Art Contemporain / Un bruit qui court au delà de l’image

Par le 24 novembre 2008

Vendredi 20 Novembre a eu lieu à Montpellier le vernissage de l’exposition intitulée Un bruit qui court… Revisitant notre rapport au son, les élèves du Master 2 « Conservation, gestion et diffusion des œuvres d’art du XXème et XXIème siècle » de l’Université Paul Valery ont rassemblé plusieurs œuvres d’artistes professionnels ou débutants. Une expérience visuelle, mais surtout auditive, à découvrir au Frac (Fond Régional d’Art Contemporain) jusqu’au 20 décembre.

Un grand ensemble blanc, espace dégagé et installations étranges. A gauche, des écouteurs à poser sur les yeux, et non sur les oreilles, gisent sur un carré de moquette. A droite, une vidéo projette sur le sol un jeu d’ombres chinoises alors que quelques mètres plus loin, assis sur des coussins, des visiteurs regardent une vidéo en plan fixe armés de casque audio. Ce mélange d’œuvres artistiques comportant toute une relation à l’univers sonore, c’est Un bruit qui court, exposition d’art contemporain organisée par l’association Carbone 14, une association regroupant les étudiants du Master 2 CGDOAXX de Paul Valery.

« Nous avons fait un travail de commissaire » explique Audrey Maret-Mercier, étudiante du Master 2 CGDOAXX. « Nous avons choisi des œuvres parmi celles que possédait déjà le Frac, mais nous avons aussi fait appel à des élèves de l’école des Beaux Arts de Montpellier ou à des artistes de la région ». Emmanuel Latreille, directeur du Frac, appuie ce projet incitant à « réfléchir à ce qu’est une œuvre dans sa dimension sonore ». Un concept qui, pour Audrey, appelle « un dépassement de la perception purement visuelle ».

« Un son caché, un bruit qui court : celui du complot ».

1963-2007Christophe Sarlin fait partie des deux élèves des Beaux Arts de Montpellier sollicités par Carbone 14. Pour cette exposition, il a choisi 1963-2007, la deuxième œuvre d’une trilogie consacrée à John Fitzgerald Kennedy qu’il avait réalisé en 2007. Tout d’abord, un élément physique, une plaque en métal de la couleur de la Ford présidentielle. Sous un coté relevé de ce carré de métal, un son s’échappe : celui de la première lecture du rapport Warren sur l’assassinat de JFK. « Je veux réactiver l’événement » lance Christophe Sarlin. Du sens pour une œuvre qui, si elle parait minimale, constituerait plus un prétexte à la narration. Évoquant différents niveaux de questionnements mais aussi de lecture, l’artiste s’évade et extrapole avant de conclure : « Un son caché, un bruit qui court : celui du complot ».

De la région également, Benoist Bouvot a construit Nous ne sommes plus ici spécialement pour l’exposition. Dans un renfoncement séparé du public par un rideau, un fauteuil rouge trône entre un tourne-disque et une camera projetant une image sur le mur d’en face. Par terre, un casque audio diffuse un recoupement de cinq films différents. « L’holophonie permet de respatialiser le son, développe Benoist Bouvot. Tout est dans la bande son, même si paradoxalement mon œuvre traite de l’absence à l’image ».
Bruits variés, bandes audio, et même quelques notes de musique. Accompagnée d’un clarinettiste, Julia Garbuzova retranscrit lors de sa performance une signature manuscrite en partition. Mais petit bémol, choisissez une période creuse pour parcourir la salle. « Quand il y a du monde, on entend très mal » ironise Audrey.

Du mardi au samedi, de 14h à 18h. Pour plus d’informations : www.myspace.com/expounbruitquicourt

Catégorie(s) :
Étiquettes : , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Justine Minet

Bloqué, trop demandé, saturé, sans débouchés… Les conseillères d’orientation ne vendent pas bien les métiers du journalisme. Et pourtant, à la sortie du bac, j’ai décidé de quitter la filière scientifique pour rejoindre les bancs d’une université lyonnaise. Spécialité : Science Politique. Durant ma licence, j’ai assisté Pierre-Yves Ginet, reporter photographe, dans la constitution d’une exposition photo intitulée « Exister, résister, Ici et ailleurs ». A la fin de ma 3ème année, j’ai quitté Lyon et rejoins Montpellier dans le but d’intégrer le Master 2 Métiers du journalisme. Apres une première année en master et deux stages de un mois chacun au sein des rédactions de l’Hérault du Jour et du Midi Libre, c’était chose faite. Cette année, je suis donc les enseignements de professionnels à la fac de droit de Montpellier. Par ailleurs, je participe actuellement en tant que corédactrice à l’élaboration d’une revue de presse hebdomadaire, satirique et musicale sur Radio Clapas (93.5). Aujourd’hui, je m’essaye à divers pans du journalisme. Si je ne sais pas encore exactement les domaines vers lesquels je me destine, je sais déjà ce qui me plait le moins : Le sport n’est pas ma tasse de thé, mais le social, l’économie, la culture ou le judiciaire m’inspirent...