Ligue 1 : le bilan à la mi-saison

Alors que les joueurs font la trêve et que les entraîneurs cherchent la pièce manquante à leur effectif, il est temps de faire un bilan à la mi-saison de la Ligue 1. Où en sont les cadors ? Que sont devenus les promus ? Quelle est la surprise de ces 19 premières journées ? Voici les tops et les flops de cette première moitié du championnat de France version 2010/2011.

Les Tops

Après un début de championnat poussif, les puissants de la Ligue 1, que sont Marseille, Lille, Paris, Rennes et Lyon, ont terminé l’année en tête du classement. Lille a été sacré champion d’Automne juste devant le Paris Saint-Germain qui pointe à une longueur. A la mi-saison, quatre points séparent le premier et le sixième, l’AS Saint-Étienne, et 10 points avec le 16ème. Le championnat n’a jamais été aussi serré à mi-course…

L’Olympique de Marseille, bien qu’ayant quelques difficultés offensives, est toujours dans la course pour se succéder à lui-même en tant que champion de France. Lille propose le style de jeu le plus agréable à regarder de l’Hexagone. Quant à Paris, il semble bien loin le temps des crises à répétition et semble désormais armé comme jamais pour prétendre à une place en Ligue des Champions l’année prochaine voire, encore mieux, le titre. Par ailleurs, le Stade Rennais reste toutefois limité pour viser la première place alors que Lyon, s’il résout ses problèmes défensifs, peut retrouver son trône en fin de saison. Ce sont toutes ces équipes que l’on devrait retrouver aux premières places à l’issue de la 38ème et dernière journée. Dans quel ordre ? Là est toute la question.

Les Flops

Étant donné le resserrement que l’on peut observer entre toutes les équipes, il est difficile de sortir une ou deux équipes qui ont véritablement déçu. Cependant, le promu Arles-Avignon et son effectif changé à plus de 50% en début de saison, n’a pas réussi à répondre aux attentes et aux exigences de la Ligue 1. L’AS Monaco peut être rangée dans la catégorie des flops. Première équipe non relégable, L’équipe de Guy Lacombe restait sur sept matchs sans victoire avant la 19ème journée. En ce qui concerne Caen et Lens, même si elles ne sont pas encore en Ligue 2, la deuxième partie de la saison va être extrêmement difficile.

L’équipe

Pendant que Caen et Arles se battent pour ne pas redescendre en L2, la surprise nous vient de Brest, le troisième promus, qui pointe à une septième place bien méritée. Malgré un effectif réduit, les protégés d’Alex Dupont proposent un jeu fluide et débridé, porté constamment vers l’avant. Brest se permet même de devancer, à la trêve, des clubs comme Bordeaux, Toulouse ou Montpellier. Une réussite qui s’appuie sur une solidité défensive et un jeune attaquant plein de promesses, Nolan Roux.

Le joueur

Le milieu offensif gauche du Paris Saint Germain, Nenê, recruté cet été pour 8 millions d’euros, est actuellement le meilleur joueur du championnat. Avec 13 buts au compteur, il est le principal artisan des bonnes performances du club de la capitale. Décisif à de très nombreuses reprises et auteurs de buts somptueux, il se doit de rester à ce niveau pour mener son club vers les sommets.

La seconde partie du championnat reprend les 15 et 16 janvier avec le choc entre Bordeaux et Marseille. Une affiche qui pourrait déjà se transformer en tournant en cas de défaite pour l’un ou l’autre. Bordeaux s’éloignerait des places européennes et Marseille pourrait être détaché du peloton de tête.
Avant la fin du mois de mai, épilogue de cette saison, beaucoup de matchs vont se dérouler. Notamment la Coupe de France qui démarre dès ce week-end pour les clubs professionnels ou bien les huitièmes de finale de la Ligue des champions en février pour Marseille et Lyon.

Qui terminera champion ? Qui accompagnera Arles-Avignon, quasiment condamné, en Ligue 2 ? Qui jouera la coupe d’Europe ? Qui sera désigné meilleur joueur du championnat ? Les réponses le dimanche 29 mai prochain aux alentours de 23h, ou peut-être avant…

Martine Aubry : une alternative à Royal et Delanoë ?

Alors que « les jeunes loups » s’entredéchirent pour prendre la tête du Parti Socialiste et que les candidats se multiplient, Martine Aubry s’installe en troisième position parmi les prétendants derrière le « couple » Delanoë-Royal. Enarque de 57 ans, fille de Jacques Delors, la maire de Lille voit-elle enfin un destin d’ampleur nationale frapper à sa porte ?

