Rugby : Le XV de France face à l’Everest All-Blacks

Ce samedi 9 novembre, l’équipe de France de rugby sera opposée à la Nouvelle-Zélande, meilleure équipe du monde. Les Français retrouvent une équipe qu’ils connaissent bien et contre qui ils ne gagnent pas souvent. Retour sur une rencontre de prestige qui est devenu un classique de l’Ovalie.

Six mois après une tournée de trois matchs contre la Nouvelle-Zélande qui s’est soldée par trois défaites, le XV de France a des envies de revanche. Depuis juin 2009 et une victoire à Dunedin en terre kiwi (27-22), les Coqs ont enchainé sept défaites contre ces All-Blacks, dont une très douloureuse en finale de la Coupe du Monde en 2011 (8-7). Dernier du tournoi des 6 Nations (défaites contre l’Italie, l’Angleterre et le Pays de Galles, match nul contre l’Irlande), les hommes de Philippe Saint André ne respirent pas la confiance. Toujours à la recherche d’un match référence depuis la magnifique victoire contre l’Australie à l’automne 2012, Les Français veulent faire taire les critiques en faisant un match plein et pourquoi pas faire un hold up au Stade de France.

La Nouvelle-Zélande, meilleure équipe de l’histoire ?

Les Néo-Z débarquent en Europe avec un maximum de confiance. Ils sont invaincus depuis quasiment un an et leur dernière défaite remonte à novembre 2012 contre l’Angleterre à Twickenham. Les joueurs à la fougère ont l’occasion de rentrer dans l’histoire en terminant l’année civile 2013 sans avoir perdu le moindre match. Auteur d’un Four Nations où ils ont écrasé la concurrence, les Blacks visent une douzième victoire de rang à Saint-Denis. Si ces derniers remportent leurs autres tests matchs contre l’Angleterre et l’Irlande, ils deviendraient la meilleure sélection néo-zélandaise de tous les temps. Ils dépasseraient en effet celle de 1997 qui avaient terminé l’année sur 11 victoires et un nul.

La presse de Nouvelle-Zélande ne se fait pas d’illusion sur la victoire des All-Blacks à Paris. Avec 42 victoires contre les Bleus pour 12 défaites, les coéquipiers de Richie McCaw ne devraient pas avoir de problèmes à se défaire de Français catastrophiques en 2013 et en manque de stabilité. Selon eux, jouer à Paris serait plus facile qu’en province. Les journalistes néo-zélandais se souviennent des défaites All-Blacks à Nantes en 1986 et à Toulouse en 1995. La France ne s’est jamais imposée contre les Kiwis au Stade de France (meilleur résultat, un match nul 20-20 en 2002). La dernière victoire des Bleus à domicile remonte au 18 novembre 2000 au Stade Vélodrome de Marseille (42-33) et en 13 ans, la France n’a gagné que deux fois.

Deux nations que tout oppose

Malgré cela, avec leur agaçant fair-play, les joueurs de Steve Hansen avouent craindre la France, rappelant éternellement les deux défaites des coupes du monde 1999 et 2007. Des victoires qui font la fierté de rugby français mais qui occulte un réel déséquilibre entre les deux nations. Au pays du long nuage blanc, les joueurs sont obligés d’être salariés de la fédération néozélandaise pour être sélectionnable avec les Blacks. Ceux-ci évoluent dans les franchises kiwis (Auckland Blues, Canterbury Crusaders, Otago Highlanders et Wellington Hurricanes) qui participent au Super 15, le championnat de l’hémisphère sud. Cette compétition (du mois de février au mois d’aout) qu’ils partagent avec les Australiens et les Sud-Africains, est organisée pour permettre aux trois nations en question d’avoir une réelle préparation en vue des échéances internationales. Les All-Blacks après la tournée d’automne auront deux mois de repos avant de recommencer une nouvelle saison, après avoir évolué presque trois mois ensemble.

