France Jamet : « Face à Frêche, le Front National doit former une grande opposition »

Au lendemain du premier tour des élections régionales, Haucourant est allé recueillir les impressions à chaud de la candidate tête de liste du Front National du Languedoc Roussillon. Alors que les sondages la créditaient de 7 % des intentions de vote, France Jamet affiche victorieuse les 12,67% des voix recueillis par son parti.

«Une force nationale, et probablement de plus en plus grande»

Lundi 15 mars, 15 heures, France Jamet arrive souriante à son QG de campagne installé dans la zone industrielle de Lattes près de Montpellier. Forte de ses 12,67% des voix au premier tour de ces élections régionales, la tête de liste du Front National dans le Languedoc Roussillon salue les journalistes venus écouter sa conférence de presse. «Plus nombreux que d’habitude» déclare-t-elle. La fille d’Alain Jamet, leader historique du Front national dans l’Hérault, peut jubiler. Créditée, au départ, par les instituts sondages de 7% des voix, France Jamet arrive à se glisser en troisième place derrière Raymond Couderc (UMP 19,63%) et Georges Frêche (Divers Gauche 34,28%) avec presque 13% des voix.

Pour elle, la clé de la réussite a été une campagne de proximité. «Avant ce premier tour j’ai fait 28 conférences de presse. Mon équipe et moi avons parcouru 12 000 kilomètres, distribués 640 000 tracts, collés 11 000 affiches et fait sur l’Hérault 34 marchés. Si Nicolas Sarkozy se fout de ce que pense la France d’en bas, nous, nous avons entendu le cri venu du terrain.» Sur le plan national, son parti enregistre un score de 11,6 %, et se voit estampillé de l’étiquette de quatrième force politique, à un point seulement d’Europe Ecologie (12,5 %). Un pied de nez à Nicolas Sarkozy qui estimait en 2007 que le FN était un parti moribond. Revanchard, Jean Marie Le Pen, dimanche soir sur TF1 à l’annonce des résultats, s’est d’ailleurs empressé de déclarer que le Front National était «une force nationale, et probablement de plus en plus grande.»

«J’en appel aux électeurs déçus de l’UMP […] et à l’électorat de gauche»

Mais si le Front National apparait renaitre de ces cendres, il ne faut pas oublier que lors des dernières élections régionales de 2004, le FN avait reçu 14,7 % des voix sur le plan national et 17,7% dans le Languedoc Roussillon. France Jamet sait donc que la partie n’est pas gagnée. Son souhait : élargir son électorat pour le second tour. «Pour que le FN soit un vrai parti d’opposition, j’appelle, pour le second tour, tous les électeurs qui ont voté pour le FN à renouveler leur confiance. J’en appelle aux électeurs déçus de l’UMP, aux électeurs de Christian Jeanjean et à l’électorat de gauche et d’extrême gauche qui n’ont pas pu passer la barre des 10%.»

Embrasser le vieux souvenir d’un font national influant dans la région comme sous le règne de Jacques Blanc trotte dans la tête de France Jamet. Le désir de cette ancienne membre de la CDCA (Confédération de Défense des Commerçants et Artisans) est donc clair, faire du front National un parti qui peut s’opposer à Georges Frêche au second tour ou au sein du conseil régional. «Pour le cas de Frêche, on ne peut pas nier l’efficacité de son travail pour Montpellier, en revanche sur le plan régional son bilan est nul» explique-t-elle. Mais si France Jamet reconnait une certaine sympathie pour le président de la région, elle est beaucoup plus dure envers le candidat UMP Raymond Couderc. «Couderc n’a ni carrure, ni volonté seulement des ambitions électorales et du mépris envers ses électeurs, comme il en a envers le Front National.»

Pour réaliser ces objectifs et récupérer les voix des absentéistes ou des électeurs «déçus» , le discours est bien rodé. Protection des agriculteurs, des commerces de proximité, lutte contre l’immigration et préférence nationale sont les grandes lignes du programme du Front National réaffirmées par France Jamet. La seule interrogation reste de savoir si ces thèmes sont ceux attendus par les 50,26% abstentionnistes du Languedoc Roussillon.

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Lyon retrouve l’élite du football européen

Hier mercredi 10 mars 2010, l’Olympique Lyonnais s’est qualifié pour les quarts de finale de la Champions League en tenant en échec le Real de Madrid sur sa pelouse (1-1). C’est la première fois que Lyon sort un gros club à ce stade de la compétition.

