Neïman, fais nous danser !

A l’occasion de la sortie de son second album « Fils du peuple », Hautcourant est allé à la rencontre d’un artiste à part : Neïman, double disque d’or.

Neïman a sorti son premier album Destiny en 2006 et son premier single Viens dans la foulée. A chaque fois, le succès est au rendez-vous. Il enchaine les tubes : Fais moi danser« . Il se fait remarquer par ses goûts éclectiques qui métissent son reggae de dance hall, de pop, de r&b, et de toutes les musiques locales des îles. Il aime voyager, il aime la découverte. Avec son goût passionné pour la musique et cette motivation inébranlable, il se retrouve classé N°1 au Surinam. Nommé aux Victoires de la Musique Guyanaise, Neïman remporte la catégorie « Meilleur Single Urbain ». Avec Shym pour le featuring Femme de Couleur, il a été double disque d’or. Cet artiste talentueux ne pense pas s’arrêter à mi-chemin. Il sort son deuxième album en mai 2010 intitulé Fils du peuple. Retour sur un parcours fulgurant.

L’influence de ses origines

Neïman n’oublie pas d’où il vient et qui il est. Il garde les pieds sur terre. Il veut, avant tout, représenter la Guyane dont il est originaire, à travers l’esprit et la langue, le taki taki. Comme il a pu le dire : « C’est la langue des hommes des forêts, le long du fleuve Maroni, mélange de créole anglais et de mots indiens. J’y ai mis un peu de français et d’anglais, pour que les gens saisissent mieux. Alpha Blondy ou Youssou N’Dour ont réussi à s’imposer à travers le monde en chantant dans leur langue. J’espère que le public aura envie de découvrir ma langue et ma culture, qu’il sera curieux. Personne n’a jamais chanté dans ce dialecte parlé au Surinam et en Guyane, je veux ouvrir une porte [[http://www.sonymusic.ch/Neiman/Biographie]]. » D’ailleurs, son nom reflète ce choix de rester proche des siens. Pas de surnom, pas de pseudo mais son vrai prénom. Le prénom Neïman vient de sa langue maternelle, le Bushi Nengué qui signifie littéralement « l’homme de la forêt ».

Sa passion pour la musique

Neïman aime ce qu’il fait et cela dure depuis des années. Lorsqu’on lui demande à quel âge il a commencé la musique, il nous répond : « je ne peux pas dire vraiment à quel moment j’ai commencé. J’ai toujours aimé la musique et je chantais un peu partout dans mon cercle familial et chez mes amis. C’est à partir de 20 ans que j’ai commencé à écrire mes propres chansons et à me produire devant un public.» Il reste fidèle à lui-même, simple et ne cherchant pas à vanter ses mérites. Le nombre de disques qu’il a pu vendre, il ne le connaît pas : « je n’ai aucun chiffres, il faut demander à Sony pour ça ! (rires) ».

Une motivation inébranlable

A-t il connu des difficultés ? Il n’a pas eu une enfance très rose : il fait parti d’une famille nombreuse, dix enfants. Son père disparaît tôt et il se retrouve en foyer d’accueil et change souvent de familles. A 17 ans, il décide de partir avec le peu d’économies qu’il a pu obtenir. Comme il le dit: « oui,j’ai pas mal galéré en cumulant les petits boulots tout en me rendant disponible pour faire ma musique, créer etc… J’ai travaillé dur pour ça. J’allais sur tous les plans concert avec différentes équipes. J’ai même eu des expériences de groupes. Puis, en 2005, j’ai eu un premier bol d’air. Après, même quand le succès était au rendez-vous avec mes singles, je n’ai pas lâché l’affaire pour autant. Je ne me suis pas reposé. J’ai même mis les bouchées doubles. J’essaie de garder la tête froide quoiqu’il arrive. Dans ce milieu, si vous voulez durer, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Je garde cet état d’esprit pour évoluer. » C’est au travers de toutes ces difficultés qu’il a puisé sa motivation première. Il a tout fait pour atteindre son but, et vis cela comme « une destinée et en faisant tout pour y arriver. »

Un artiste modeste

Neïman ne prétend pas être un modèle pour les jeunes, modestie oblige ! : « je ne suis pas vraiment dans ces délires en fait. J’essaie juste de donner le meilleur de moi-même dans ce que je fais et si ça peut en inspirer certains et éviter de tomber dans les histoires, je suis comblé. » Mais ce qu’il peut conseiller c’est de « travailler dur, s’accrocher parce que c’est loin d’être facile. J’estime avoir de la chance. Je connais beaucoup d’artistes qui sont très talentueux mais qui ne s’en sortent pas et ne vivent pas de la musique. »

