Danny le Rouge

Débarqué cet été à Arsenal en échange de 20 millions d’euros, Danny Welbeck ne fait pas encore l’unanimité sous les couleurs des Gunners, qui lui reprochent son manque d’efficacité. Néanmoins pour l’ancien joueur de Manchester United, la tendance pourrait vite s’inverser.

Thierry Henry, Nicklas Bendtner, et maintenant Danny Welbeck. Depuis le premier triplé de sa carrière inscrit face à Galatasaray en Coupe d’Europe, l’international anglais fait désormais partie du cercle très fermé des attaquants d’Arsenal à avoir scoré à trois reprises en une rencontre de Ligue des Champions. Une performance qui, outre le fait de se voir comparé à tort avec le meilleur buteur de l’histoire du club, Titi Henry himself, a permis à Welbeck de prouver aux supporters des Gunners qu’il en avait assez sous le capot pour répondre aux attentes des siens et faire ce qu’on lui demandait : la mettre au fond. Car s’il est encore très loin des 226 buts inscrits par le King Henry, l’attaquant d’Arsenal a au moins su faire preuve d’efficacité lors de la seconde sortie de son club en Ligue des Champions cette saison, au moment de se présenter face au portier uruguayen Muslera. Une réussite qui le fuyait trop souvent depuis son arrivé à l’Emirates, notamment comme lors de son match face à Manchester City ou Tottenham, où le joueur des Three Lions avait échoué à se montrer décisif.

9 buts en 25 rencontres de Premier League

Surtout, ces trois buts ont permis au joueur le plus eighties de l’Albion d’entendre son nom scandé par le public londonien, acquis à sa cause lors de la rencontre contre les Turcs d’Istanbul. Des fans qui commençaient clairement à trouver suspect le choix d’Arsène Wenger d’avoir signé dans les dernières minutes du mercato un attaquant dont le plus grand fait d’arme reste d’avoir inscrit 9 buts en 25 rencontres de Premier League la saison passée, quand eux s’attendaient à voir évoluer sous leurs couleurs une pointe de l’acabit de Falcao ou même Loïc Rémy. Sauf que pour l’Alsacien, ce transfert est tout sauf un choix par défaut, lui qui est d’ailleurs le premier à monter au créneau quand il s’agit de défendre les prestations pas vraiment convaincantes de son attaquant. « Il va s’améliorer. Pas besoin d’en faire un problème. Il a fait une bonne première demi-heure avec deux ou trois occasions qu’il n’a pas concrétisées… Il faut être patient avec lui » avait alors lancé Tonton Arsène en zone mixte après la défaite concédée 2-0 face au Borussia en ouverture de la Champion’s.

Welbeck/Sturridge, même combat

Reste donc aux Gunners à ronger leur frein en attendant l’éclosion du mancunien. Une patience que n’auront pas eu les dirigeants américains de Manchester United, préférant débourser des sommes folles afin d’acquérir des top players comme Di Maria plutôt qu’oser pour un pari sur l’avenir, histoire de se donner l’assurance de retrouver au plus vite les joutes européennes. Et au fond, Arsenal a tout à y gagner. Car à l’instar de Sturridge à Liverpool, le natif de Manchester pourrait bien prendre la même trajectoire que celle de son aîné de deux ans. Après quatre ans passés sous les couleurs de Chelsea et une saison à 11 buts en 30 matchs, l’autre Daniel fait aujourd’hui le bonheur des Reds, au sein d’un collectif où il s’est affirmé comme le futur buteur providentiel du club de la Mersey, marquant à 22 reprises lors du dernier championnat d’Angleterre. À Danny Welbeck désormais de trouver sa place au sein d’une équipe dans laquelle on lui permet enfin d’exister, et de prouver qu’il peut lui aussi, comme son compagnon d’attaque en sélection, s’imposer comme l’un des meilleurs attaquants du royaume du haut de ses 23 ans. De façon à pouvoir entendre son nom résonner dans les travées de l’Emirates Stadium encore quelques temps.

