L’Océan Indien s’invite en Méditérranée. Comme tous les ans, Cinemed accueille son lot de lycéens passionnés par le cinéma afin de leur faire découvrir les différentes facettes du métier. Parmin eux, ceux du lycée Boisjoly au Tampon à la Réunion ont fait le déplacement. « C’est la quatrième fois consécutive que j’accompagne des élèves à ce festival, chaque année nous essayons d’en amener le plus possible », affirme Philippe Grondin, un des enseignants de l’option cinéma.
Les ambitions cinématographiques sont variées du côté des jeunes réunionnais. Peu sont attirés par la lumière des projecteurs. Arnaud, jeune amateur de documentaires est davantage interressé par les aspects techniques de leur production. « Intégrer l’option cinéma cette année m’a donné envie de me consacrer à ce genre et à continuer mes études en métropole par la suite », explique celui qui ambitionne de devenir cinéaste.
Une classe à majorité féminine
Marie-Ange quant à elle, souhaite exercer le métier de chef opérateur, encore peu féminisé . »Compte-tenu du poids de la caméra, on attribue souvent cette profession à des hommes alors qu’une femme serait tout à fait capable d’en faire autant », dénonce t-elle.
Si les femmes sont encore peu représentées dans le cinéma réunionnais, elles sont majoritaires dans la promotion emmenée par Philippe Grondin et Ludovic Lheureux. « Aujourd’hui on a une parité sur le nombre d’élèves qui s’intéressent au cinéma et notre groupe est majoritairement composé de filles. Ce qui laisse espérer que de futures cinéastes réunionnaises se fassent découvrir », entrevoit ce dernier.
Le cinéma réunionnais a de l’avenir
Même si l’industrie cinématographique tend encore à se développer sur l’île, l’intérêt des plus jeunes pour le septième art est grandissant. La Réunion accueille chaque année un festival du court-métrage et un autre pour le film fantastique. Le département d’outre-mer est aussi connu pour être une « terre de tournage ». « La politique de notre conseil régional vise davantage à ramener des équipes cinématographiques de métropole pour des productions à la Réunion » explique-t-il.
Autre regret pour les encadrants, le manque de formations sur le plan local qui obligent les lycéens à terminer leur apprentissage en métropole. Toutefois, ils restent fiers du parcours qu’ont pu réaliser les plus ambitieux.
« Parmi mes anciens élèves, ceux qui ont voulu continuer dans le cinéma ont intégré des grands établissements parisiens comme le Conservatoire libre du cinéma français ou l’Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) », se réjouit Philippe Grondin. Et si le futur Robert Guédiguian parlait créole ?