Ses choix artistiques

Quant on lui demande de définir sa musique en deux mots, il choisit : « universelle et tropicale ». Déjà Sony parlait de lui comme d’un « artiste urbain francophone à dimension internationale.» Il aime voyager et c’est ce qui ressort de ses chansons, un désir de tout métisser. Il a été influencé par « La soul et le reggae essentiellement, j’aime bien la Pop aussi. Pas d’artistes particuliers, je fonctionne pas mal à la mélodie. ». Il a pu s’allier à ceux qu’il appelle, « ses deux collaborations symboliques : Sizzla et Don Corleon ». Mais, il aimerait pouvoir travailler avec tout un tas de personnes tels que « Sean Paul, Jah Cure, John Legend, Seal ». Les messages qui ressortent de ses chansons ? « Un peu de tout. L’essentiel pour moi c’est le partage avec les gens qui me soutiennent et me suivent. On me connaît pour des thèmes parfois légers comme la danse, les filles, etc.., car on a aussi besoin de décompresser. Mais, j’aime aussi aborder des thèmes plus intimes et personnels comme la famille, l’amour, l’unité, ou le passé. Tout ce qui fait la vie quoi ! Tout en évitant de faire la morale. Du moins j’essaie. Je ne me sens pas une âme de prophète, celui qui a la bonne parole. Je n’ai pas envie de saouler les gens en fait, on a tous nos soucis. »

Un nouvel album qui sort en mai 2010

Dès mai 2010, il sort son deuxième album « Fils du peuple ». Que signifie ce titre ? « Je viens du ghetto, je sais ce que c’est de galérer, je connais trop bien cette vie et ça me touche de voir les miens galérer pour s’en sortir ou ne serait-ce que boucler le mois. Comme je le dis dans la chanson éponyme, je n’oublie pas mes racines, ni mon vécu et encore moins ma famille. Tout ça fait l’homme que je suis aujourd’hui. C’est ce qui fait ma force. Cet album s’appelle ainsi car je le dédicace à tous ces gens, à tous les miens. » Il fera d’ailleurs une chanson à sa mère. Il n’a ménagé aucun effort pour son nouveau bébé. « Ce projet, c’est moi 100%. J’ai tout réalisé de A à Z. J’ai choisi les gens avec qui je voulais travailler. Il y a eu de belles rencontres. Personnellement, j’ai l’impression qu’il est plus abouti que le premier album pour le coup. On y retrouve le meilleur de mes influences, des morceaux new soul, des chansons acoustiques, un peu de R&B mais pas trop cliché, des sons soleil, il y a pas mal de morceaux dance hall. Chose qu’on n’avait pas dans le premier album. Et puis, un peu de hip hop. Je pense qu’il y en a vraiment pour tous les goûts et j’espère que les gens apprécieront cet univers cosmopolite qui est le mien. »

Au-delà de son talent et de son succès Neïman surprend surtout par sa simplicité, sa persévérance et on comprend mieux qui il est : ce « fils du peuple » .

En aparté avec Christiane Taubira

Christiane Taubira était, ce jeudi 28 janvier, l’invitée des associations étudiantes Racin’ et Polisud, quelques jours après les deux consultations successives des Guyanais et des Martiniquais sur l’avenir institutionnel de leurs territoires.

L’université Montpellier I a reçu, le jeudi 28 janvier, une invitée de marque : Christiane Taubira, députée de la première circonscription de la Guyane et ancienne candidate aux élections présidentielles de 2002. Dans un amphithéâtre noir de monde, elle a débattu avec les Montpelliérains sur la question « spécificités, citoyenneté de l’outre-mer, quels enjeux pour l’avenir ?« .

Un contexte qui s’y prête

Le hasard a bien fait les choses : la rencontre coïncide avec le résultat des deux consultations, les 10 et 24 janvier, portant sur le futur de la Martinique et de la Guyane. Taubira parle de la seconde consultation comme d’un « cadeau empoisonné« , d’une « réforme administrative a minima » sans « vrais enjeux » contrairement à la première.

Le 10 janvier, les électeurs de Martinique et de Guyane étaient appelés à se prononcer sur le changement de statut de leurs collectivités régies par l’article 73 de la Constitution française, pour un régime de plus large autonomie prévu par l’article 74. C. Taubira critique au passage le fait que l’on « consulte les gens sur un article avant de décider ce qu’on va y mettre dedans« . En cas de réponse positive, un projet de loi organique devait en effet fixer l’organisation de la nouvelle collectivité et ses compétences. Mais le vote fut négatif. En Guyane, le « non » recueille 69,8 % des suffrages exprimés, et en Martinique 78,9 %.

