aura fallu pousser les visiteurs vers la sortie pour qu’ils quittent le musée. Un large public semble avoir été touché par l’humanisme et la violence des œuvres caravagesques. Très réalistes et souvent brutes, elles attirent l’attention de tous, y compris les néophytes en peinture.

Dépassant largement le cadre des amateurs traditionnels de musée, on a pu voir dans les couloirs du Musée Fabre, un public plutôt jeune : le planning des visites de groupes scolaires a affiché complet tout le mois de septembre. De nombreux touristes étrangers ont profité de leur passage pour découvrir, eux aussi, cette exposition rare, qui aura mis Montpellier pendant plus de trois mois dans la lumière.

Un artiste précurseur

L’exposition, organisée en quatre sections, retraçait dans un ordre chronologique les différentes périodes du courant caravagesque. Dans la première, nous pouvions admirer les toiles du maître Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage. Datant de la fin du XVIe, ces œuvres marquées par de stupéfiants contrastes entre ombre et lumière, ont donné naissance à la technique du « clair-obscur ». Elle permet, tout en guidant l’œil du spectateur, de créer une impression de profondeur sans avoir à traiter des problèmes de perspective et d’amplifier la portée dramatique de la scène. Une maîtrise des effets toujours aussi saisissante que les visiteurs ont pu admirer dès leur entrée dans l’exposition puisqu’une des premières toiles présentées n’était autre que le superbe Sacrifice d’Isaac.

Les sections suivantes réunissaient les œuvres de ces nombreux maîtres français ou italiens qui, en voulant adopter la technique du Caravage, donnèrent naissance au courant. Le public a ainsi pu découvrir ou reconnaître les œuvres d’Orazio Gentileschi, Bartolomeo Manfredi, le Cavaliere Calabrese, mais aussi Simon Vouet et sa magnifique toile Saint Jérôme et l’ange, Nicolas Tournier, George de la Tour…et bien d’autres encore.

Si beaucoup espéraient voir des toiles majeures comme Saint Jérôme écrivant restée à Malte, ou l’Ensevelissement de Sainte Lucie qui n’a pas quitté la Sicile, Montpellier a eu la chance d’accueillir des œuvres venues de musées du monde entier. Certaines d’entre elles appartiennent au musée Fabre, il est donc possible de les retrouver une fois la tournée de l’exposition achevée.

Une nuit au musée Fabre

La 8ème nuit au musée Fabre de Montpellier, organisée « par et pour les étudiants », s’est tenue jeudi 8 décembre de 20h à minuit. Environ 1500 personnes étaient au rendez-vous pour cet évènement qui s’est déroulé dans une ambiance bon enfant, sans aucun incident majeur. Retour sur une soirée insolite.

Convivialité et découvertes

Jeudi 22h. Devant le Musée Fabre de Montpellier, le calme habituel est rompu par un attroupement étonnant de jeunes gens variés aux tenues parfois excentriques. Tous les étudiants et jeunes de moins de 26 ans sont gracieusement invités par l’agglomération de Montpellier. A l’entrée, les vigiles vérifient les cartes et filtrent les éventuels perturbateurs venus pour de moins nobles raisons que la découverte ou redécouverte du musée. Ce principal objectif « de sensibiliser les jeunes au lieu » est confirmé par Marion, coordinatrice du projet, présente sur place.
Pour ce faire, le thème choisi cette année est : « François-Xavier n’est pas couché », clin d’œil au créateur du musée, François-Xavier Fabre, dont on fêtait le prénom quelques jours plus tôt. L’idée n’est pas simplement d’ouvrir les portes de l’établissement la nuit mais d’y apporter une réelle valeur ajoutée, avec de nombreuses animations autour de l’art, toutes créées par des étudiants issus de treize écoles montpelliéraines. « Il y a de plus en plus de partenariats mais les demandes explosant, un système de sélection a dû être mis en place » détaille Marion. Cette année, de nombreuses initiatives se sont donc ajoutées à d’autres qui ont perduré.

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L’éveil des sens

Près de l’entrée, au milieu de l’exposition « les sujets de l’abstraction », les étudiants de l’Ecole Supérieur des Beaux-Arts animent le lieu autour du thème « vous avez dit abstraction ? ». En particulier, une œuvre participative attire l’attention. Plusieurs cahiers de dessins posés sur une table basse permettent aux artistes en herbe d’exprimer des émotions en combinant les symboles proposés. Les consignes ne sont pas souvent respectées mais le succès et l’enthousiasme sont incontestables.

