Les fêtes de fin d’année et sa traditionnelle boulimie de consommation approchent à grands pas. Un évènement dont bon nombre d’étudiants sont aujourd’hui exclus. Le versement de la bourse du mois de novembre n’a toujours pas eu lieu à Montpellier. C’est le cas de Sarah, étudiante en deuxième année de Master en science politique. « Je suis boursière échelon 5, mais je n’ai toujours pas reçu mon virement. Ça devient urgent, il faut que je paye mon loyer et mes factures d’électricité. »
L’angoisse domine, en cette période de crise et de rigueur annoncée. Les caisses du Crous, l’organisme responsable du versement des bourses scolaires, seraient vides. Si bien que certains évoquent même le non versement pour le mois de novembre et de décembre. Des allégations infondées selon Laurine Chauchard, directrice du service communication du Crous de Montpellier, qui veut ainsi tordre le coup aux rumeurs. « Il n’y a aucun problème de financement. Le retard est dû aux paiements rétroactifs des étudiants qui ont rempli leur dossier après le délai prévu. Tous les versements auront lieu dans le mois, mais de manière échelonnée. Certains ont déjà eu lieu. Il n’y pas de souci non plus à se faire pour la bourse de décembre, les budgets sont garantis. »
20% des 18-25 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté
Toutefois ce n’est pas le même son de cloche pour Diane Imbert, vice-présidente étudiante du Crous de Montpellier. « La réalité c’est qu’il n’y avait plus d’argent. Le Crous dépend en grande partie pour son financement du ministère de l’éducation. Chaque mois, il reçoit une enveloppe de l’Etat. Mais la fin d’année est difficile. Le paiement a eu lieu très tard et en plusieurs fois. Cela est dû à la mise en place du dixième mois, une annonce politique mal budgétée. Les paiements ont commencé mais certains ne recevront leur bourse que le 6 décembre. Pour le mois prochain, aucune idée, on est dans l’incertitude».
Un nouveau coup dur pour les étudiants, déjà très touchés par la hausse du prix de l’immobilier et du chômage. Rappelons que les jeunes sont la catégorie de la population la plus touchée par la précarité, selon l’Insee, 20% des 18-25 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté. Sur Montpellier, près de 30 000 étudiants bénéficient de la bourse, un nombre en constante augmentation. Le versement de cette aide est souvent le seul ou le principal revenu pour nombre d’entre eux, une contribution indispensable qui joue le rôle de dernier rempart contre la misère. On ne peut qu’imaginer la catastrophe sociale s’il advenait qu’elle ne puisse plus être distribuée.
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