Étudiants en Angleterre : entre galère financière et mobilisation

Un budget dédié à l’éducation en baisse, des frais de scolarité qui tripleraient d’ici 2012… Les mesures drastiques de la coalition gouvernementale sont loin de satisfaire les étudiants britanniques. Dans la rue, ils ont manifesté à plusieurs reprises leur colère après l’annonce du projet de loi en novembre dernier et semblent déterminés à continuer leur lutte.

La grogne des étudiants anglais est sans précédent. En décidant d’augmenter les frais de scolarité de 3 000 € à près de 10 000 €, le gouvernement formé par la coalition du conservateur David Cameron et de Nick Clegg, libéral démocrate, ne s’est pas attiré la sympathie du milieu étudiant. Un bâton de plus dans les roues de la jeunesse, déjà limitée par des critères de sélection à l’entrée des facultés : en 2010, un quart des 674 000 demandes d’inscription ont débouché sur une admission à l’université.

Un chiffre faible qui risque de s’accentuer avec le triplement des frais de scolarité. «Si je peux aujourd’hui étudier à l’université, c’est uniquement grâce à l’aide de mes parents et au prêt que j’ai dû souscrire au début de mes études, indique Sam Halvorsen, 26 ans, étudiant à l’université ULC de Bristol et fortement impliqué dans les mouvements de l’automne dernier. L’augmentation des frais de scolarité est scandaleuse. L’accès à l’éducation, même dans le supérieur, devrait être accessible à tous par la gratuité.»

Hausse des prêts étudiants, baisse du budget d’éducation

londres.jpgEt la hausse des taux d’intérêt pour le remboursement des prêts étudiants ne fait rien pour arranger les choses: les taux durant les études passeront de 0% à 3%. Après les études, ils seront calculés à partir du revenu de l’étudiant devenu alors travailleur, variant alors de 0% à 9%. Enfin le gouvernement prévoit une baisse du budget dédié à l’éducation en 2011.

«La coupe des budgets engendre une dégradation de la qualité de l’université : moins de temps et d’argent y sont investis. Le projet de réforme est entièrement idéologique, il n’a ni sens politique, ni sens économique, d’autant plus qu’il sera inefficace » ajoute Sam. Il s’appuie sur un dossier de la BBC qui a, selon lui, «montré que la réforme mènerait à une augmentation des coûts généraux d’éducation.»

Une mobilisation étudiante d’envergure…

De quoi réveiller la conscience mobilisatrice de la jeunesse. Les cinq manifestations qui ont eu lieu depuis novembre 2010 en sont le reflet. Ampleur de la mobilisation, confrontations entre étudiants et force de l’ordre dans le centre de Londres, attaque de la Rolls Royce du Prince Charles et de Camilla… des mouvements très inhabituels dans un pays connu pour son flegme et sa courtoisie.

«Le mouvement étudiant est incomparable avec les actions des dernières années. Bien que cela ne soit pas suffisant pour faire changer une cause, la mobilisation reste prometteuse» précise Sam Halvorsen. Les dernières manifestations de cette ampleur dénonçaient des problématiques plus globales, telles que la guerre en Irak ou encore les méfaits de la mondialisation. Pourquoi alors un tel sursaut de la jeunesse britannique ?

… Conséquence d’un rejet politico-social

Clegg_Victory_for_the_Gurkhas.jpgOutre l’envergure du programme d’austérité prévu par la coalition, la trahison gouvernementale a fait bondir les étudiants. Les jeunes qui avaient votés pour Nick Clegg se sentent floués : il promettait dans sa campagne de ne pas augmenter les frais de scolarité. «Certains jeunes ont été surpris de voir Clegg aller à l’encontre de ses promesses électorales. Pour ma part, j’ai toujours pensé qu’il était un politicien carriériste et séduit par le pouvoir. Je ne m’attendais pas à autre chose de la part des Libdems, spécialement après qu’ils aient acceptés la coalition avec les conservateurs» évoque Sam.

