« King James » sur les traces de son « altesse Jordan »

Kobe Bryant, Vince Carter, nombreux sont les joueurs de basket à qui on prête, souvent trop vite, la lourde et pesante comparaison au Légendaire Michael Jordan. Symbole de la NBA des années 2000, Lebron James, meilleur joueur du All Star Game 2008, est sans doute le plus à même de marcher sur les traces de son ainé. Récit d’une troublante similitude.

Pour son deuxième sacre après celui de 2006, Lebron James a prouvé une fois de plus ce week-end qu’à l’image de Jordan, il sait répondre présent dans les moments « show ». Avec 27 points, 9 passes décisives et 8 rebonds, il a frôlé le triple double (3 trois secteurs statistiques à au mois dix unités). Le dernier triple double en date dans un tel match est détenu par un certain MJ lors de l’édition 1997 à Cleveland… David Stern, le patron de la NBA, ne s’y trompe pas en lui signifiant à l’issue de la rencontre « A chaque fois que vous êtes élus MVP du All Star Game, l’Est l’emporte ». L’intéressé réplique aussitôt « on ne voulait pas prendre une raclée comme l’année dernière ». Un compétiteur-né.JAMES_3.jpg

Une ascension fulgurante

Celui que l’on surnomme « the chosen one » (l’élu), débarque en NBA lors de la saison 2003/2004 au sein de l’effectif des Cavaliers de Cleveland. Très vite, le rookie (débutant) confirme les espoirs fondés en lui. Il devient le plus jeune joueur de l’histoire de la ligue à marquer 2 000 points à 20 ans et 183 jours, effaçant par la même occasion Kobe Bryant des tablettes. Il est logiquement élu meilleur débutant de l’année 2004. Titre que Jordan a également glané lors de son entrée dans la ligue en 1984… année de naissance de James.
La saison suivante, il devient le plus jeune joueur à réaliser un triple-double en janvier, et en mars il devient le plus jeune joueur à marquer plus de 50 points. Néanmoins, sur le plan collectif, les choses ne sont pas aussi simples. Un peu trop « seul », Lebron doit porter chaque soir à bout de bras l’équipe qui échoue aux portes des Playoffs pour la seconde année consécutive. Fait similaire à l’époque d’ « his Airness », Michael Jordan, « mal » entouré à ses débuts, avait du attendre 1991 pour remporter son premier championnat.
Qu’importe, Lebron James a soif de victoires et finit la saison régulière suivante avec 31,4 points, 7,0 rebonds et 6,6 passes de moyenne. Les Cavs sont en playoffs et en avril 2006, pour le premier match de sa carrière en phases finales, il réussit un triple-double (32 points, 11 rebonds et 11 passes).

La victoire dans les gênes

La marque des grands joueurs se vérifie quant à leur capacité à garder leur sang froid dans les moments cruciaux. Jordan était de ceux-là, James le démontre de plus en plus. Ainsi, cette saison, il est le joueur NBA qui met le plus de points dans le quatrième quart-temps. Tout comme son « Altesse », « King James » aime à prendre le match à son compte et donner la victoire aux siens dans les ultimes secondes.
En 2007,il qualifie Cleveland pour ses premières finales NBA. Lors du match 5 du troisième tour contre Détroit, le maestro entre en action et signe 29 des 30 derniers points de son équipe pour une victoire inespérée. En finale, James and co, moins expérimentés que leurs adversaires à ce niveau de la compétition, se font « balayer » 4 victoires à zéro. En face le MVP des finales, un certain Tony Parker , mène son équipe d’une main de maître. JORDAN.jpg

Qu’on se le dise, le numéro 23 de Cleveland (tiens, ne serait-ce pas le même numéro que Jordan ?) est encore jeune et n’a pas fini d’affoler les compteurs. A 23 ans, son règne ne fait que commencer…

Une victoire à l’orgueil

Le vainqueur du 57ème All Star Game, organisé à la Nouvelle Orléans, est une surprise. Dans la nuit du 17 au 18 février, l’équipe de la conférence Est, coachée par l’entraîneur des Hornets Byron Scott, a pris sa revanche sur celle de l’Ouest . Plus orgueilleux du fait des critiques émises à l’égard de la faiblesse de la conférence, les joueurs de l’Est l’ont emporté 134 à 128 au terme d’un match spectaculaire. Le service des sports de Haut Courant s’est mobilisé pour suivre ce « show » en direct.

