Sorties de la semaine n°4 : Wu Lyf et Neil Young

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine – et feront peut-être l’histoire demain. Aujourd’hui, HautCourant a choisi Wu Lyf et Neil Young. En bonus, un concert à emporter de Thurston Moore.

Sorties de la semaine n°3 : Thurston Moore, Efrim Menück et Herman Düne

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine – et feront peut-être l’histoire demain. Aujourd’hui, HautCourant a choisi Thurston Moore, Herman Düne et Efrim Menück.

Sorties de la semaine n°2 : Gang Gang Dance et AC/DC

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine, et feront peut-être l’histoire demain. Cette semaine, HautCourant sélectionne Gang Gang Dance et AC/DC. En bonus, Twin Shadow et Mickaël Miro.

Tandis que Johnny n’a même plus la cote, nos mains rendues moites par la chaleur étouffante de ce weekend quasi-estival passent en revue les nouveaux albums de la semaine. Deux solutions sont à envisager : que ceux qui veulent continuer à siroter leur Mojito tout en plongeant dans l’extatique se laissent aller sur Gang Gang Dance, pendant que les autres feront du « headbanging » en écoutant les plus très chevelus AC/DC. Troisième voie, se marrer devant une vidéo de Mickaël Miro, nouvel avatar de la variété made in France.

Gang Gang Dance – Eye Contact

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«I can hear everything» est la phrase d’ouverture d’un disque bien barré, concocté par des New Yorkais amateurs de synthés et de percussions. S’en suit un premier morceau de onze minutes, Glass Jar, au commencement bruitiste, avant que viennent s’ajouter, par couches successives et suggestives, chaque instrument, puis la voix étonnante de Lizzi Bougatsos. Déjà, après ça, on est scotché. La suite de l’album ne déçoit pas, offrant une musique expérimentale, psychédélique et contemplative. Avant d’être totalement happés dans les limbes, Gang Gang Dance nous ramène à la vie et nous offre, en guise de clôture, un second morceau d’anthologie, Thru and Thru, dont les percussions achèvent de nous rendre zinzins, sans énergie mais prêt à recommencer le voyage. Ci-dessous, le morceau en question, Thru and Thru :

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AC/DC – Live at River Plate

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D’accord, AC/DC, c’est un peu répétitif. D’accord, ça fait quelques années qu’ils nous vendent le même concert-spectacle rôdé au millimètre près. D’accord, mais AC/DC est un monument dédié au dieu Rock & Roll ! Dès lors, peut-on décemment snober la sortie d’un CD-DVD live exhibant les rafales de riffs d’Angus Young ? Pas sûr. Et cette fois, le dispositif est impressionnant : pas moins de 32 caméras HD pour filmer le show des Australiens à Buenos Aires en décembre 2009. Au menu, les classiques du groupe, Highway to hell, Hells Bells, Let There be rock, T.N.T., Rock N roll train… Et voici Thunderstruck, juste pour le plaisir d’avoir l’air bête en gigotant devant son écran d’ordinateur :

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À noter que le groupe a prévu de ressortir en juin 2011 leur live mythique, Let There be Rock, issu d’un concert enregistré en 1979 à Paris, deux jours avant la mort du premier chanteur Bon Scott. Les fans aiguisent leur chéquier…

Bonus – Twin Shadow et Mickaël Miro

On commence par une vidéo de Twin Shadow, dont l’album Forget, sorti fin 2010, est un véritable hommage à la New Wave. Avec sa coupe de cheveux improbable, Twin Shadow, de son vrai nom George Lewis Jr., redonne ses lettres de noblesse à un courant musical trop souvent ringardisé. Ici, il interprète I can’t Wait lors de l’émission Late Night with Jimmy Fallon, sur NBC :