Si l’on ajoute à cela le chômage ambiant, la dissolution des services publics, les inégalités et la pauvreté croissante, on comprend mieux pourquoi le mouvement a pris une telle importance. De la à ce qu’il fasse modifier la réforme, rien n’est moins sur. «En 2011, nous allons lancer de nouvelles manifestations et actions étudiantes. On espère une autre vague d’occupation des universités dans le pays, explique Sam Halvorsen. Mais, la clé du mouvement, ce qui pourrait permettre son efficacité, c’est l’alliance entre les étudiants et les syndicats.»

Les bleus infligent un Waterloo à l’Angleterre

L’équipe de France de football s’est imposé 2-1 à Wembley face à des Anglais en manque d’inspiration. Les bleus semblent sur la bonne voie quelques mois après le fiasco sud-africain. Quant à la sélection anglaise, cette défaite va laisser des traces pour la suite.

Dans le prestigieux stade de Wembley à Londres, l’équipe de France a battu l’Angleterre 2 buts à 1. Les bleus de Laurent Blanc, en pleine reconstruction, renouent avec le succès quelques mois seulement après le naufrage du mondial sud-africain. Elle enchaîne ainsi sa quatrième victoire d’affilée.

Des Français convaincants

Solidité défensive, maitrise technique au milieu de terrain, les bleus ont dominé leur sujet face à des Anglais absents. Karim Benzema a ouvert le score à la 17ème minute sur une passe de Malouda. À la 60ème minute, c’est le marseillais Mathieu Valbuena qui enfonce le clou sur un centre de Bakary Sagna. Philippe Mexes (remplacé à la mi-temps suite à une blessure au mollet) s’est imposé comme le leader de la défense. Le retour d’Éric Abidal a également été convaincant. Offensivement, les bleus ont su faire preuve de réalisme en jouant vers l’avant. « Ils ont trouvé l’ouverture sur des actions collectives, ce que l’on n’avait pas vu depuis très longtemps en équipe de France » explique le champion du monde 1998 Emmanuel Petit sur le site l’equipe.fr.

Des Anglais apathiques

Privés de Franck Lampard, Wayne Rooney, John Terry et Ashley Cole, les Anglais étaient quant à eux très affaiblis. À part durant le dernier quart d’heure, les britanniques ont cruellement manqué d’agressivité : absents dans les duels et ratant la plupart des relances. Peter Crouch a malgré tout sauvé l’honneur en marquant à la 86ème minute sur corner. La révolte a sonné un peu tard. Les Anglais n’étaient pourtant pas loin d’égaliser à plusieurs reprises notamment à la 74ème et 79ème minute. Le God save the queen dans les tribunes sonnait un peu faux. « Je pense que je viens de voir la plus mauvaise sélection anglaise de l’histoire» lâche Daniel Riolo sur l’antenne de RMC. Bien naturellement, la presse anglaise n’a pas fait de cadeau à Fabio Capello et son équipe, l’Angleterre « a reçu une leçon » estime le Daily Mirror. Le patron de la section football du Times décrit quant à lui la prestation anglaise comme « sans tripes, sans imagination ». La presse anglaise déplore que leur sélection n’ont pas su se relever après la désillusion du mondial sud-africain (sévèrement battu en huitième de final contre l’Allemagne) contrairement à l’équipe de France, qui a connu un mondial encore plus cauchemardesque.

« optimiste, pas euphorique »

La surprenante faiblesse de l’équipe d’Angleterre relativise un peu la victoire des bleus. Lors d’une interview sur l’équipe.fr, Laurent Blanc a fait part de sa satisfaction après la victoire des bleus tout en se montrant prudent pour la suite. Il a en effet déclaré « optimiste, pas euphorique ».
Les bleus ont néanmoins réussi leur premier vrai test depuis le mondial, puisqu’ils avaient joué jusqu’à présent contre des équipes plus faibles (Luxembourg, Roumanie, Bosnie…). Prochain rendez-vous ? France-Brésil au Stade de France le 7 février. Une affiche pour le moins alléchante !