En France, c’est différent. Les Bleus évoluent dans le Top 14 et sont salariés des clubs qui les emploient. Soumis à un système de montée et de décente (contrairement au Super 15), le championnat de France est extrêmement contraignant pour les équipes qui rechignent à laisser leurs joueurs trop longtemps à disposition de l’équipe de France. La FFR ne dédommageant pas (ou très peu) les clubs quand un de leur joueur est appelé pour défendre les couleurs tricolores, il y a chaque année un bras de fer entre les dirigeants du Top 14 et les instances de l’Ovalie française. A ce problème structurel il faut ajouter l’arrivée massive de joueurs étrangers, attirés par le très bon niveau du championnat de France et par un salaire revu à la hausse. Du coup, la formation française tourne au ralenti et le XV de France se retrouve sans joueurs de niveau international à certains poste clés (demi d’ouverture, pilier gauche ou encore premier centre). Si la France fait aujourd’hui partie des 10 meilleures nations mondiales, l’absence d’harmonie entre le championnat et l’équipe nationale commence à se faire ressentir. Les Bleus ont une semaine pour préparer un test match quand dans un même temps, leurs adversaires évoluent ensemble depuis le milieu du mois d’aout. Sans parler de la tournée d’été dans l’hémisphère sud quelques jours seulement après la finale du Top 14, la France et la Nouvelle-Zélande ne sont pas logés à la même enseigne, en tout point.

Les 23 Bleus qui affronteront les All Blacks

PSA n’a pas retenu les novices dans sa liste des 23, il a fait place nette à l’expérience. Le staff des Bleus n’a pas retenu Sofiane Guitoune (USAP), Bernard Le Roux (Racing-Métro), Alexandre Flanquart (Stade Français), Jonathan Pélissié (MHR), Yannick Nyanga (Toulouse), Maxime Mermoz et Mathieu Bastareaud (Toulon). Ces joueurs devraient cependant avoir leurs chances contre les Tonga et l’Afrique du Sud.

Avants (13): Vincent Debaty (Clermont), Yannick Forestier (Castres), Benjamin Kayser (Clermont), Dimitri Szarzewski (Racing-Métro), Nicolas Mas (Montpellier), Rabah Slimani (Stade Français), Yoann Maestri (Toulouse), Pascal Papé (Stade Français), Sébastien Vahaamahina (Perpignan), Thierry Dusautoir (Toulouse, capitaine), Wenceslas Lauret (Racing-Métro), Damien Chouly (Clermont), Antonie Claassen (Castres)

Arrières (10): Jean-Marc Doussain (Toulouse), Morgan Parra (Clermont), Camille Lopez (Perpignan), Remi Talès (Castres), Gaël Fickou (Toulouse), Wesley Fofana (Clermont), Florian Fritz (Toulouse), Maxime Médard (Toulouse), Brice Dulin (Castres), Yoann Huget (Toulouse)

Composition XV de France :

Dulin – Huget, Fritz, Fofana, Médard – Tales, Parra – Chouly, Lauret, Dusautoir (cap) – Maestri, Papé – Mas, Kayser, Forestier.

Remplaçants : Szarzewski, Debaty, Slimani, Vahaamahina, Claassen, Doussain, Lopez, Fickou

Composition XV de Nouvelle-Zélande :

Dagg – Jane, B. Smith, Nonu, Piutau – Carter, Smith – McCaw (cap), Read, Messam – Whitelock, Retallick – O. Franks, Mealamu, Woodcock

Remplaçants : Coles, Crockett, Faumuina, Luatua, Cane, Kerr-Barlow, Cruden, Crotty

XV de France : le syndrome Poulidor

Toujours placée, jamais gagnante. L’équipe de France de rugby a échoué pour la troisième fois de son histoire en finale de la Coupe du monde (7-8 contre la Nouvelle-Zélande) alors qu’elle n’a jamais été aussi proche d’écrire son nom au palmarès. Frustrant.

Il y a des défaites au goût amer laissant une impression d’inachevé. C’est ce genre de défaite qu’a connu le XV de France en finale de la Coupe du monde de rugby contre les redoutables All Blacks (7-8).