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Enfin, puisqu’il faut bien rire un peu, nous n’avons pas pu ne pas voir Mickaël Miro, dont l’album sort cette semaine. Juste comme ça est son titre. Sur la fiche Amazon de l’artiste, la promotion du disque fait déjà sourire : «Un monde que Mickael Miro grave pour la première fois sur un single « L’horloge tourne », séduisant immédiatement un public avide d’artiste authentique. Mickael Miro enchaîne les premières parties d’artistes comme : «Florent Pagny, Calogero, Stanislas» où son single fait chavirer de bonheur un public conquis !» Rien que ça. Avec une jaquette digne des meilleurs Frédéric François – Mickaël est-il miro pour avoir laisser passer ça ? – et des chansons aux titres évocateurs, tels Laisse moi m’en aller ou Mon amour de dictateur, on croirait presque à un canular. Non, il s’agit d’un « artiste authentique ». Pour preuve, cette reprise de No Woman No Cry en version acoustique – original non ? – suivie d’un de ses titres, Ma scandaleuse. Le défi est lancé : ne pas sourire. Essayez, « Juste comme ça » :

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Neïman, fais nous danser !

A l’occasion de la sortie de son second album « Fils du peuple », Hautcourant est allé à la rencontre d’un artiste à part : Neïman, double disque d’or.

Neïman a sorti son premier album Destiny en 2006 et son premier single Viens dans la foulée. A chaque fois, le succès est au rendez-vous. Il enchaine les tubes : Fais moi danser« . Il se fait remarquer par ses goûts éclectiques qui métissent son reggae de dance hall, de pop, de r&b, et de toutes les musiques locales des îles. Il aime voyager, il aime la découverte. Avec son goût passionné pour la musique et cette motivation inébranlable, il se retrouve classé N°1 au Surinam. Nommé aux Victoires de la Musique Guyanaise, Neïman remporte la catégorie « Meilleur Single Urbain ». Avec Shym pour le featuring Femme de Couleur, il a été double disque d’or. Cet artiste talentueux ne pense pas s’arrêter à mi-chemin. Il sort son deuxième album en mai 2010 intitulé Fils du peuple. Retour sur un parcours fulgurant.

L’influence de ses origines

Neïman n’oublie pas d’où il vient et qui il est. Il garde les pieds sur terre. Il veut, avant tout, représenter la Guyane dont il est originaire, à travers l’esprit et la langue, le taki taki. Comme il a pu le dire : « C’est la langue des hommes des forêts, le long du fleuve Maroni, mélange de créole anglais et de mots indiens. J’y ai mis un peu de français et d’anglais, pour que les gens saisissent mieux. Alpha Blondy ou Youssou N’Dour ont réussi à s’imposer à travers le monde en chantant dans leur langue. J’espère que le public aura envie de découvrir ma langue et ma culture, qu’il sera curieux. Personne n’a jamais chanté dans ce dialecte parlé au Surinam et en Guyane, je veux ouvrir une porte [[http://www.sonymusic.ch/Neiman/Biographie]]. » D’ailleurs, son nom reflète ce choix de rester proche des siens. Pas de surnom, pas de pseudo mais son vrai prénom. Le prénom Neïman vient de sa langue maternelle, le Bushi Nengué qui signifie littéralement « l’homme de la forêt ».

Sa passion pour la musique

Neïman aime ce qu’il fait et cela dure depuis des années. Lorsqu’on lui demande à quel âge il a commencé la musique, il nous répond : « je ne peux pas dire vraiment à quel moment j’ai commencé. J’ai toujours aimé la musique et je chantais un peu partout dans mon cercle familial et chez mes amis. C’est à partir de 20 ans que j’ai commencé à écrire mes propres chansons et à me produire devant un public.» Il reste fidèle à lui-même, simple et ne cherchant pas à vanter ses mérites. Le nombre de disques qu’il a pu vendre, il ne le connaît pas : « je n’ai aucun chiffres, il faut demander à Sony pour ça ! (rires) ».

