Plusieurs centaines de personnes étaient présentes mais moins que prévues, resteront dans la camionnette CGT nombre de drapeaux, l’arrivée du bus retardataire des Biterrois n’y changeant rien. A 15h20, les différents bataillons syndicaux et politiques jusque-là dispersés devant l’Arc de Triomphe se rejoignent et entament la marche. Tout y est : djembés, tracts, postiers en uniforme réglementaire, sifflets, haut-parleurs scandant des morceaux bien choisis : « les postiers allez allez allez, non non non à la poste privatisée » et pourtant ça ne prend pas et on n’insiste pas tellement pour que ça prenne. La masse aérée avance d’un pas apathique, les regards sont peu concentrés, certains discourent même des élections du PS de la veille, le volume sonore du cortège anormalement bas dans différents points du cortège le permettant.
L’itinéraire s’achève devant le Théâtre place de la Comédie. Là tous s’arrêtent net et écoutent religieusement le discours du comité rappelant les fondamentaux de la mobilisation : « défense du service public », « La Poste, outil de solidarité et d’égalité sur le territoire », « la privatisation, elle ne se négocie pas, elle ne s’amende pas, elle se combat», « nous les ferons plier » entre lesquels s’intercalent des applaudissements francs et enthousiastes. Car si vous voulez les voir s’animer nos postiers, il existe des mots magiques : « usagers », « service public », « rentabilité » qui tournent en boucle bien avant « baisse des effectifs » et « précarisation ». « L’ouverture du capital de 30% même au profit de la Caisse des dépôts, c’est du pipo! A terme La Poste sera privatisée, dès lors s’engagera une dynamique de rentabilité dont l’effet concret sera par exemple l’augmentation du prix du timbre » commente Francis Viguié, conseiller municipal LCR à Montpellier. Un facteur CGTiste renchérissant « Les activités non-rentables disparaissant comme certaines tournées ou agences, comment feront les personnes âgées qui habitent les campagnes pour aller retirer de l’argent ? Le service public, c’est tout public, personne ne doit être mis de côté ». « Le facteur, c’est un lien social, aussi bien en campagne qu’en ZUS (zone urbaine sensible) où je travaille à Montpellier. D’ailleurs, les usagers nous soutiennent à 95% mais ils ne se sont pas déplacés » regrette Brigitte. L’absence des usagers mais aussi des élus aura certainement porté un coup au moral des troupes, mais peut-être pas assez pour démobiliser lors de la prochaine étape en décembre lors de la remise du rapport Ailleret sur l’avenir de l’entreprise encore publique.
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