Si près, si loin…

Au lendemain de l’humiliant revers contre les Tonga (14-19) lors du dernier match du premier tour, peu de personnes auraient misé ne serait-ce qu’un kopeck sur la capacité des hommes de Marc Lièvremont à atteindre la finale et faire jeu égal avec les favoris Néo-Zélandais. Pourtant, les Bleus ont attendu l’ultime rencontre pour livrer leur meilleure prestation de la compétition. Et c’est tout le paradoxe.

Arrivés en finale après une performance indigeste face à des Gallois réduits à quatorze (9-8), les Tricolores ont vu la chance les délaisser bien que s’étant battus avec un courage exemplaire. « En donnant le sentiment de s’abandonner au hasard offensivement, ils n’ont réellement été en mesure d’asseoir un semblant de jeu pour poser leurs mains sur la coupe William Webb Ellis » résume Vincent Péré-Lahaille, envoyé spécial du journal L’Equipe. Pourtant, si le Montpelliérain François Trinh-Duc passe sa pénalité à la 65ème minute, la donne aurait été tout autre… Mais avec des si…

Polémique autour de l’arbitrage

Qu’a-t-il manqué ? Un soupçon de chance certes, et peut-être un arbitre impartial. A l’issue de la finale, l’arbitre de la rencontre a eu les oreilles qui ont sifflé. « On a eu l’impression de jouer à seize contre quinze » déplore Dimitri Szarzewski.

Dans les faits il est reproché à M. Craig Joubert de n’avoir jamais sifflé la pénalité tant attendue qui aurait permis à la France de passer devant au tableau d’affichage, notamment sur un hors-jeu néo-zélandais en toute fin de rencontre.

Dans les colonnes de Sud Ouest, Thierry Dusautoir revient sur l’arbitrage : « Je pense qu’il n’y avait pas de meilleur arbitre pour diriger cette finale. Joubert, c’est le meilleur. Je le pense toujours. Il y a eu des erreurs contre nous mais je n’aurais pas souhaité quelqu’un d’autre ». Pas rancunier, le capitaine français. A bien y réfléchir, si le Néo-Zélandais Piri Weepu avait été plus en verve sur les pénalités, la polémique n’aurait pas eu lieu d’être.

1987, 1999 et maintenant 2011

Avec trois finales, la France n’en est pas à son premier coup d’essai. A chaque fois, l’équipe se rapproche du Saint-Graal sans pour autant y parvenir jusqu’à présent.

Il y a eu d’abord 1987. Dans un rugby encore ancré dans l’amateurisme, et après un exploit retentissant contre l’Australie en demi-finale (30-24), la France ne peut rien faire en finale contre la Nouvelle-Zélande (9-29) qui domine la discipline depuis presque un siècle.

1999, ensuite. Comme douze ans auparavant, les Bleus réussissent un superbe exploit en demi-finale en passant plus de 30 points consécutifs aux All Blacks (43-31). Cette fois c’est l’Australie qui se dresse en obstacle insurmontable en finale (12-35).

Maintenant, 2011. Pas d’exploit unique. Juste un petit point de différence avec le champion…

Jamais deux sans trois. L’occasion était trop belle pour faire mentir la célèbre expression. Mais c’était peine perdue. « C’était écrit… » titre lequipe.fr, comme si la victoire ne pouvait aller qu’aux All Blacks. Il faudra donc patienter quatre ans de plus pour espérer voir les Bleus sur le toit du monde.

Quel Rugby pour le Nord ?

Clap de fin pour le tournoi des VI Nations 2011 après un mois et demi de compétition (du 4 février au 19 mars 2011). Un tournoi qui aura été, il faut le dire, assez décevant. Retour sur l’état des six nations participantes.

Soir de rugby dans un bar de Montpellier

Samedi 20 novembre, les Montpelliérains qui n’avaient pas leur sésame pour le test-match de rugby France-Argentine au Stade de la Mosson, se sont donné rendez-vous dans les bars de la ville pour supporter le XV de France. Reportage et ambiance place Sainte-Anne au pub irlandais le O’ Carolans.

