Les bleus ne devront pas oublier l’Eire pour aller à la coupe du monde

L’équipe de France de football affrontera l’Eire en barrage qualificatif pour la coupe du monde 2010. Un petit point sur les enjeux de cette double confrontation.

C’était en septembre 2005. L’équipe de France en grande difficulté dans son groupe défiait l’Eire à Dublin pour un match déterminant. Sans impressionner, les bleus avaient alors fait l’essentiel en s’imposant 1-0 sur un but de Thierry Henry. Quatre ans plus tard, les hommes de Raymond Domenech affronteront de nouveau l’équipe d’Irlande les 14 et 18 novembre prochain en vue d’obtenir leur billet pour la coupe du monde 2010. Petit diaporama des enjeux avant ces deux matchs décisifs.

Le bilan des affrontements est légèrement en faveur des bleus

Pour 13 confrontations entre l’Eire et la France, « les Français ont gagné 5 fois, pour 4 défaites et autant de matchs nul. » indique le monde.fr . Un bilan légèrement favorable qui n’incite pourtant pas à une confiance démesurée. Ainsi comme le rappelle sport24.com la France avait dû attendre 52 ans jusqu’en 2005 « après la première et unique victoire jusque-là en Irlande ».

Et aujourd’hui ?

L’équipe de France théoriquement supérieure à son adversaire sur le papier aura également l’avantage de recevoir au match retour. Pourtant Raymond Domenech reste méfiant. Interrogé par la radio RTL, le sélectionneur des bleus a indiqué « On sait ce qu’il faut faire, quel que soit l’adversaire. L’objectif est de se qualifier pour la Coupe du Monde. C’est l’Irlande, faut le faire. On les connaît, c’est l’Angleterre bis. On sait ce qui nous attend. C’est costaud. » D’autant que l’entraîneur des verts n’est autre que Giovanni Trapattoni, entraîneur légendaire surnommé « le maestro », déjà vainqueur de cinq coupes d’Europe (trois coupes de l’UEFA, une coupe des coupes et une ligue des champions) et de sept championnats d’Italie. L’entraîneur transalpin semble avoir pris ses marques à la tête de la sélection irlandaise comme en témoigne l’invincibilité des verts durant la poule de qualification, où ils ont notamment affronté l’Italie à deux reprises (4 victoires et 6 nuls).
L’inconnue sera également l’état physique des joueurs français. La plupart d’entre eux devraient jouer deux matchs par semaine durant les mois d’octobre et novembre, ligue des champions oblige. Cette période est traditionnellement propice aux blessures. Didier Deschamps l’entraîneur de l’Olympique de Marseille a évoqué ce danger au micro d’Eurosport : « Le gros souci, c’est le risque de blessure. J’espère qu’il n’y aura pas de joueurs importants blessés. »
D’autres se montrent plus rassurants à l’image de Gérard Houiller, directeur technique national : « Actuellement, l’équipe de France est dans une phase ascendante. Il y a une énorme détermination des joueurs pour aller en Afrique du Sud. Il faut que cela continue. Je ne me fais pas de bile. Quand je vois la ferveur qu’il y avait contre l’Autriche, alors que c’était un match sans enjeu, je me dis que cela va être extraordinaire. » La partie s’annonce serrée.

Bleus : Qui sera le prochain Chimbonda ?

A six mois de l’Euro 2008 co-organisé par la Suisse et l’Autriche, l’ossature principale de l’équipe de France semble arrêtée. Domenech comptera sur un onze de départ bien rôdé dans lequel Karim Benzema peut espérer être la grande révélation. Si la sélection du jeune buteur lyonnais parait acquise et ne représentera pas une surprise, quel(s) coup(s) réserve Domenech ? Tour d’horizon des principaux prétendants aux précieux strapontins qui demeurent vacants, des postulants proches du but aux sensations improbables.

Les fausses surprises

Sébastien Frey : Peu connu en France, Sébastien Frey est comparé en Italie à Gianluigi Buffon, le meilleur portier du monde. Arrivé tardivement en équipe de France A, le gardien de 27 ans fera vraisemblablement partie des trois gardiens que Domenech emmenera à l’Euro. Numéro 3 dans la hiérarchie des gardiens derrière Coupet et Landreau, le gardien de la Fiorentina a désormais 6 mois pour dépasser ses concurrents directs.

