Lyon retrouve l’élite du football européen

Hier mercredi 10 mars 2010, l’Olympique Lyonnais s’est qualifié pour les quarts de finale de la Champions League en tenant en échec le Real de Madrid sur sa pelouse (1-1). C’est la première fois que Lyon sort un gros club à ce stade de la compétition.

Au moment où nous écrivons ces lignes, alors que tout le monde crie encore au miracle, les Lyonnais peuvent se dire tout bas que leur club n’est définitivement pas comme les autres. Contre le favori de la compétition, construit à coups de centaines de millions d’euros, l’OL a pu tirer son épingle du jeu.

Après le 1-0 de l’aller, les Lyonnais ont arraché le nul 1-1 à Santiago Bernabeu et se qualifient pour les quarts de finale.

À ce niveau-là, le résultat se joue sur des détails

Pourtant en première mi-temps, l’OL a été amorphe. Impressionné par l’enjeu, impressionné par le stade Santiago Bernabeu, impressionné par ce diable de Cristiano Ronaldo qui joue vite et bien dans les grandes occasions, l’OL a souffert de bout en bout.

C’est d’ailleurs le Portugais qui marque en premier sur une hésitation défensive : bien servi sur son côté, Cristiano Ronaldo place une accélération à la limite du hors-jeu, et glisse le ballon à raz-de-terre entre les jambes d’un Hugo Lloris ramené subitement à son jeune âge (6è minute). C’est le début d’une quarantaine de minutes de sueurs froides.

Assauts furtifs et précision d’un Ronaldo en feu, renversements dans le calme par Lassana Diarra, montées redoutables de Sergio Ramos sur son aile droite, entre-jeu habile de la part de Guti : pendant toute la première période, le Real se promène! Le jeune Gonzalo Higuain se procure occasion sur occasion.

Mais heureusement pour l’OL, l’Argentin ne finit jamais le travail, même si cela passe très près à de nombreuses reprises. Le vent du boulet, seulement le vent du boulet.

Pjanic renverse la balance

À la reprise, toujours 1-0. Un autre match débute alors. Les Galactiques ne rentrent pas assez vite dans le jeu, et les Lyonnais peuvent enfin sortir la tête de l’eau.

Comme si les hommes de Claude Puel avaient misé sur la deuxième mi-temps, tout le monde monte progressivement d’un cran physique (Gonalons et Kärlström apporte leur fraîcheur à la mi-temps). Les Lyonnais commencent à se montrer dangereux. Dans la première partie de la seconde période, Sidney Govou rate deux occasions franches.

Jusqu’à la fameuse 75è minute où le match bascule. Sur un centre de Delgado venu de la droite, Lisandro remet directement à Pjanic qui fusille Casillas. Le but qu’il fallait, au moment où il le fallait.

Après ça, le Real tombe subitement de son piédestal et les tentatives des uns et des autres n’y font plus rien. La victoire Lyonnaise est définitivement dans la poche. Peu avant le coup de sifflet final, Lisandro et Delgado ont même deux fois l’occasion de marquer un nouveau but.

Bonne chance à Bordeaux

Ce 10 mars devant le public madrilène à Bernabeu, les Lyonnais ont donné une cuisante leçon d’expérience et de réussite aux Galactiques, dans une compétition qui, définitivement, ne se joue pas tout à fait comme les autres.

En six confrontations, le Real n’a donc toujours pas battu l’OL. Le club de la capitale espagnole retrouve ses vieux démons en sortant précocement de la Champions League, tandis que l’OL se défait provisoirement de siens et peut se prendre à rêver.

En 2010, Lyon rejoint le cercle des huit meilleures équipes européennes, avec Arsenal, Manchester United et le Bayern de Munich. Ca ne lui ai plus arrivé depuis quatre ans.

En 2004, une équipe française s’était hissée avec l’OL à ce stade de la compétition puis avait été jusqu’en finale en battant successivement le Real de Madrid et Chelsea. C’était l’AS Monaco. Aujourd’hui, Lyon peut rendre hommage aux Monégasques car ils ont montré la voie. Le 17 mars prochain, Bordeaux devra en faire autant.

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Lyon et les matchs couperets

En décrochant le 4 novembre dernier contre Liverpool son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, l’Olympique Lyonnais a déjà fait aussi bien que les trois précédentes années. Reste à voir si le club de l’homme d’affaires Jean-Michel Aulas pourra cette fois faire mieux, lui qui n’a connu à ce niveau de compétition que des désillusions par le passé. La petite histoire doit servir de leçon aux clubs français.