« Allons enfants de la patrie » ! Alors que les premières mesures de la Marseillaise retentissent, tous les regards convergent vers les différents écrans de télévision retransmettant l’opposition face aux Pumas. Chacun y va de son pronostic sur le score final. « J’espère une victoire des Bleus 23 à 10 », prédit Philippe, observateur assidu de rugby. D’autres sont moins optimistes sur l’issue de la rencontre : « Difficile de faire un pronostic, explique Clément, les duels franco-argentins sont toujours âpres et disputés ».

Pression à tous les étages

Au fil des minutes, le bar se remplit et le premier quart d’heure rythmé fait réagir le public. La pression monte, autant sur le terrain que dans les pintes. Mais, progressivement, le match baisse d’intensité, tout comme l’ambiance dans le pub. A la mi-temps, le score est seulement de 9 à 3. Les supporters réagissent et attendent que le match s’emballe. Jean-Paul, accompagné de ses camarades de pétanque, est un peu déçu du niveau de jeu produit par les hommes de Marc Lièvremont : « l’équipe tient la route, mais elle manque de liant au niveau des trois-quarts ». Un autre spectateur fait le même constat : « c’est un match décousu, un peu du n’importe quoi par moment et au final le niveau de jeu reste moyen ». Le premier acte peu enivrant ne leur coupe toutefois pas la soif. Beaucoup profite des dix minutes de pause pour reprendre leur souffle : une cigarette, un verre et c’est reparti pour 40 minutes de combat.

De la première à la dernière minute, tous les regards étaient rivés sur les écrans de télévision

A l’image de la première mi-temps, le second acte est tout aussi pauvre en animation offensive, les défenses prenant le pas sur les attaques. Les rares tentatives françaises n’arrivent pas à enflammer le bar, pourtant bien rempli. Le monde présent en surprend même certains : « c’est plutôt étonnant », souligne Jean-Paul, « vu que le match se dispute à Montpellier ».
La fin du match est tendue, l’Argentine maintient l’écart et reste menaçante pour le XV de France. Le coup de sifflet final libère les supporters qui applaudissent les Bleus, malgré leur victoire poussive (15-9).

Une victoire sans la manière

Une fois la tension redescendue, les commentaires vont bon train. Vincent et Simon sont les premiers à réagir : « tout s’est joué sur la défense. Ce fut un match très stressant, avec peu de jeu développé par les deux équipes ».
De la première à la dernière minute, tous les regards étaient rivés sur les écrans de télévision
Guillaume livre la même analyse : « c’était ennuyeux, l’équipe n’a pas réussi à conclure ses actions, à cause d’un manque de précision. Le match était trop mou avec deux équipes qui se sont neutralisées ». Dans ce florilège de réactions, la gentes féminine, bien représentée, a également son mot à dire. « L’Argentine est une grande équipe, mais la victoire de la France est logique au vue de sa domination d’ensemble », avance Estelle. À contrario, son amie Mayane pense que « la victoire n’est pas méritée, car les Pumas ont dominé physiquement ». De son côté, Lucas s’attarde plus particulièrement sur la performance des joueurs français : « Rougerie et Chabal ont fait une bonne prestation, quant à Morgan Parra, il a été plutôt moyen ». Concernant Damien Traille, « il n’a pas sa place en tant que numéro 10 » conclut Lucas.

Bilan de la soirée : un match moyen, malgré le succès français, qui a déteint sur l’ambiance générale. Hervé parle ainsi « d’une ambiance qui ne s’est jamais véritablement enflammée ». Malgré tout, la plupart se disent prêt à revenir et ce dès la semaine prochaine pour supporter à nouveau le XV de France contre l’Australie pour son dernier test-match d’automne.

Des Bleus encore en rodage

Hier soir, samedi 20 Novembre, l’équipe de France de rugby recevait l’Argentine au stade de la Mosson de Montpellier. Pour son second test de match de l’automne, le XV de France a réussi à battre sa bête noire sur le score de 15 à 9, dans un match assez terne dans l’ensemble.