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En montant au premier étage, au milieu de l’exposition consacrée au peintre local Vincent Bioulès, d’étranges petits papiers de différentes couleurs interloquent. Cette nouvelle « œuvre d’art  » inédite est composée de post-it sur lesquels les jeunes ont été invités à laisser libre cours à leur imagination avant de les accrocher au mur. Ce mélange plus ou moins réussi s’étend du grand classique « je t’aime » à d’autres, moins inspirés, qui ont tenté un mauvais jeu de mot tel que : « Soulages-toi ».

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Un peu plus loin, un parfum envoûtant attire le visiteur jusqu’à la salle Cabanel. Des étudiantes en master d’Ingénierie Cosmétiques Arômes Parfums (ICAP) de la faculté des sciences proposent aux visiteurs une interprétation olfactive ludique du tableau mythologique « Phèdre » d’Alexandre Cabanel. Le but du jeu est d’associer différentes notes olfactives aux thèmes de l’œuvre. Tailleur noir et talons hauts, Johan, 22 ans, explicite le concept général avec un grand sourire :« Phèdre évoque le désespoir d’un amour impossible, le but du parfum est d’exprimer la mélancolie qui émane du tableau, pour cela on a utilisé des fleurs séchées ». Le reste semble couler de source : « les fleurs blanches évoquent la féminité et on a ajouté une note poudrée pour la peau laiteuse de Phèdre et une plus sucrée, vanillée et ambrée renvoyant au riche décor oriental » explique minutieusement la jeune femme. La magie s’opère, les visiteurs sont sous le charme.

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Au deuxième étage, une découverte originale du peintre abstrait Pierre Soulages est proposée par les jeunes du Conservatoire sur le thème
« lumières du noir » cher à l’artiste, montpelliérain d’adoption. La salle est envahie par un son grave, à la fois étrange et pénétrant qui s’unit au spectre noir des tableaux du maître.

Lors de cette nuit au musée Fabre, sons, lumières et odeurs, accompagnent les jeunes visiteurs au cours d’un voyage enchanteur, permettant la découverte de l’art à travers les sens, le tout dans une atmosphère particulière due à l’horaire tardif. Les maîtres mots recueillis à la fin de la soirée :«intrigant», « instructif » et « original », résument cette initiative à reproduire.

La faïence montpelliéraine à l’honneur

La faïence traditionnelle de Montpellier s’expose jusqu’au 12 juin prochain au sein du musée Albert Ciurana de la faculté de pharmacie. L’occasion pour François Siffre, dernier artisan à faire perdurer cette tradition, de présenter des pots d’apothicaires en collaboration avec le musée Fabre.

Musée d’Arts décoratifs : voyage entre le Siècle des Lumières et la IIIe République

Depuis l’ouverture de l’Hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran à Montpellier, en janvier 2010, l’Agglomération enregistre près de 10 000 visiteurs. Cet hôtel réunit des collections datant du milieu du 18e au début du 19e siècle.

Avec l’Hôtel de Cabrières Sabatier-d’Espeyran, le musée Fabre remonte le temps jusqu’au Siècle des Lumières et la IIIe République. Situé à l’intersection de la rue Montpelliéret et de l’Esplanade Charles de Gaulle, ce musée d’Arts décoratifs a une vocation toute particulière : « il s’agit d’une vocation d’ambiance. Reconstruire un parcours chronologique et stylistique cohérent qui permettent de dérouler l’évolution des styles entre le premier et le deuxième étage du début 18e jusqu’au même du début 19e siècle si on termine sur un espace néo-classique » explique Jérôme Farigoule, conservateur de l’Hôtel. « Le coüt du chantier de restauration s’est élevé à plus d’un million d’euros. L’idée était de restaurer le luxe de ces appartements, tout en conservant les attaques du temps, relever les motifs, faire à l’identique tous les éléments de décors en utilisant des techniques traditionnelles ».

Légué en 1967 par Mme Frédéric Sabatier d’Espeyran à la ville de Montpellier, l’Hôtel Sabatier d’Espeyran deviendra par la suite une annexe du Musée Fabre. Cet hôtel particulier a été construit en 1873-1874 pour le comte Charles Despous de Paul, un notable Montpelliérain. Sa petite fille (Frédéric Sabatier d’Espeyran) et son mari ont rassemblé des pièces du 18e siècle dans leur appartement parisien.