Patrice Evra : Enorme à Manchester où il a brillamment glané sa place de titulaire dans le couloir gauche, le défenseur mancunien semble avoir distancé toute concurrence pour être la doublure d’Eric Abidal. Si jamais, par choix tactique, Domenech recentre le Barcelonais dans l’axe, la place de titulaire à gauche de la défense française s’offre à lui. Une évidence.

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Samir Nasri : Avec son comparse de la génération 87 Karim Benzema, le meneur de jeu marseillais Samir Nasri a fait son entrée dans la Grande équipe de France depuis moins d’un an. Sa fougue, sa technique et son culot ont aussitôt séduit le sélectionneur qui devrait faire bénéficier au jeune milieu de 21 ans d’une première expérience internationale.

Ils peuvent espérer y aller


François Clerc
: Appelé régulièrement par Domenech depuis un an et demi, le défenseur droit lyonnais figure en bonne position pour être le suppléant officiel de Willy Sagnol. De plus, son expérience européenne avec le club rhodanien et un temps de jeu conséquent jouent en sa faveur. Mais attention, son coéquipier Anthony Réveillère le talonne de près.

Lassana Diarra : Transféré l’été dernier à Arsenal, le milieu de terrain défensif a déjà fait ses valises. Direction Portsmouth où le jeune Parisien espère pouvoir jouer plus réguliérement. Avec Toulalan, Diarra semble avoir la préférence de Domenech pour doubler les postes de Patrick Vieira et Claude Makélélé. Pour garder l’avance prise sur ses concurrents, il devra jouer plus en cette deuxième partie de saison.

David Trézéguet, Djibril Cissé et Louis Saha : Difficile de ne pas les citer ensemble et les mettre sur un pied d’égalité. Tous trois ont rétrogradé dans la hiérarchie des buteurs, rélégués par Henry, Anelka et Benzema au second rang.
Auteur de 13 buts en 19 matchs, « Trezegol » est celui des trois qui affiche le meilleur rendement. Cependant « Coach Raymond » semble peu porter attention à ce « détail » et les récentes non sélections du goleador de la Juve ne prêtent guère à l’optimisme.
Pour Djibril Cissé comme Louis Saha, une lueur d’espoir de participer à l’Euro persiste car ils ont toujours plu à Domenech. Leur situation dans leur club reste cependant inconfortable même si Cissé semble retrouver les bonnes grâces de Gerets à l’OM.

Jérôme Rothen et Hatem Ben Arfa : Quel remplaçant pour Florent Malouda sur l’aile gauche de l’attaque tricolore ? Le milieu parisien, travailleur et qui revient en forme avec le PSG. Ou le jeune prodige lyonnais en plein épanouissement cette saison et qui commence à mettre sa technique hors pair au service du collectif. A Domenech de trancher. L’un des deux sera déçu.


Les sensations comme Domenech les aime

Matthieu Flamini : Régulier et polyvalent, le milieu de terrain travailleur d’Arsenal forme la jeune garde conquérante de l’équipe londonienne cette saison. Sa sélection pourrait être l’une des grosses surprises de la liste des 23 de juin. Mais aux dépends de qui ? Seul un faux pas d’un Lassana Diarra ou d’un Jérémy Toulalan pourrait lui faire espérer l’un des précieux sésames pour la Suisse et l’Autriche.

Steve Mandanda : Le dernier rempart de l’Olympique de Marseille a assumé l’intérim de Cédric Carrasso au point de lui chiper la place de titulaire. Impressionnant dès ses débuts, ce grand gardien né à Kinshasa pourrait s’intercaler parmi l’un des trois gardiens amenés à l’Euro. Pour préparer l’avenir.

Jérémy Ménez : Encore une perle de technicité de la génération 87. Peut-être celui dont on parle le moins mais qui ne cesse d’augmenter son volume de jeu cette saison avec l’AS Monaco. Nettement distancé par Govou pour être la doublure de Ribéry sur le coté droit du milieu français, une grosse deuxième partie de saison comme celle qu’avait produit le milieu minichois en 2006 pourrait l’entraîner dans la liste des 23.


Sébastien Puygrenier
: Découvert avec le bon début de championnat de Nancy la saison dernière, Sébastien Puygrenier a confirmé cette saison qu’il était l’un des meilleurs « centraux » actuellement en Ligue 1. Plus en vue avec la première moitié de championnat tonitruante de l’ASNL, toute la Lorraine souhaite le voir évoluer sous le maillot bleu.
puygrenier.jpgSa faible expérience au haut niveau européen ne plaide pas en sa faveur. Mais si son signe astral correspond aux bonnes étoiles de « l’astrologue Domenech », il peut avoir sa chance.