Une équipe de France dominatrice en première période, mais qui s’est heurtée à la muraille argentine. Elle n’a pas réussi à trouver la formule pour déjouer ce rideau de fer. Cela est dû en partie à une ligne de trois-quarts sans inspiration si ce n’est Rougerie, auteur d’une bonne partie et élu homme du match. C’est le seul qui a véritablement réussi à transpercer la défense à plusieurs reprises. Chabal quant à lui, aligné pour la première fois en troisième ligne centre sous l’ère Lièvremont, a été plutôt séduisant. Il ne s’est pas économisé, à la fois en attaque avec quelques percées ravageuses ou en défense avec de très bons plaquages, même si les quelques ballons lâchés ternissent sa performance et compteront lors des prochains matchs pour postuler à une titularisation.

Trop d’approximations

Hormis le premier quart d’heure qui augurait d’un bon match avec de l’envie et du rythme, les deux équipes n’ont pas réussi à proposer un jeu assez varié pour déstabiliser l’adversaire. Du côté des bleus, le jeu a été trop stéréotypé en seconde période, trop latéral et finissait la plupart du temps en touche. Les points positifs semblent être la conquête, relativement propre surtout en mêlée et la défense avec très peu d’indiscipline. Le jeu s’est donc réduit à un concours de tirs au but (Contepomi et Rodriguez côté argentin et Traille et Parra côté français).
Les Argentins n’ont pas offert grand-chose non plus en terme de jeu mis à part une très bonne défense qui coulissait bien. Mais ils ont fait preuve de beaucoup trop d’indiscipline pour espérer gagner ce type de match en commettant près de 13 fautes contre 5 aux français. Les bleus en ont ainsi profité pour scorer dans ce match pauvre en occasions d’essai si ce n’est celle du pack français en deuxième mi-temps (44ème minute) sur un groupé-pénétrant. Les deux équipes ont fait preuve de beaucoup de maladresse et de ballons perdus, entre les turnovers et les en-avants.

Place à l’Australie

Un match qui n’apporte rien de plus que celui face au Fidji et qui remet en partie en cause les intentions de jeu de Marc Lièvremont, le sélectionneur de l’équipe de France. Face à une équipe d’Argentine assez loin de son meilleur niveau, les Français ont été incapables d’imposer leur jeu en mouvement.
La France a tout de même effacé la correction subie en juin dernier contre ces mêmes Pumas (41-13 à Buenos Aires). Cependant, elle ne peut se satisfaire du jeu proposé. Il faudra être davantage entreprenant le week-end prochain face aux Australiens pour se rassurer à moins d’un an de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande.

Interview d’un monstre sacré du rugby, Serge Betsen

Le combat, Serge Betsen en a fait son slogan. Le 3e ligne du Biarritz Olympique, considéré par beaucoup comme l’un des tous meilleurs plaqueurs du rugby mondial, a accepté de répondre à nos questions. Un palmarès impressionnant : sacré meilleur joueur du monde en 2002, 3 victoires avec les bleus en tournoi des six nations (en 2007 et deux Grands Chelem en 2002 et 2004) et 3 championnats de France remportés avec Biarritz en 2002, 2005 et 2006. A bientôt 34 ans, ce néo retraité de l’équipe de France, qui savoure son ultime saison en tant que joueur professionnel, revient sur le parcours des bleus durant le tournoi des six nations 2008, la nouvelle génération, la saison du B.O. et évoque l’avenir…

« Je suis le premier supporter de l’équipe de France »


Vous avez décidé de prendre votre retraite internationale à l’issue de la Coupe du Monde 2007. Quel regard portez-vous désormais sur cette nouvelle équipe de France largement remaniée ?

J’ai un regard de supporter, de quelqu’un qui sera toujours derrière.
Cette équipe est en reconstruction, elle a besoin de soutient et de temps. Je suis le premier supporter de l’équipe de France.

Quel bilan faîtes-vous du Tournoi des six nations qui vient de s’achever, et notamment du parcours du XV de France ?

C’est vraiment dommage. Il y avait une bonne opportunité de faire le grand chelem. Cette équipe a fait preuve de beaucoup d’envie, d’enthousiasme, mais c’est une équipe qui a subit beaucoup de changement tant au niveau des joueurs que de l’encadrement. Il faut donc lui laisser du temps.

