La maladie de Lyme chez le chien

De plus en plus connue chez l’homme, la maladie de Lyme est une affection peu connue des propriétaires de chiens. Pourtant, elle existe également chez les animaux, sans aucune prédisposition raciale. Comment la reconnaître ?

La maladie de Lyme peut frapper tous les chiens, elle se transmet par une morsure de tique infectée par la bactérie borrelia burgdorfei. Pour comprendre la maladie de Lyme chez le chien, nous avons rencontré pour vous Suzy Valentin, spécialiste en médecine interne vétérinaire et présidente du groupe de médecine interne de l’Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie.

Pourquoi est-il difficile pour le propriétaire d’un chien atteint de la maladie de Lyme de s’en rendre compte ?

« Les signes cliniques ne sont pas toujours évidents, et quand ils le sont, ils sont finalement assez peu spécifiques d’une seule maladie donc les hypothèses sont multiples : fièvre, boiteries intermittentes, une possible baisse d’appétit et d’état général, parfois une maladie rénale, parfois des méningites ou des lésions dermatologiques. »

Comment détecte-t-on la maladie de Lyme chez un chien ?

« Il n’y a pas de test parfait mais nous avons plusieurs tests à notre disposition qui sont assez fiables s’ils sont utilisés en fonction de la suspicion que nous avons, et au bon moment. Il est parfois nécessaire de les faire plusieurs fois, on peut également s’en servir comme suivi de traitement : en particulier des tests par recherche d’anticorps (sérologie) et par recherche d’ADN (tests PCR – Polymerase Chain Reaction[1]). »

Y-a-t-il pour vous une communication assez large aujourd’hui sur le risque de la maladie de Lyme pour les chiens, notamment les chiens de chasse, qui y sont plus exposés ?

« La maladie de Lyme, chez le chien et chez l’homme, est finalement peu connue. Ceci s’explique aussi par le fait que la piroplasmose (babésia canis) est plus fréquemment transmise par les tiques en France, car les tiques en sont plus infectées. Les chiens de chasse sont plus exposés car plus exposés à la présence de tiques. Ceci implique qu’un chien promené quotidiennement en forêt, sans pour autant être chasseur, est tout aussi exposé. »

Les antiparasitaires anti-tiques et le vaccin canin contre la maladie sont-ils aujourd’hui efficaces ?

« Cela dépend du type d’antiparasitaires (il en existe par voie cutanée, orale et par collier), certains sont plus efficaces que d’autres. Leur efficacité dépend aussi de la quantité de tiques présentes dans l’environnement des chiens. Aucun vaccin de protège à 100% (le vaccin contre la maladie de Lyme a une efficacité estimée à 80%). La difficulté pour celui-ci est qu’il existe de nombreux types de Borrelia (bactérie responsable de la maladie de Lyme), le vaccin ne peut pas toutes les couvrir ».

[1] Méthode de détection du génome des agents infections ou parasitaires par amplification enzymatique d’une partie

Que faire après exposition de votre chien ?

1 - Après la chasse ou une promenade en forêt, vérifiez attentivement la peau de votre chien.

2 - Si vous trouvez une tique : dévissez-la avec un tire-tique et précaution.

Pour infecter le chien, le contact avec la tique doit être supérieur à 48h.

ATTENTION, le temps d’incubation est de 2 à 5 mois : ce n’est pas parce que votre chien ne présente pas de symptômes dans les jours suivant son exposition qu’il n’est pas infecté. Les symptômes sont tardifs.

Un flair qui sauve des vies

Deux effondrements tragiques à Marseille le 5 novembre ont mobilisé les unités cynotechniques des pompiers et de la sécurité civile pour retrouver les victimes ensevelies sous les décombres. Incontournables dans les opérations de sauvetage, maître et chien font équipe pour sauver des vies.