Une motivation inébranlable

A-t il connu des difficultés ? Il n’a pas eu une enfance très rose : il fait parti d’une famille nombreuse, dix enfants. Son père disparaît tôt et il se retrouve en foyer d’accueil et change souvent de familles. A 17 ans, il décide de partir avec le peu d’économies qu’il a pu obtenir. Comme il le dit: « oui,j’ai pas mal galéré en cumulant les petits boulots tout en me rendant disponible pour faire ma musique, créer etc… J’ai travaillé dur pour ça. J’allais sur tous les plans concert avec différentes équipes. J’ai même eu des expériences de groupes. Puis, en 2005, j’ai eu un premier bol d’air. Après, même quand le succès était au rendez-vous avec mes singles, je n’ai pas lâché l’affaire pour autant. Je ne me suis pas reposé. J’ai même mis les bouchées doubles. J’essaie de garder la tête froide quoiqu’il arrive. Dans ce milieu, si vous voulez durer, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Je garde cet état d’esprit pour évoluer. » C’est au travers de toutes ces difficultés qu’il a puisé sa motivation première. Il a tout fait pour atteindre son but, et vis cela comme « une destinée et en faisant tout pour y arriver. »

Un artiste modeste

Neïman ne prétend pas être un modèle pour les jeunes, modestie oblige ! : « je ne suis pas vraiment dans ces délires en fait. J’essaie juste de donner le meilleur de moi-même dans ce que je fais et si ça peut en inspirer certains et éviter de tomber dans les histoires, je suis comblé. » Mais ce qu’il peut conseiller c’est de « travailler dur, s’accrocher parce que c’est loin d’être facile. J’estime avoir de la chance. Je connais beaucoup d’artistes qui sont très talentueux mais qui ne s’en sortent pas et ne vivent pas de la musique. »

Ses choix artistiques

Quant on lui demande de définir sa musique en deux mots, il choisit : « universelle et tropicale ». Déjà Sony parlait de lui comme d’un « artiste urbain francophone à dimension internationale.» Il aime voyager et c’est ce qui ressort de ses chansons, un désir de tout métisser. Il a été influencé par « La soul et le reggae essentiellement, j’aime bien la Pop aussi. Pas d’artistes particuliers, je fonctionne pas mal à la mélodie. ». Il a pu s’allier à ceux qu’il appelle, « ses deux collaborations symboliques : Sizzla et Don Corleon ». Mais, il aimerait pouvoir travailler avec tout un tas de personnes tels que « Sean Paul, Jah Cure, John Legend, Seal ». Les messages qui ressortent de ses chansons ? « Un peu de tout. L’essentiel pour moi c’est le partage avec les gens qui me soutiennent et me suivent. On me connaît pour des thèmes parfois légers comme la danse, les filles, etc.., car on a aussi besoin de décompresser. Mais, j’aime aussi aborder des thèmes plus intimes et personnels comme la famille, l’amour, l’unité, ou le passé. Tout ce qui fait la vie quoi ! Tout en évitant de faire la morale. Du moins j’essaie. Je ne me sens pas une âme de prophète, celui qui a la bonne parole. Je n’ai pas envie de saouler les gens en fait, on a tous nos soucis. »

Un nouvel album qui sort en mai 2010

Dès mai 2010, il sort son deuxième album « Fils du peuple ». Que signifie ce titre ? « Je viens du ghetto, je sais ce que c’est de galérer, je connais trop bien cette vie et ça me touche de voir les miens galérer pour s’en sortir ou ne serait-ce que boucler le mois. Comme je le dis dans la chanson éponyme, je n’oublie pas mes racines, ni mon vécu et encore moins ma famille. Tout ça fait l’homme que je suis aujourd’hui. C’est ce qui fait ma force. Cet album s’appelle ainsi car je le dédicace à tous ces gens, à tous les miens. » Il fera d’ailleurs une chanson à sa mère. Il n’a ménagé aucun effort pour son nouveau bébé. « Ce projet, c’est moi 100%. J’ai tout réalisé de A à Z. J’ai choisi les gens avec qui je voulais travailler. Il y a eu de belles rencontres. Personnellement, j’ai l’impression qu’il est plus abouti que le premier album pour le coup. On y retrouve le meilleur de mes influences, des morceaux new soul, des chansons acoustiques, un peu de R&B mais pas trop cliché, des sons soleil, il y a pas mal de morceaux dance hall. Chose qu’on n’avait pas dans le premier album. Et puis, un peu de hip hop. Je pense qu’il y en a vraiment pour tous les goûts et j’espère que les gens apprécieront cet univers cosmopolite qui est le mien. »

Au-delà de son talent et de son succès Neïman surprend surtout par sa simplicité, sa persévérance et on comprend mieux qui il est : ce « fils du peuple » .