« On n’est jamais assez jeune pour commencer à jouer en équipe de France »


Pensez- vous que cette équipe soit trop jeune ?

Non. Pas du tout. On n’est jamais assez jeune pour commencer à jouer en équipe de France. C’est bien de commencer dans ces conditions même si c’est difficile. Il y a un maximum d’expérience à acquérir.

Que pensez-vous de Fulgence Ouedraogo, joueur de Montpellier, symbole de cette nouvelle génération du rugby français et relève à votre poste ?

Il a prouvé qu’il avait le potentiel pour jouer à ce niveau là. Maintenant c’est à lui de continuer à travailler pour durer. Il doit se donner les moyens pour continuer à ce niveau pendant longtemps. Il a prouvé qu’il avait toutes les qualités. Maintenant c’est à lui de jouer.Le 16 janvier 2008, Serge Betsen annonçait son retrait du XV de France

« Ce championnat est incertain pour les quatre premières places »

Concernant le B.O., après votre défaite de vendredi à Albi et les bons résultats de Castres, Montauban et Perpignan, la qualification pour les demi-finales du Top 14 est loin d’être acquise. Comment allez-vous aborder cette fin de saison qui s’annonce difficile ?

Ce championnat est incertain pour les quatre premières places. On a vécu des débuts difficiles et ça continue à l’être. Ces dernières semaines, nous avons enchaîné les bons matchs et les moins bons. Il va falloir tout mettre en œuvre pour réussir. J’espère que l’avenir nous sourira.

C’est votre dernière saison en tant que joueur. L’avenir, le voyez-vous toujours dans le monde de l’ovalie ?

On verra, on verra… Pour l’instant je suis en pleine réflexion. Le rugby m’a tout apporté, m’a tout donné. Je ferai tout pour le lui rendre.
Depuis quelques années, j’ai créé mon entreprise à Biarritz (un SPA multi-sensoriel). Cela représente beaucoup de travail mais cela me tient à cœur. Après, on verra selon les opportunités.

Portrait de Serge Betsen lors de la Coupe du Monde 2007

Interview d’un monstre sacré du rugby, Serge Betsen

Le combat, Serge Betsen en a fait son slogan. Le 3e ligne du Biarritz Olympique, considéré par beaucoup comme l’un des tous meilleurs plaqueurs du rugby mondial, a accepté de répondre à nos questions. Un palmarès impressionnant : sacré meilleur joueur du monde en 2002, 3 victoires avec les bleus en tournoi des six nations (en 2007 et deux Grands Chelem en 2002 et 2004) et 3 championnats de France remportés avec Biarritz en 2002, 2005 et 2006. A bientôt 34 ans, ce néo retraité de l’équipe de France, qui savoure son ultime saison en tant que joueur professionnel, revient sur le parcours des bleus durant le tournoi des six nations 2008, la nouvelle génération, la saison du B.O. et évoque l’avenir…

« Je suis le premier supporter de l’équipe de France »


Vous avez décidé de prendre votre retraite internationale à l’issue de la Coupe du Monde 2007. Quel regard portez-vous désormais sur cette nouvelle équipe de France largement remaniée ?

J’ai un regard de supporter, de quelqu’un qui sera toujours derrière.
Cette équipe est en reconstruction, elle a besoin de soutient et de temps. Je suis le premier supporter de l’équipe de France.

Quel bilan faîtes-vous du Tournoi des six nations qui vient de s’achever, et notamment du parcours du XV de France ?

C’est vraiment dommage. Il y avait une bonne opportunité de faire le grand chelem. Cette équipe a fait preuve de beaucoup d’envie, d’enthousiasme, mais c’est une équipe qui a subit beaucoup de changement tant au niveau des joueurs que de l’encadrement. Il faut donc lui laisser du temps.

« On n’est jamais assez jeune pour commencer à jouer en équipe de France »


Pensez- vous que cette équipe soit trop jeune ?

Non. Pas du tout. On n’est jamais assez jeune pour commencer à jouer en équipe de France. C’est bien de commencer dans ces conditions même si c’est difficile. Il y a un maximum d’expérience à acquérir.

