La Réunion à Cinemed

17 élèves de Terminale L venus de la ville du Tampon sont arrivés vendredi dernier. Au programme, trois jours de stage pédagogique autour du film d’animation, La tortue rouge de Michael Dudok de Wit. Un bon moyen d’entretenir leurs vocations.

L’Océan Indien s’invite en Méditérranée. Comme tous les ans, Cinemed accueille son lot de lycéens passionnés par le cinéma afin de leur faire découvrir les différentes facettes du métier. Parmin eux, ceux du lycée Boisjoly au Tampon à la Réunion ont fait le déplacement. « C’est la quatrième fois consécutive que j’accompagne des élèves à ce festival, chaque année nous essayons d’en amener le plus possible », affirme Philippe Grondin, un des enseignants de l’option cinéma.

Les ambitions cinématographiques sont variées du côté des jeunes réunionnais. Peu sont attirés par la lumière des projecteurs. Arnaud, jeune amateur de documentaires est davantage interressé par les aspects techniques de leur production. « Intégrer l’option cinéma cette année m’a donné envie de me consacrer à ce genre et à continuer mes études en métropole par la suite », explique celui qui ambitionne de devenir cinéaste.

Une classe à majorité féminine

Marie-Ange quant à elle, souhaite exercer le métier de chef opérateur, encore peu féminisé . »Compte-tenu du poids de la caméra, on attribue souvent cette profession à des hommes alors qu’une femme serait tout à fait capable d’en faire autant », dénonce t-elle.

Si les femmes sont encore peu représentées dans le cinéma réunionnais, elles sont majoritaires dans la promotion emmenée par Philippe Grondin et Ludovic Lheureux. « Aujourd’hui on a une parité sur le nombre d’élèves qui s’intéressent au cinéma et notre groupe est majoritairement composé de filles. Ce qui laisse espérer que de futures cinéastes réunionnaises se fassent découvrir », entrevoit ce dernier.

Le cinéma réunionnais a de l’avenir

Même si l’industrie cinématographique tend encore à se développer sur l’île, l’intérêt des plus jeunes pour le septième art est grandissant. La Réunion accueille chaque année un festival du court-métrage et un autre pour le film fantastique. Le département d’outre-mer est aussi connu pour être une « terre de tournage ». « La politique de notre conseil régional vise davantage à ramener des équipes cinématographiques de métropole pour des productions à la Réunion » explique-t-il.

Autre regret pour les encadrants, le manque de formations sur le plan local qui obligent les lycéens à terminer leur apprentissage en métropole. Toutefois, ils restent fiers du parcours qu’ont pu réaliser les plus ambitieux.

« Parmi mes anciens élèves, ceux qui ont voulu continuer dans le cinéma ont intégré des grands établissements parisiens comme le Conservatoire libre du cinéma français ou l’Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) », se réjouit Philippe Grondin. Et si le futur Robert Guédiguian parlait créole ?

Montpellier terre d’accueil des Réunionnais

Le sud de la France a été choisi par 45 % des natifs de la Réunion installés en métropole, selon un rapport de l’Insee publié en 2017. Pourquoi cette population ultra-marine fait le choix du sud, où se trouve pourtant le plus fort taux de chômage ? Et pourquoi parmi les destinations préférées des réunionnais trouve-t-on Montpellier ?

Le soleil lé la ! Comme chaque année, un pique-nique est organisé à Montpellier pour se retrouver entre anciens et nouveaux Réunionnais. Cette année, il se tient le week-end du 14 et 15 octobre.

Le sud de la France a été choisi par 45 % des natifs de la Réunion installés en métropole, selon un rapport de l’Insee publié en 2017. Pourquoi cette population ultra-marine fait le choix du sud, où se trouve pourtant le plus fort taux de chômage ? Et pourquoi parmi les destinations préférées des réunionnais trouve-t-on Montpellier ?

« Tout sauf Paris »

« Quand j’ai dû faire mon choix d’école en métropole, la première chose que je me suis dite c’est tout sauf Paris » nous confie une étudiante, membre de l’association Payanké. Le secrétaire de l’association ajoute « j’ai commencé mes études à Lorient et très vite je me suis dit qu’il fallait que je parte, car le climat et l’environnement ce n’était plus possible ! » Un fait confirmé par d’autres étudiants « ça me semblait plus chaleureux que Paris ou Brest ! », « et puis c’est le sud ! ». Pour les membres de l’entreprise familiale L’authenticité créole « ça nous rappelle la Réunion et puis ça permet d’atténuer l’éloignement avec sa famille, ses racines, sa culture… »

« Une ville à taille humaine »

« Ce qui est bien avec Montpellier c’est que c’est une ville à taille humaine, plus simple pour se loger, pour se déplacer » nous explique une étudiante en master en marketing. Montpellier offre aussi des universités reconnues, ce qui facilite l’installation des étudiants : « J’ai la chance que Montpellier soit un des meilleurs endroits dans mon domaine, la gestion de l’eau », livre une doctorante. Une ville qui par son climat, sa facilité à se déplacer mais aussi à se loger a réussi à séduire la communauté réunionnaise.

Deux associations de réunionnais y ont été créés, et on ne compte plus les restaurants et autres traiteurs créoles qui y ont ouvert ces dernières années. Cependant, nombreux sont ceux qui souhaitent un jour repartir sur l’île intense. « Mon objectif à terme, nous confie une étudiante, c’est de faire profiter de mon expérience acquise en métropole pour faire avancer mon île.»

« Je voulais aussi rester proche de Toulouse et Lyon car j’y ai de la famille », voici un élément important pour cette jeune étudiante en marketing, repris par la doctorante spécialisée sur la gestion de l’eau : « je rêvais de partir de Vincendo, et puis j’ai toujours eu une attirance pour la métropole ».

Les raisons de leur départ sont donc multiples. Volonté d’effectuer ou poursuivre des études spécifiques qui ne se trouvent pas à la Réunion, de faire évoluer sa carrière, ou tout simplement de trouver du travail, la métropole reste avant tout une terre d’accueil.

Qui sont les associations créoles à Montpellier ?

L’association Payanké Ensamb lot koté la mer, qui promeut la culture des Mascareignes, accueille les nouveaux arrivants et favorise la rencontre entre l’Océan Indien et le reste du monde est présente sur Facebook, tout comme l’association Montpellier Tout’Kouler ou encore Kanasuk qui promeuvent la culture réunionnaise, facilite l’intégration et le resserrement des liens de cette communauté.