D’une année sur l’autre, les blocages d’universités se répètent et une question se pose : la fac va-t-elle délivrer des diplômes au rabais? Une inquiétude pour de nombreux étudiants craignant d’être pénalisés sur le marché du travail. C’est d’ailleurs une des raisons évoquée pour expliquer la perte de près de 6 000 étudiants à Paul-Valéry (Montpellier III) en à peine six ans.
Anne Fraïsse, la présidente de cette université, est consciente de ces craintes. «D’un point de vue extérieur, il est normal de penser que les blocages affectent la qualité des enseignements et donc des diplômes», admet-elle, «mais c’est plus une image qu’une réalité. La réputation de Paul-Valery est injustifiée par rapport à ses résultats.» Selon elle, «les inscriptions ont chuté ces dernières années, néanmoins cela concerne surtout les licences. Les Masters proposés à Paul-Valéry attirent, eux, de plus en plus d’étudiants.»
Anne Fraïsse reste optimiste : «Cette année, Montpellier III n’est pas dans une situation trop dramatique. Nous sommes bloqués depuis deux semaines, mais il y a déjà eu sept semaines de cours au 2ème semestre.»
Alors que Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, a demandé l’organisation de cours de rattrapage dans les universités bloquées, Montpellier III a décidé de reculer le calendrier des cours et des examens dès la fin du blocage.
«Tous les cours seront assurés et les examens se dérouleront normalement», promet la présidente.
Même son de cloche à Montpellier II. Sa présidente, Danièle Hérin, assure que les examens se passeront dans des conditions relativement normales. «L’IUT de Montpellier a déjà organisé des cours de rattrapage le samedi matin pour ne pas pénaliser ses étudiants. En ce qui concerne la fac de science, 75 % des cours ont été assurés», précise-t-elle. «Les cours ratés seront rattrapés et les examens décalés probablement entre mai et juin», ajoute-t-elle.
Cette décision risque tout de même de pénaliser un certain nombre d’étudiants. En particulier ceux qui effectuent des stages pour valider leur année, les étudiants étrangers attendant la fin des examens pour rentrer chez eux, ou encore ceux qui cherchent un job d’été dès la fin des cours.
Certains n’ont pas attendu le déblocage pour se mettre à jour. Emilie, étudiante en Master, a pris les devants : «J’ai un mémoire à préparer, je ne peux pas me permettre de perdre du temps. J’ai réussi à récupérer les cours d’anciens étudiants.» C’est déjà ça !
Étiquettes : Anne Fraïsse, Danièle Hérin, Faculté de sciences du Languedoc, Montpellier, Université Paul-Valery