Que pensez-vous de Fulgence Ouedraogo, joueur de Montpellier, symbole de cette nouvelle génération du rugby français et relève à votre poste ?

Il a prouvé qu’il avait le potentiel pour jouer à ce niveau là. Maintenant c’est à lui de continuer à travailler pour durer. Il doit se donner les moyens pour continuer à ce niveau pendant longtemps. Il a prouvé qu’il avait toutes les qualités. Maintenant c’est à lui de jouer.Le 16 janvier 2008, Serge Betsen annonçait son retrait du XV de France

« Ce championnat est incertain pour les quatre premières places »

Concernant le B.O., après votre défaite de vendredi à Albi et les bons résultats de Castres, Montauban et Perpignan, la qualification pour les demi-finales du Top 14 est loin d’être acquise. Comment allez-vous aborder cette fin de saison qui s’annonce difficile ?

Ce championnat est incertain pour les quatre premières places. On a vécu des débuts difficiles et ça continue à l’être. Ces dernières semaines, nous avons enchaîné les bons matchs et les moins bons. Il va falloir tout mettre en œuvre pour réussir. J’espère que l’avenir nous sourira.

C’est votre dernière saison en tant que joueur. L’avenir, le voyez-vous toujours dans le monde de l’ovalie ?

On verra, on verra… Pour l’instant je suis en pleine réflexion. Le rugby m’a tout apporté, m’a tout donné. Je ferai tout pour le lui rendre.
Depuis quelques années, j’ai créé mon entreprise à Biarritz (un SPA multi-sensoriel). Cela représente beaucoup de travail mais cela me tient à cœur. Après, on verra selon les opportunités.

Portrait de Serge Betsen lors de la Coupe du Monde 2007

Destins liés: du Pic Saint Loup au XV de France

Exclusivité. Mardi 22 janvier dernier, Marc Lièvremont, nouveau sélectionneur du XV de France, annonçait la liste des 22 joueurs qui vont débuter le tournoi des six nations. Le MHRC était à l’honneur avec deux de ses joueurs appelés à défendre les couleurs tricolores. L’un joue troisième ligne aile, Fulgence Ouedraogo, et honorera sa deuxième sélection en bleu et l’autre évolue à l’ouverture, François Trinh Duc, et va découvrir les joies du plus haut niveau. Leurs parcours semblent liés. Ils sont nés en 1986, ont débuté à l’école de rugby du Pic Saint Loup et démarrent en 1ère division en 2004 sous les couleurs du Montpellier Rugby. En exclusivité pour Hautcourant.com, les deux rugbymen ont accepté de répondre à nos questions.

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Vous attendiez-vous à cette sélection ? Aviez-vous eu des contacts avec le nouvel encadrement des bleus depuis le début de la saison ?

Fulgence Ouedraogo (dit Fufu) :non je ne m’attendais pas du tout à cette sélection. Je n’ai pas eu de contacts avec le nouvel encadrement des bleus. J’avais simplement discuté avec Didier Retière lors de la venue de Castres à Montpellier.

François Trinh Duc, FTD : non/non

Votre parcourt semble lié (Pic Saint-Loup, Mhrc…), comment êtes-vous arrivés au rugby et comment s’est passée votre rencontre ?

FUFU : Je suis arrivé au rugby un peu par hasard. Mes parents voulaient que je fasse du sport alors j’ai choisi le club de rugby du Pic Saint Loup. J’ai rencontré François dans ce club, il avait déja commencé le rugby un ou deux ans avant moi.

FTD : Mon frère aîné voulait essayer le rugby alors je l’ai accompagné et c’est comme cela que j’ai commencé à jouer au club de rubgy du Pic Saint Loup. J’ai connu FUFU à cette occasion.

François Trinh Duc : « J’espère avoir une bonne carte à jouer »

(pour FTD) Etes-vous conscient, du fait des blessures et de la pénurie d’ouvreurs en France, que vous avez une bonne carte à jouer en équipe de France ?

FTD : (un peu vexé par la question) oui j’espère que j’ai une bonne carte à jouer.