Au moment où nous écrivons ces lignes, alors que tout le monde crie encore au miracle, les Lyonnais peuvent se dire tout bas que leur club n’est définitivement pas comme les autres. Contre le favori de la compétition, construit à coups de centaines de millions d’euros, l’OL a pu tirer son épingle du jeu.

Après le 1-0 de l’aller, les Lyonnais ont arraché le nul 1-1 à Santiago Bernabeu et se qualifient pour les quarts de finale.

À ce niveau-là, le résultat se joue sur des détails

Pourtant en première mi-temps, l’OL a été amorphe. Impressionné par l’enjeu, impressionné par le stade Santiago Bernabeu, impressionné par ce diable de Cristiano Ronaldo qui joue vite et bien dans les grandes occasions, l’OL a souffert de bout en bout.

C’est d’ailleurs le Portugais qui marque en premier sur une hésitation défensive : bien servi sur son côté, Cristiano Ronaldo place une accélération à la limite du hors-jeu, et glisse le ballon à raz-de-terre entre les jambes d’un Hugo Lloris ramené subitement à son jeune âge (6è minute). C’est le début d’une quarantaine de minutes de sueurs froides.

Assauts furtifs et précision d’un Ronaldo en feu, renversements dans le calme par Lassana Diarra, montées redoutables de Sergio Ramos sur son aile droite, entre-jeu habile de la part de Guti : pendant toute la première période, le Real se promène! Le jeune Gonzalo Higuain se procure occasion sur occasion.

Mais heureusement pour l’OL, l’Argentin ne finit jamais le travail, même si cela passe très près à de nombreuses reprises. Le vent du boulet, seulement le vent du boulet.

Pjanic renverse la balance

À la reprise, toujours 1-0. Un autre match débute alors. Les Galactiques ne rentrent pas assez vite dans le jeu, et les Lyonnais peuvent enfin sortir la tête de l’eau.

Comme si les hommes de Claude Puel avaient misé sur la deuxième mi-temps, tout le monde monte progressivement d’un cran physique (Gonalons et Kärlström apporte leur fraîcheur à la mi-temps). Les Lyonnais commencent à se montrer dangereux. Dans la première partie de la seconde période, Sidney Govou rate deux occasions franches.

Jusqu’à la fameuse 75è minute où le match bascule. Sur un centre de Delgado venu de la droite, Lisandro remet directement à Pjanic qui fusille Casillas. Le but qu’il fallait, au moment où il le fallait.

Après ça, le Real tombe subitement de son piédestal et les tentatives des uns et des autres n’y font plus rien. La victoire Lyonnaise est définitivement dans la poche. Peu avant le coup de sifflet final, Lisandro et Delgado ont même deux fois l’occasion de marquer un nouveau but.

Bonne chance à Bordeaux

Ce 10 mars devant le public madrilène à Bernabeu, les Lyonnais ont donné une cuisante leçon d’expérience et de réussite aux Galactiques, dans une compétition qui, définitivement, ne se joue pas tout à fait comme les autres.

En six confrontations, le Real n’a donc toujours pas battu l’OL. Le club de la capitale espagnole retrouve ses vieux démons en sortant précocement de la Champions League, tandis que l’OL se défait provisoirement de siens et peut se prendre à rêver.

En 2010, Lyon rejoint le cercle des huit meilleures équipes européennes, avec Arsenal, Manchester United et le Bayern de Munich. Ca ne lui ai plus arrivé depuis quatre ans.

En 2004, une équipe française s’était hissée avec l’OL à ce stade de la compétition puis avait été jusqu’en finale en battant successivement le Real de Madrid et Chelsea. C’était l’AS Monaco. Aujourd’hui, Lyon peut rendre hommage aux Monégasques car ils ont montré la voie. Le 17 mars prochain, Bordeaux devra en faire autant.

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Nikola Karabatic, droit dans les yeux

Tout juste auréolé d’un nouveau titre de champion d’Europe, Nikola Karabatic est de retour sur la scène handballistique montpelliéraine pour disputer un match dynamique de Ligue des Champions avec Constanta. Après la victoire de son équipe (37 à 24), c’est un peu fatigué qu’il se livre et revient sur son parcours, du MAHB à Vienne en passant par Kiel.