Une médaille pour un chien, l’événement était pour le moins insolite. Le 8 novembre, jour de la cérémonie de Sainte Geneviève, patronne de la Gendarmerie, un Saint-Hubert de quatre ans nommé Jupiter recevait la médaille de Bronze de la défense nationale à Montpellier. Le chien décoré par le général Jean-Valéry Lettermann, commandant adjoint de la région de gendarmerie d’Occitanie, avait retrouvé fin 2017 un disparu dans les Alpes Maritimes dans des conditions climatiques extrêmes selon la Gazette de Montpellier.

Qui dispose d’unités cynophiles en France ?

Il existe en France environ 25 pelotons de gendarmerie avec une unité cynophile affectés en Haute Montagne pour les avalanches et 200 équipes cynophiles sur le reste du territoire français. Outre la défense et la recherche de stupéfiants et explosifs, missions que remplissent également les équipes cynophiles de la police nationale, les chiens de gendarmes s’occupent de disparitions inquiétantes.  De leur côté, les pompiers possèdent des maîtres-chiens chargés de trouver les corps sous les décombres. Ils peuvent être assistés par la fédération nationale de protection civile qui comprend six équipes cynotechniques à travers la France. « Nos maîtres-chiens sont formés pour assister en complément des moyens déjà en place par les services de secours publics » explique Quentin Rahms, maître-chien de l’unité cynotechnique de la protection civile.

Comment le chien secourt les victimes ?

Le chien possède une qualité essentielle qui surpasse de loin celle de son maître, l’odorat.  Son flair permet aux équipes de sauvetage de gagner de précieuses minutes lors d’une opération de secours. Un atout de taille pour Frédéric Fillocque, adjudant chef au centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie : « Une avalanche gomme toutes les effluves à la surface du sol. Mais le chien, lui, peut détecter les odeurs qui se trouvent sous ce manteau neigeux comme un corps, un ski ou un sac à dos. Ce n’est pas efficace à 100%, mais là où il faudrait 200 personnes pour sonder un couloir d’avalanche, l’animal permet de déterminer une zone à étudier en priorité.» Lorsqu’un chien trouve quelque chose, il doit alerter son maître. On lui demande de se placer devant la victime, ou à l’endroit d’où émerge l’odeur et d’aboyer jusqu’à l’arrivée du maître-chien. La relation de confiance est primordiale. Le maître doit comprendre parfaitement son chien, et garantir sa sécurité lors des opérations. « Dans une équipe cynophiles, on ne fait qu’un.Chaque chien n’a qu’un maître » précise Yannick Douaud, responsable des stages pour entraineurs et moniteurs de la Centrale Canine, association qui améliore la performance des chiens par le biais de la compétition. « L’animal détecte, et le maitre guide, poursuit-il, sa charge c’est la gestion du terrain à quadriller ».

Quelles qualités doivent posséder les chien des unités cynotechniques ?

Ces chiens sont triés sur le volet et doivent savoir s’adapter à des conditions climatiques difficiles. « Rechercher dans la neige est une complication supplémentaire, précise Frédéric Fillocque, on veut des chiens volontaires, toniques et équilibrés. La sociabilité est primordiale, il faut qu’ils soient capables d’évoluer au milieu des gens sans être perturbés dans leur travail». D’autre part, l’animal ne doit pas être trop craintif : « On va leur apprendre à maîtriser leurs peurs, explique Quentin Rahms, les exposer à une multitude de choses, les faire travailler dans le noir, pour qu’ils n’aient pas peur d’un bruit sourd ou d’un caillou qui bouge ». Les races les plus communément sélectionnées sont les bergers belges malinois, les bergers hollandais, les bergers allemands, les labradors, ou les border colli. Le chien doit être très joueur conclut Frédéric Fillocque : « Si on veut arriver à ce que le chien réagisse comme on veut, on va tout faire passer par le jeu. L’animal fait l’assimilation si je trouve quelqu’un enfouit sous la neige, je trouve mon jouet. C’est toujours le jeu la récompense »