Ainsi, les électeurs ont été consultés le 24 janvier pour créer une collectivité qui exercerait les compétences dévolues au département et à la Région, tout en demeurant régie par l’article 73. Pour cette deuxième consultation, le « oui » l’emporte à 68,30% en Martinique et à 57,48% en Guyane. L’organisation et le fonctionnement de la nouvelle collectivité unique va donc se substituer au Conseil régional et au Conseil général.

« Avec des réalités spécifiques, peut-on parler de citoyenneté ? »

L’intitulé donné à la conférence par les étudiants de l’association Racin’ ne convient pas à Christiane Taubira. Au terme de « spécificités », elle préfère celui de « réalités ». Elle revient ainsi sur l’existence d’un régime de décrets : « ce sont des décrets gouvernementaux qui légifèrent les territoires d’outre-mer ».
Alors, elle se demande comment concevoir la citoyenneté malgré la différence. En effet, il existe des écarts « évidents » entre la métropole et les Dom-Tom.

D’abord, des inégalités économiques subsistent. Selon Christiane Taubira, elles sont dues à « l’ancienne économie coloniale » et à des « réflexes conservateurs et des réflexes de crispation« . L’outre-mer vit donc dans une « insécurité financière« . L’égalité sociale est très récente. L’alignement du SMIC et des allocations familiales sur la métropole date notamment des années 2000. De plus, elle critique la politique du gouvernement qui « néglige les politiques publiques, ce qui n’est pas bon pour la citoyenneté« . Pour elle, il faut établir une véritable égalité à l’éducation et aux soins : « la France est une république qui s’est fondée sur l’égalité, or c’est une fiction, la différence est bien présente« , s’exclame-t-elle. En faisant référence à Aimé Césaire : « ils se sentent Français entièrement à part, et pas Français à part entière« , elle voudrait passer à « un vrai universalisme« . Selon la député, il faudrait que la République se donne la « capacité à inclure et contenir la diversité du monde« . Ce n’est pas Joël Abati, présent, qui la contredira.

Une polémique toujours d’actualité autour de la loi Taubira

A la fin de la rencontre, une question des plus déroutantes est posée à Christiane Taubira par un étudiant : regrette-elle d’avoir donné son nom à la loi du 21 mai 2001 ? Il est à rappeler que la député guyanaise a donné son nom à la loi dite mémorielle tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. La loi dite « Taubira » soulève des critiques. Principalement de la part de certains historiens, tels qu’Olivier Pétré-Grenouilleau, qui jugent qu’elle limite l’esclavage à la traite européenne des Noirs.

Avec force, la députée répond qu’elle ne regrette « pas une seconde » son implication : « comment pourrais-je regretter de reconnaître que la traite négrière est un crime contre l’humanité ? Qu’est ce qui empêche que cela soit dit et écrit ? Il faut rappeler que pendant des siècles, l’humanité des personnes noires et métisses a été niée, dans les actes et dans des corpus de doctrines. De rappeler que c’est en se basant sur les écrits de la Bible et la désobéissance du fils de Noé, que les Noirs ont été réduits en esclavage de générations en générations. De rappeler qu’un système économique a été organisé autour de cela, un système inscrit dans le Code noir et basé sur l’exil forcé et le meurtre légal. Est-ce qu’il faudrait taire que cette éjection de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de la famille humaine est un crime contre l’humanité ? C’est un crime contre l’humanité, contre la mienne et contre la vôtre. Ce n’est que rétablir l’humanité dans son unité, dans son unicité, dans son intégrité. C’est tellement cela, que mise à part la France, la Terre entière est fière de cette loi ! » Elle ajoute que sur la base de ce texte, quatre régions administratives françaises (Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine et Alsace) ont monté un programme touristique culturel et historique : la « Route des abolitions de l’esclavage« . Lancée en 2004, elle s’inscrit dans le projet international de la « Route de l’esclave » soutenu par l’ONU et l’UNESCO sur le devoir de mémoire.

Elle conclut sur cette question en rappelant que « cette expérience tragique de la traite négrière est une expérience hautement humaine. Autant elle montre qu’il n’y a pas de limites à la violence, à la brutalité, à l’inhumanité de l’humain, autant elle montre l’humanité transcendante de celui-ci. A travers ces esclaves qui refusent d’être écrasés, qui résistent dès le moment de la capture et qui vont résister sans arrêt, qui vont se jeter à l’eau préférant être mangés par les requins que d’arriver au bout de ce voyage d’horreur, ces esclaves qui font des mutineries, ces esclaves qui se battent sur les plantations, ces femmes qui découvrent les plantes qui vont les faire avorter pour qu’elles n’aient pas d’enfants sur les plantations, ces femmes qui vont découvrir les plantes qui vont empoisonner le bétail pour appauvrir le maître, les Amérindiens qui se solidarisent des esclaves marrons, les intellectuels européens qui se battent … Ce sont les résistances additionnées de tous ces hommes, de toutes origines, de toutes apparences, de toutes cultures, de toutes religions, de toutes langues, qui ont anéanti le système esclavagiste. Dire que c’est un crime contre l’humanité, c’est tout simplement dire la vérité et rendre hommage à ces millions de victimes. C’est rappeler que l’on choisit son camp : banaliser la monstruosité des négriers ou sublimer le courage des victimes et des philosophes européens. Et si jamais cette loi dérangeait un historien, non pas parce qu’il est historien, mais parce qu’il est négationniste et qu’il propage des thèses contraires aux valeurs morales de la République, contraires aux valeurs éthiques, je trouverais que c’est bien peu de chose.  »

