Depuis la mort de son fils, dans un accident de la circulation, Jean Mounié, président audois de la ligue nationale contre la violence routière (LNCVR), combat ce fléau. A 73 ans, cet ancien professeur de mathématiques espère sensibiliser les pouvoirs publics. Son souhait, le plus cher : voir disparaître les obstacles fixes jalonnant les routes. « Je veux alerter le conseil général sur la nécessité de mettre en place des glissières le long des routes. L’idéal serait de pouvoir construire d’avantage de deux fois deux voies« , explique-t-il.
Selon les statistiques, les obstacles fixes représentent plus de 40% des accidents mortels sur la route. Conforté dans ses convictions par ces chiffres, Jean Mounié envisage de porter plainte contre le conseil général de l’Aude s’il n’était pas entendu.![medium_thoissey_allee_platanes_300_400.jpg](http://hautcourant.com/wp-content/uploads/medium_thoissey_allee_platanes_300_400.jpg)
Afin de mener à bien sa mission, ce septuagénaire engagé va rencontrer, lundi 7 avril, Hervé Baro, le vice président du conseil général de l’Aude. Jean Mounié demeure confiant : « Le conseil général m’a déjà dit que l’aménagement des routes engendrait des coûts importants. Mais, il semble enclin à se pencher sur ce cas. » Egalement président de la commission des routes de l’Aude, Hervé Baro confirme la volonté du département de participer activement à l’aménagement du réseau routier : « Il est évident que la priorité du département concerne la sécurité des personnes. » Avec l’évolution des flux de circulation sur certaines routes de l’Aude, Hervé Baro témoigne de la nécessité : « de mettre en place une signalisation adaptée à certains endroits, réduire la vitesse à d’autres tout en gardant à l’esprit l’importance de la prévention. »
Le paradoxe de la sécurité routière
Selon Jean Mounié, il existe en France un véritable paradoxe au sujet de la sécurité routière : « On attribue tout le temps les accidents à l’usager alors que c’est l’Etat qui en est le premier responsable. Un accident de la circulation dépend bien sûr du comportement humain néanmoins, les routes dépendent de l’Etat. Seulement 10% des automobilistes décèdent sur les autoroutes… » Jean Mounié enjoint l’Etat à mieux adapter ses routes : » Il faut mettre toutes les chances de notre côté« , martèle-t-il.
Problème : depuis le 1er janvier 2006, c’est le département qui détient l’entière responsabilité des routes. Et, selon Hervé Baro, l’Etat a transféré au département l’entretien de la voirie, sans pour autant lui léguer des moyens financiers suffisants : « Lorsque l’on transfère les compétences sans donner les moyens… Si nous avions un budget deux à trois fois supérieur… Là, ce n’est pas le cas… »
S’il pense pouvoir compter sur le soutien d’Hervé Baro, Jean Mounié n’abandonne pas l’idée d’interpeller directement le gouvernement si les choses restaient figées : « Je veux vraiment que cela change. Trop de gens perdent la vie sur les routes. Si personne ne réagit, j’écrirais directement au gouvernement.«