A Bougnol, le tapis rouge se déroule devant le champion. Au rythme des tambours des Blue Fox, la foule scande : « Niko, Niko, Niko ! » Mercredi soir, les Montpelliérains fêtaient le retour du champion, de leur champion : Nikola Karabatic. Accompagné de ces deux acolytes, Mika et Doudou, le célèbre handballeur revient tout juste de Vienne où l’équipe de France vient d’être une nouvelle fois sacrée championne d’Europe. Pas fatigué le Niko ? « Si, mais c’est mon métier d’être à fond à chaque fois, de tout donner ! » Et il le prouve. Il a offert un superbe spectacle aux supporters montpelliérains : aussi bon en défense qu’en attaque, le demi-centre est partout à la fois. Avec une main d’acier et ce but improbable marqué depuis l’autre bout du terrain, le capitaine a mené son équipe à la victoire contre des Roumains qui « tentent beaucoup de choses aussi bien dans l’offensif que dans le défensif« . Le match contre Constanta était très bien préparé : l’équipe roumaine était la seule à avoir battu le MAHB depuis le début de la compétition, les hommes de Canayer se devaient de laver l’affront.

Niko puise son énergie dans son équipe où « l’état d’esprit » et « la dynamique collective » sont capitaux. Être ensembles, unis, généreux, fidèles : voilà peut-être la recette magique des joueurs du MAHB ? En tout cas, c’est celle de Nikola Karabatic. Fatigué par un long championnat, par un match éreintant de Ligue des Champions, il répond encore présent avec le sourire et un regard qui ne vous lâche pas. Un charisme à l’état brut.

A tout juste 25 ans, Karabatic, c’est un palmarès impressionnant : quatre fois champion de France, deux fois champion d’Europe, champion olympique, champion du monde, meilleur joueur au monde 2007, entre autres. Le secret ? « Un travail de tous les jours : deux entraînements de deux heures par jour pendant la saison. Parfois plus. Être sportif professionnel, c’est également une hygiène de vie : il faut faire attention à tout ce que l’on fait, à ce que l’on mange« . Mais ce n’est pas tout. Le haut-niveau, c’est « aussi et surtout un état d’esprit » : il faut avoir des « qualités physiques et du talent bien sûr, mais le plus important se passe dans la tête. Ce sont les qualités mentales qui sont indispensables : savoir ce que l’on veut, avoir des ambitions… » Avoir l’œil du tigre en somme ? « Oui ! »

Le champion a su « très tôt » ce qu’il voulait : devenir joueur professionnel, devenir le meilleur. Toucher des doigts l’excellence. Avec un père handballeur, gardien de l’équipe nationale yougoslave, c’est tout naturellement que Nikola est tombé dans la marmite alors qu’il n’était qu’un enfant. Puis, c’est au tour du petit dernier, Luka, de rejoindre les rangs du MAHB. Ce qui rend Niko « très heureux » : « je suis d’autant plus attentif à ce qu’il fait, lui, en tant que joueur. Je suis peut-être plus exigent avec lui qu’avec un autre. J’essaye de lui apporter mon expérience« . Chez les Karabatic, la passion du handball, « c’est de famille« . Et pour réaliser son rêve, Niko a travaillé durement, du MAHB à Kiel où il a « tout apprit et beaucoup mûri » : « on réussi en travaillant plus que les autres« .

Quels nouveaux défis attendent un jeune joueur qui a tout gagné ? « Gagner tout ce qui vient. Gagner cette Ligue des champions ! Quand on est un grand sportif, il faut savoir se remettre en question à chaque compétition. » Sa plus belle victoire est, peut-être, avoir donné la passion du handball à toute une génération d’enfants qui ne rêvent que d’être des « Nikola Karabatic » et qui portent fièrement le maillot numéro 22.

Et lorsque l’on évoque devant lui cette « génération Karabatic« , il reste modeste : « depuis tout petit, j’ai toujours été un passionné de handball. J’ai toujours rêvé de voir du handball à la télévision et dans les médias. Alors, si j’ai pu participer à rendre accessible mon sport, j’en suis heureux. J’essaye de le mettre constamment en avant, avec les partenaires, dans les médias« . La « génération Karabatic » a de beaux jours devant elle, et son icône peut continuer à nous faire rêver, la main sur la balle et la tête dans les étoiles.

Julie DERACHE

Lyon et les matchs couperets

En décrochant le 4 novembre dernier contre Liverpool son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, l’Olympique Lyonnais a déjà fait aussi bien que les trois précédentes années. Reste à voir si le club de l’homme d’affaires Jean-Michel Aulas pourra cette fois faire mieux, lui qui n’a connu à ce niveau de compétition que des désillusions par le passé. La petite histoire doit servir de leçon aux clubs français.