La mobilisation est exceptionnelle. La foule a regroupé des citoyens de toutes confessions au rythme de « Israël assassin, Sarkozy complice« . Des fumigènes sont lancés. Pour Batoule, étudiante à la fac de droit, « La France a voulu rester neutre, mais finalement, son travail trahit une prise de position... ». Micro en main, elle est restée debout sur le camion de l’organisation durant toute la manifestation. Elle n’est pourtant rattachée à aucune association, mais se dit être une simple citoyenne, choquée par cette crise humanitaire sans précédent. « Ce n’est pas une guerre. Une guerre doit opposer deux armées. Là je n’en vois qu’une« .
L’ambiance est électrique. Les pancartes levées au ciel représentent des enfants tués lors des bombardements. A présent, les manifestants scandent un nouveau refrain, toujours plus lugubre : « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine« …
Plongés dans la masse, des mini manifestants s’égosillent aussi, sur les épaules de leur père, ou dans les bras de leur mère, le keffieh bien accroché autour du cou. Certains portent même des pancartes et se laissent happer par les mouvements de la foule.
18h : retour sur la Comédie. Aucun incident n’est à déplorer. Les organisateurs appellent à respecter une minute de silence au nom des 800 personnes tuées en trois semaines. Puis ils remercient la foule. José Luis Moraguès, porte-parole héraultais de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du peuple Palestinien est ravi de cet après midi d’hiver. « C’est une manifestation remarquable et exceptionnelle ! Nous sommes deux fois plus nombreux que la dernière fois. Près de 8000 je pense« . Soudain, une prière retentit en arabe, encore en soutien à ce peuple musulman. « Ça, ce n’était pas prévu… » ajoute José. Des regards se croisent, quelque peu inquiets, craignant une interprétation religieuse du conflit… et du mouvement. Il n’y a pourtant aucune ambiguïté ; en ce 10 janvier 2009, sous le soleil de Méditerranée, c’est une bataille politique et solidaire qui se menait de front, près de 3000 km à l’ouest de Gaza.
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