Les adieux à « l’empereur de Septimanie »

Les obsèques de Georges Frêche ont eu lieu ce mercredi matin à la cathédrale Saint-Pierre à Montpellier. Le décès dimanche 24 octobre 2010 du président de région Languedoc-Roussillon, a suscité la venue de nombreux anonymes et personnalités.

Il est 9h30 à l’Hôtel de Région lorsque le cortège se prépare à partir pour la cathédrale. Une dizaine de voitures officielles sont placées en enfilade derrière le corbillard. Sont présents la famille de Georges Frêche, le président du club de foot de Montpellier Louis Nicollin, l’acteur Gérard Depardieu ou encore l’ancien ministre communiste Jean Claude Gayssot. Le cercueil de Georges Frêche est recouvert d’un drapeau tricolore. Le cortège prêt à partir, les voitures aux vitres teintées s’engagent sur la route.

Dans le centre historique de Montpellier, sur la place Saint Pierre, la foule est dense. ‘‘Près de cinq mille personnes’’, selon la police. Un écran géant a été installé dehors pour que ceux qui ne peuvent pas rentrer puissent participer à la cérémonie. Certains campent sur la place et dans la cathédrale depuis huit heures du matin. C’est l’archevêque de Montpellier, Mgr Pierre-Marie Carré qui officie. Il rappelle que Georges Frêche était un ‘‘catholique pascalien’’, qu’il avait fait le pari de croire en Dieu. Il a également évoqué un  »investissement constant au service des hommes. C’était un penseur, un intellectuel, il avait une grande liberté d’esprit.’’

Un écran géant a permis au public de suivre la cérémonie en direct

‘‘Georges était un homme de courage’’

Plusieurs de ses proches prennent le micro tour à tour pour se remémorer la figure qu’était Georges Frêche. Rien n’est oublié, de sa foi en sa ville à ses paroles controversées ou mal comprises en passant par son amour pour l’histoire romaine. Gérard Depardieu fait une lecture de certains passages des écrits de Saint Augustin, penseur cher à l’ancien maire de Montpellier. Raymond Dugrand, ancien adjoint à l’urbanisme, affirme que Georges Frêche ‘‘n’a fait que travailler au service des autres’’, et soutient que son ancien patron n’avait jamais eu une once de racisme en lui. A ce titre, il a lu un texte que Georges Frêche avait écrit il y a vingt ans de cela:  »Le racisme doit être combattu en permanence par un inlassable effort d’éducation. (…) Lutter contre le racisme est un devoir du quotidien. »

La femme et les filles de Georges Frêche devant le cortège funéraire
Gérard Collomb, maire-sénateur PS de Lyon, clot la cérémonie en rappelant le refus de Georges Frêche de se cantonner à la norme. Il rend également hommage au travail du  »bâtisseur’’,  » tirant la ville de l’anonymat pour en faire « Montpellier la surdouée »’’. ‘‘George était un homme de courage. Vous, Madame, vous, ses filles, vous les habitants de Montpellier, vous, les habitants du Languedoc-Roussillon, vous pouvez être fiers de Georges Frêche et rappeler sans cesse sa mémoire’’, fini-t-il par dire sous les applaudissements.

La cérémonie close, le cercueil est sorti de la cathédrale entouré de sa famille et de ses collègues universitaires habillés de rouge, tandis que Le temps des cerises chanté par Yves Montand est diffusé par les hauts parleurs qui cernent la place. Puis les voitures officielles s’éloignent en direction de Puylaurens, où Georges Frêche sera enterré dans le caveau familial.

Musique tsigane et empathie par Filippo Bonini Baraldi

Jeudi 25 Mars 2010, Filippo Bonini Baraldi, doctorant à Paris-Nanterre, a donné une conférence intitulée « Tsiganes, musique, empathie (Transylvanie, Roumanie) » dans le cadre du cycle « Ethnomusicologie » de l’Université Montpellier Paul-Valéry.