L’organisation de l’Hôtel est très particulière et date du 19e siècle. Les domestiques vivaient en-dessous des toits (partie non-aménagée) et il existait un circuit des maîtres. Ce musée retranscrit également une histoire familiale : un réseau se tisse entre d’autres lieux Sabatier d’Espeyran. D’un côté, l’hôtel de Lunas à Montpellier qui dépend du centre des monuments nationaux et, de l’autre, le château d’Espeyran à Saint-Gilles du Gard. Il s’agit de faire passer cette géographie familiale.

Deux pensées différentes sont réunies en ce même lieu. La famille du comte Despous de Paul est très catholique et conservatrice. Elle s’allie au cardinal de Cabrières et au préfet de la Restauration Creuzé de Lesser, un ultra-monarchiste. Puis, la famille Sabatier-d’Espeyran, déjà célèbre au milieu du 19e siècle, qui est dans un ordre intellectuel tout à fait différent. François Sabatier reçoit Courbet, Il est même dit qu’il a invité Karl Marx. Sa tendance politique est plutôt fouriériste.

Trois collections regroupées par période historique.

Salon rouge du 1er étage. Style Napoléon III

Au rez-de-Chaussée, un ensemble de céramiques et d’orfèvreries réunissant des faïences européennes des XVIIe et XVIIIe siècles, des porcelaines françaises et allemandes des XVIIIe et XIXe siècles et d’Extrême-Orient exportées. Ce fond a été créé à partir du projet de Jean Thuile, spécialiste de la céramique et de l’orfèvrerie languedocienne. « Dans la perspective de doter le musée Fabre d’un grand ensemble d’Art décoratif, nous avons prolongé la volonté de ce conservateur en construisant un fond dédié à l’orfèvrerie qui était un domaine non traité » explique le conservateur.

Le premier étage de l’hôtel est dédié à la collection s’inspirant de la IIIe République. Cette collection est contemporaine à la construction de l’hôtel, elle est donc dans les lieux depuis 1874. Le comte Despous de Paul était visiblement un passionné de décoration. Il a reconstitué un décor au goût du jour. Cette démarche de collectionneur est plutôt rare en province : « ce style de grands décors est conservé dans des grandes compagnies nationales, comme les appartements du Duc de Morny au Louvre ou le château de Fontainebleau d’esprit Napoléon III. En revanche, en ce qui concerne une grande demeure provinciale, il n’y a pas d’autres exemplaires conservés » constate Jérôme Farigoule.

Enfin, le deuxième étage est consacré au mobilier du 18e siècle. Les pièces n’ont pas de destination très précise, hormis la chambre, pièce pour dormir. Jérôme Farigoule nous en dit un peu plus : « au 18e siècle, nous avions des enchaînements de salons et d’antichambres. Les grands fils conducteurs de ce siècle sont d’un côté le goût pour le mobilier donc confortable où nous allons quitter le grand style Louis Quatorzain, très monumental, pour un mobilier de plus en plus agréable, se défaire de l’étiquette de Versailles. Pour les espaces où rien n’est vraiment destiné, un ensemble de petits mobiliers est créé pour les besoins du journalier. Par exemple, les fauteuils cabriolets et les petits secrétaires qui sont des meubles typiques que nous allons déplacer soit devant une fenêtre soit devant une cheminée pour être à la lumière ». Ce deuxième étage a également une dimension littéraire avec le concept de salon. Le néo-classicisme est revisité avec le style à la grecque qui s’inspire directement de l’Antiquité. L’idée est de contextualiser les collections du 18e siècle, même les collections du musées Fabre (peintures et sculptures).

L’Hôtel Sabatier d’Espeyran a bénéficié d’importants dons. Notamment ceux de François-Xavier Fabre dont le tableau représentant le frère de l’artiste. De la même façon, avec la bibliothèque dite Fabre qui est rentrée très tôt dans la collection. D’autres collectionneurs comme Antoine Valedau et Alfred Bruyas ont participé à l’enrichissement du musée. Le dernier légataire est l’antiquaire Jean-Pierre Rouayroux qui, en 2002, a donné un ensemble de 55 meubles et objets d’art du 18e et 19e siècle.

Cet Hôtel de Cabrières- Sabatier d’Espeyran ne semble pas être la dernière ambition du musée Fabre. Une fondation importante de reliures précieuses a été déposée au musée et sera très prochainement exposée. Des projets portant sur la géographie de la famille Sabatier-d’Espeyran sont aussi en cours.

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