Objectif zéro. Mercredi 30 novembre, 18h, la nuit vient de tomber sur le centre-ville de Montpellier. La place Jean-Jaurès prend ses airs habituels de rendez-vous festif et convivial. Au milieu, quelques silhouettes se distinguent, de blanc masquées. En silence, très vite rejoints par d’autres, les anonymes se recueillent… Plusieurs lanternes rouges flottent au-dessus de la foule. La marche blanche peut commencer. « SIDA : Zéro contamination, zéro mort et zéro discrimination ». Tels étaient les slogans que l’on pouvait lire sur les panneaux scandés par les quelques 80 participants. Autour, la foule s’interroge. Les « qui sont-ils ? » ou encore les « pourquoi ces masques ? » montrent bien l’intrigue provoquée par le rassemblement. Mais au fait, qui étaient-ils et que faisaient-ils ?
Solidaires. Ils sont tous membres ou sympathisants du collectif SIDA 34 qui rassemble des associations, des médecins et des chercheurs, ayant en commun, la lutte contre le SIDA. Pour Carine Favier, référent du réseau Ville Hôpital VIH de Montpellier et animatrice du collectif, l’action était l’occasion de « témoigner malgré les nombreuses actions, que la discrimination des personnes séropositives au sein de la société, persiste ». Elle juge la situation « inadmissible » et estime qu’en « ce qui concerne le SIDA, on a avançait sur presque tout, sauf ça ». Marquer les esprits sur ce sentiment de discrimination, « d’où les masques blancs », ajoutera-t-elle. C’est vers l’avenir que se tourne Jessie, étudiante de 25 ans, elle-aussi venue en soutien à la cause. La jeune Montpelliéraine a envie de « continuer le combat et ne jamais oublier qu’il y a des petits qui grandissent et qu’il faut leur expliquer (…) le seul danger reste la banalisation ».
Encourageant. La lutte contre le SIDA semblerait donc se poursuivre et le département de l’Hérault se voudrait encore plus actif. En effet, plusieurs initiatives ont été lancées et notamment l’inauguration ce 1er décembre à Béziers d’un nouveau local pour l’association AIDES. Également associée au mouvement, l’association LGP Montpellier met en place dans ses locaux le «dépistage rapide 30’ ». Un dépistage anonyme et gratuit qui s’opère par le simple prélèvement d’une goutte de sang sur le doigt. Un nouveau procédé déjà en place dans plusieurs structures associatives de lutte contre le SIDA et qui dès le 8 décembre et ensuite tous les premiers jeudi du mois, pourra s’effectuer à la Maison des LGBT, boulevard Pasteur à Montpellier. Pour son président Vincent Autin, le but de ce dépistage est « de répondre à des personnes plutôt fébriles à aller vers des structures plus traditionnelles ». Aller vers un laboratoire s’avèrerait-il être un frein ? Toujours est-il que dépistage rapide ou non, les centres dits traditionnels restent les seuls à permettre la détection d’autres types d’infections sexuellement transmissibles qui sont certes moins graves mais aujourd’hui, en nette recrudescence.
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