Passer son permis à Montpellier : patience et richesse sont de mise

Par le 5 avril 2013

À Montpellier, les taux de réussites du permis de conduire sont 2% plus élevés qu’à une échelle nationale. Les candidats préfèrent prendre quelques heures supplémentaires que de devoir repasser leur permis une seconde fois car les délais peuvent atteindre 78 jours et que le budget alloué au permis pèse lourd dans le portefeuille des étudiants.

« Relève un peu ton embrayage, va un peu moins vite et fais tes contrôles dans ton rétroviseur. » Lunette de soleil sur le nez, Nejjari Bouchra, gérante de l’auto-école Pasteur, 8 boulevard Louis Blanc, forme avec calme et pédagogie François, qui en est à sa 21ème heure de conduite.
Dans la voiture, l’ambiance est détendue et entre deux démarrages secoués, les conversations vont bon train. « On essaye d’établir une relation de confiance entre l’élève et le moniteur, ça nous permet de mieux les guider » explique Nejjari.

Sous le soleil de Montpellier, l’heure de leçon se déroule sans encombre. La formatrice choisit à son élève un parcours d’examen : départ de Louis blanc, direction les Aubes puis passage vers Odysseum pour revenir à l’auto-école viaAntigone.

Une fois le moteur coupé, l’heure est au bilan. Nejari fait part des observations qu’elle a notée sur le carnet d’évaluation de François pendant qu’il était aux commandes. « Il est bon techniquement, mais il doit encore se corriger, notamment au niveau des contrôles et de la souplesse de la conduite. Mais s’il lui faut une semaine de préparation de plus, on décalera un peu son passage au permis » souligne sa monitrice.
L’auto-école Pasteur préfère ne pas précipiter les inscriptions à l’examen que plus de 60% devront repasser. « La première fois, les élèves sont prêts, mais ils se laissent trop facilement déstabiliser, ils n’ont pas le mental » se désole la formatrice. François devait passer son permis fin mars ou début avril et se dit « pressé ».
En cas d’échec, le candidat sera placé sur liste d’attente pendant trois mois minimum. « Il y a un an de ça, on était à huit mois d’attente » affirme la gérante.

Pourtant, au service de l’éducation et de la sécurité routière de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM), le son de cloche est différent. « On n’a jamais été à huit mois d’attente ! Le délai maximum est de 79 jours entre deux présentations. Nous avons du mal à le faire baisser parce que la population de jeunes sur l’Hérault est en constante augmentation. En deux ans nous avons eu 9,5% de candidats supplémentaires » détaille Marie-Pierre Bottero, chef de service.

Pour répondre aux 1 100 candidats qui se présentent chaque année, la DDTM a ouvert un créneau supplémentaire le samedi spécialement réservé aux repêches, soit 200 examens en plus par mois. Un inspecteur supplémentaire a également été embauché en février dernier.

De leur côté, les auto-écoles mettent en garde leurs candidats « On déconseille de passer le permis juste pour le tenter » précise Nejjari Bouchra. C’est en effet 25 à 30 heures de leçon de conduite soit au minimum 1040€ qu’il faut compter pour obtenir sa feuille rose.
« Certaines auto-écoles sur le boulevard Louis blanc prennent jusqu’à 53€ de l’heure. Nous on prend 44€ de l’heure et on arrive très bien à gagner notre vie » précise la gérante. «  »«C’est un coût financier et des délais d’attente importants et les candidats en sont de plus en plus conscients. »

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à propos de l'auteur

Auteur : Coralie Pierre

Devenir journaliste est plus qu’une vocation, c’est une évidence. J’ai passé une licence d’Histoire à Albi, puis je suis partie la valider aux Etats-Unis, en Pennsylvanie. J’ai ensuite suivi le Master de Sciences Politiques de Toulouse dans le but d’intégrer une formation de Journalisme, opportunité qui m’a été offerte à Montpellier. Je suis curieuse de tout et je me lance sans cesse des défis ; dernier en date, faire un stage dans un magazine web spécialisé dans la finance, la bourse et la gestion de patrimoine à Boulogne Billancourt (www.cafedelabourse.com)! A terme, j’aimerais travailler pour une boîte de production dans l’audiovisuel, mais je reste ouverte à toutes les propositions et tous les supports médiatiques. I also have a strong attraction for the USA and I would love to work in journalism there.