Fanfare jazzy, danseuses, stars hollywoodiennes, une salle comble… Tous les ingrédients sont réunis pour un show à l’américaine ! Toute la palette de la spectaculaire ligue nord américaine ! Ce week-end de trois jours consacré à la balle orange se termine en apothéose par le match les stars des deux conférences NBA. La Nouvelle Orléans voit ainsi passer un nouvel ouragan. Celui-ci est placé sous le signe de la fête et du basket : le week-end du All Star Game 2008. Chaque année la même rengaine : émouvant hymne américain, discours, « cheerleaders » et en fil rouge, du jazz, tradition oblige. Pour cette fête offerte à une ville meurtrie, l’Est a offert du spectacle et du collectif. Au vu du match, les hommes de Byron Scott se sont logiquement imposés. LeBron James termine MVP (Most valuable player, meilleur joueur du match) frôlant le triple-double (27 points, 8 rebonds, 9 passes), et Ray Allen meilleur marqueur avec 28 points dont 14 dans le dernier quart temps. A l’Ouest, la marque est partagée (6 joueurs à 13 pts et plus) même si Chris Paul est sorti du lot avec un double double (16 pts, 14 passes décisives).79803063_400_080216.jpg

Sans Kobe, avec LeBron

Un temps incertain pour blessure, Kobe Bryant, la star des Lakers et dernier MVP en date, est bien présent dans le cinq majeur. Mais pour 2 minutes seulement, lui ôtant toutes chances de conserver sa couronne. Malgré son absence, l’Ouest n’en demeure pas moins favorite. Les fastes des traditionnelles soirées qui ponctuent le week-end se font sentir sur les organismes. Du coup les équipes sont cueillies à froid et la maladresse rythme le début du match. Mais l’Est semble plus frais avec un Chris Bosh qui démarre pied au plancher (8 points en 5 minutes). Ponctué de temps mort où le jazz reprend ses droits, le premier quart temps est poussif. Les joueurs se cherchent encore, peu habitués à jouer ensemble. Un record de balles perdus en un quart temps ! Le show tant attendu se fait désirer. Le seul événement notable, la première apparition en All Star de Brandon Roy et des locaux David West et l’idole de la Nouvelle Orléans, Chris Paul. 34-28 pour l’Est

Un deuxième quart-temps qui prend feu

Début de deuxième quart temps, le match s’accélère et devient fou. Un concours de passes décisives entre Nash et Paul lance les hostilités. En face, le spectacle est assuré par les deux colosses, LeBron James et Dwight Howard. La réussite revient, les défenses se relâchent et le tableau d’affichage s’en ressent. Deux minutes de folie. Double alley hoop, Kidd passe à James qui volleye pour un dunk d’Howard, l’intérieur d’Orlando. Stoudamire au smatch, et Paul à la passe, répondent du tac au tac. L’Est vire en tête à la mi-temps 74-65 et les perspectives de LeBron James d’être MVP se profilent (12 pts, 7 passes et 6 rebonds à la mi-temps).

L’Ouest réagit en début de seconde mi-temps. Carmelo Anthony enquille 8 points en 8 minutes. Un jeu plus léché, plus collectif, les passes décisives s’accumulent. Les deux MVP potentiels se dessinent : James et Paul terminent le 3ème quart temps avec respectivement 8 et 9 « caviars ». Paul vole la vedette à Steve Nash, renvoyant son aîné sur le banc. Plus 13 pour l’Est avant le bouquet final.

Suspense jusqu’au buzzer

Malmenés, les joueurs de la conférence ouest, dite la plus forte de la Ligue, tentent de combler leur retard. Ils infligent un 12-2 qui remet les deux équipes dans le même sillage et laisse présager une fin de match Hitchcockienne. Stress et suspense garantis. David Stern, le grand manitou de la NBA, est ravi. Mission accomplie : le show a été assuré. 79796770_627_080216.jpgDevant les télévisions du monde entier et l’œil avisé de George Eddy (Le « Monsieur NBA » de Canal +), les deux équipes se livrent à un chassé -croisé haletant. L’Ouest passe en tête pour la première fois du match à 6 minutes de la fin. L’égalisation des joueurs de Doc Rivers n’amoindrit pas la motivation des joueurs de l’Est. L’orgueil d’une conférence décriée leur donne les forces suffisantes pour rester dans le match. « On ne voulait pas prendre une raclée comme l’année dernière » dira James à l’issue de la rencontre.
122 partout, à deux minutes de la fin, malgré un exceptionnel Chris Paul, débutant à ce niveau, le joueur des Cavs, bien accompagné par Ray Allen, fait l’ultime différence. Pour le titre de MVP, « King James » envoie un message limpide au jeune meneur des Hornets de la Nouvelle Orléans d’un dunk rageur à 50 secondes du terme.

L’Est l’emporte finalement pour la cinquième fois en 9 confrontations depuis 2000 et Lebron James est couronné MVP pour la seconde fois après 2006.
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