(pour Fufu) Vous êtes devenu le premier montpelliérain de l’histoire à être sélectionné dans le XV de France en juin dernier. Votre statut a-t-il changé au sein du club ? Comment avez-vous vécu la tournée en Nouvelle-Zélande et quelles ont été les répercutions sur le club ?

FUFU : Mon statut n’a en aucun cas changé au club et tant mieux. D’autant plus que cette sélection de juin est passée plutôt inaperçue, il s’agissait d’ailleurs plus d’une équipe de France bis. Je crois que cette fois-ci c’est ma première vraie sélection. Au club, les gens sont très fiers , ils nous encouragent beaucoup. Depuis l’annonce, nous sommes très sollicités, surtout au téléphone.

Fufu: « Cette sélection, c’est quand même pour le tournoi des six nations! »

(FUFU) Le fait d’avoir déjà une sélection amoindrit-il la pression ?

FUFU : Je n’ai pas du tout moins de pression, j’en ai même plus que la dernière fois. Cette sélection c’est quand même pour le tournoi des six nations !

(FTD) En début de saison dernière, vous n’étiez pas titulaire en club ? Comment expliquez-vous cette fulgurante ascension ? Le déclic ?

FTD : Je pense que j’ai passé deux ans à jouer en espoirs et que mon jeu s’est amélioré pendant ces deux années. Je n’avais sûrement pas le niveau avant, c’est pour ça que je ne jouais pas.

Comment gérez-vous l’engouement qui vous entoure ?

FUFU : Jusqu’à maintenant (après le match contre Bayonne samedi, n.d.l.r.) j’ai fait abstraction de tout cela car je me concentrais sur le match de Bayonne.

FTD : Je gère tout cela relativement bien. Il faut dire que cela fait très plaisir. Le tout est de garder les pieds sur terre, mais pour cela, je suis bien entouré.

(FTD)Vous découvrez l’équipe de France, le fait d’avoir un coéquipier de club en équipe de France, pensez-vous que cela facilitera votre intégration au sein du groupe ?

FTD : J’espère que oui, même si l’équipe est bien différente de celle du mois de juin !

Que pensez-vous devoir améliorer dans vos jeux respectifs pour franchir un nouveau palier ?

FUFU : Je dois essentiellement m’améliorer dans le secteur du jeu courant, dans le mouvement général. .

FTD : Pour ma part je crois que je dois revoir l’alternance du jeu.

La saison prochaine, pensez-vous être montpelliérain ? Des contacts éventuels avec d’autres clubs ? (FUFU) Avez-vous bien digéré votre transfert avorté à Perpignan ?

Les deux : On est encore sous contrat donc la question ne se pose pas.

Pourriez-vous nous donner une petite anecdote l’un sur l’autre ?

FUFU : Après le dernier match contre Perpignan l’année dernière, François a marqué un essai à Sabathé avec sa 106.

FTD : A Sale, FUFU est monté dans un taxi anglais du coté conducteur croyant monter coté passager. C’est seulement une fois assis qu’il s’est rendu compte de son erreur.

Votre modèle dans le rugby ?

FUFU : Richie Mac Caw (ndlr: troisième ligne néo-zélandais, All-Blacks depuis 2001. Il joue dans le Super 14 avec les Canterbury Crusaders.)

FTD : Joan Caudullo (ndlr: talonneur du Montpellier Rugby)

Un entraineur vous a-t-il marqué en particulier ?

Les deux : Les bénévoles du Pic Saint Loup.

Un calendrier style « dieux du stade » ?

NDRL et eux deux : il en existe déjà un en vente à 10 euros.

Pour le fun

Musique préférée ? FUFU : tecktonik; FTD : Lorie

Film ?FUFU: Gladiator ; FTD : Les 11 commandements

Livre ? FUFU: Da Vinci Code ; FTD : Tomtom et Nana, Midi Olympique

Sorties ? Les deux : O bar

Le plus dragueur des deux ? FUFU : François ; FTD :Fufu

Le plus chambreur du club ? FUFU : Sébastien Kuzbik ; FTD : Olivier Sarraméa

Equipe de rugby préférée ? Les deux: Pic Saint Loup