Dans le maelstrom des potentiels candidats à la succession de François Hollande comme premier secrétaire du Parti socialiste, entre « jeunes loups » et « vieux éléphants », sans oublier l’inclassable Ségolène Royal, Martine Aubry a vu ces derniers mois sa cote remonter. Jusqu’à apparaître comme « le troisième homme » du prochain congrès de Reims de novembre prochain, derrière le médiatique couple Delanoë-Royal. Elue maire de Lille en 2001, elle succède à Pierre Mauroy, qui l’adoube. Réélue en 2008 triomphalement, elle devient également présidente de Lille Métropole, la communauté d’agglomération lilloise. En pleine fièvre Bienvenue chez les Chtis, elle profite de cette vague pour revenir au premier plan et s’afficher proche des classes populaires, rompant avec une image de femme hautaine et distante.

Vers un rapprochement avec Delanoë

A l’occasion de la sortie du livre-programme du maire de Paris, De l’audace, la maire de Lille a accueilli chaleureusement son homologue. Le rapprochement est précoce et surprenant. Vont-ils s’allier pour contrer Ségolène Royal ? Ou Martine Aubry va-t-elle avancer seule, afin d’assouvir son ambition personnelle ? Politiquement, elle peut compter sur les Reconstructeurs, qui rassemblent des partisans de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Khan. Au sujet du rapprochement avec le maire de Paris, questionnée par Christophe Barbier, l’ancienne ministre du gouvernement Jospin reste vague : « Bertrand Delanoë est un ami. Nous avons, je crois, l’essentiel en commun, et je souhaite que ce soit cette démarche où chacun se dit : « Pensons au pays, pensons aux Français, sortons du congrès en leur disant « Voilà la perspective qu’on vous propose, soyons capable de nous réunir pour préparer un projet et ensuite pour choisir notre candidat peut-être dans 2 ans et demi, 3 ans à la présidentielle » ». Elle n’a pas signé la contribution de Delanoë qui sera envoyée aux militants socialistes cet été, présentant sa propre contribution le 25 juin dernier. Elle souhaite « restaurer les valeurs historiques du socialisme » et vient de recevoir le soutien de Jack Lang notamment. D’autre part, leurs programmes semblent diverger sur l’utilisation du mot « libéralisme », actuel sujet épineux du débat socialiste.

Pierre Mauroy l’affirme, elle «peut jouer un rôle majeur dans la région et au niveau national».

Une femme d’expérience

Fille du dirigeant socialiste historique et grand européen Jacques Delors, Martine Aubry a connu une trajectoire des plus traditionnelles pour les hommes et femmes politiques français : formée à l’IEP de Paris puis à l’Ena, elle rentre au PS en 1974. En 34 ans de carrière politique, elle a occupé de nombreux postes à responsabilité. Elle débute au ministère du Travail de Jean Auroux puis de Pierre Bérégovoy. A l’instar de Dominique Strauss-Khan, elle connaît bien le patronat du fait de son passage dans l’entreprise Péchiney où elle est adjointe de Jean Gandois, futur grand chef du CNPF (Conseil national du patronat français, qui deviendra le Medef). De 1991 à 1993, c’est logiquement qu’Edith Cresson la nomme ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Elle reviendra au gouvernement sous Lionel Jospin à partir de 1997 en tant que ministre de l’Emploi et de la Solidarité. Elle y mettra en place de nombreuses réformes, tantôt félicitées par certains, tantôt décriées par la droite et le patronat. Au cœur des critiques, sa réforme du temps de travail avec l’instauration des 35 heures. Cette mesure entraîne la démission de son ancien patron Jean Gandois de la tête du syndicat patronal. Elle est également à l’origine des emplois jeunes et la couverture maladie universelle (CMU). Elle démissionne de ses responsabilités gouvernementales en 2001 pour se consacrer à son mandat d’édile.
L'ancienne ministre de Jospin et actuelle maire de Lille postulera-t-elle au poste de premier secrétaire du PS?
Critiquée notamment pour sa distance « à la Juppé » sur les 35 heures et sur son manque de concertation, Martine Aubry revient dans la course à la tête du PS, affichant un bilan positif à la mairie de Lille ainsi qu’une expérience importante des hautes responsabilités.

Son père a refusé de se présenter à l’élection présidentielle de 1995 afin de ne pas faire de l’ombre à la carrière de sa fille, selon certains. « Elle a les qualités de son père, mais en plus viril » ironisait en 1997, un ministre de Jospin. Un dirigeant socialiste expliquait à l’époque : « Elle s’est vraiment imposée pendant la campagne présidentielle de 1995. Meeting après meeting, les militants scandaient son nom, l’acclamaient presque autant que Lionel. A ce moment, il a compris qu’elle était devenue incontournable. »

Onze ans plus tard et une expérience d’élue locale en plus, le temps de Martine Aubry serait-il arrivé ?