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Hautcourant pose 3 questions à Christiane Taubira

Julie Derache : Que pensez-vous de l’actuel débat sur l’identité nationale initié par le gouvernement ?

Christiane Taubira : Cette histoire de débat n’a pas de sens. Le mot même de « national » est dangereux, il a une histoire chargée. En plus, les motivations à l’origine de ce débat sont connues : il est lancé par le Ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Des historiens ont démissionné de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration lorsque le candidat Sarkozy a dit qu’il allait créer un Ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Chose qu’il a effectivement fait par la suite. Les universitaires français ont été nombreux à dire que cette juxtaposition « identité nationale » et « immigration » est malsaine. Alors, avec ce débat, Sarkozy reste dans sa logique : crisper les Français et leur faire croire qu’ils sont en péril sur leur territoire. Ce genre de crispations a mené aux pires guerres nationalistes. C’est pour lui une étape supplémentaire. Elle entraîne les gens sur des chemins dangereux. Notamment en neutralisant l’épanouissement personnel dans la société. On leur dresse une sorte d’ennemi, une cible privilégiée. Par ailleurs, étudier l’évolution de l’identité française, et non nationale, est nécessaire et intéressant pour comprendre, en autres, les mécanismes possibles d’intégration. Des chercheurs le font. Notamment des sociologues et des historiens comme Suzanne Citron.

Ibra Khady Ndiaye : Alors que le gouvernement s’empresse de légiférer sur des questions comme le port de la burqa, de nombreuses discriminations demeurent au quotidien à l’égard des minorités. Que proposez-vous pour éradiquer ces discriminations ? Et, que pensez-vous du CV anonyme ?

Christiane Taubira : Il faut se battre contre les discriminations qui touchent toutes les minorités. Les personnes d’outre-mer subissent, en France, les mêmes discriminations que les autres immigrés. Ce sont des discriminations à l’apparence. J’ai connu cela étudiante, mes enfants aussi. Notamment pour la question du logement. J’ai toujours été contre le CV anonyme. C’est une connivence : au lieu de sanctionner les discriminations et le racisme, on les cache. Cela évite de pécher. Mais, la discrimination va se faire à l’étape suivante, pendant l’entretien d’embauche. Celui qui discrimine n’est pas sanctionné et va alors continuer. Il faut que les employeurs comprennent que l’on peut avoir n’importe quelle apparence et être compétent. Ils mettent en péril le « pacte républicain » en pratiquant la discrimination car ils annulent l’égalité de la citoyenneté. On ne s’accommode pas de cela, on sanctionne. En revanche, dans le cas de la burqa, les élites politiques sanctionnent, sévissent, car elles se sentent menacées par la moindre différence. Je suis contre la burqa mais je ne suis pas pour une loi non plus. Les hommes politiques ne cherchent pas à comprendre le phénomène, à comprendre comment on arrache les femmes de cela. Alors que les gens connaissent le chômage, perdent leur logement, sont dans le désarroi… leur problème le plus immédiat est : les femmes qui portent la burqa.

Laura Flores : Quel sera l’impact de la réforme des collectivités territoriales sur les départements d’Outre-Mer?

Christiane Taubira : On a déjà enlevé l’épine du pied à Nicolas Sarkozy avec la collectivité unique de la Guyane et de la Martinique. Je pense qu’il y a des tas de choses qui sont en danger avec cette réforme. C’est-à-dire que la collectivité unique a les mêmes compétences que le Conseil Général. Les premiers actes seront les réductions budgétaires : il ne nous faudra qu’un seul service financier, un seul service administratif, etc. En faisant cela, les capacités d’intervention vont être réduites ainsi que la logistique : la possibilité de porter l’action des élus. Le nombre d’élus, notamment ceux de proximité, va être diminué. Les gros budgets tels que le RMI vont en grignoter d’autres comme ceux du sport et de la culture. Cela me paraît inévitable aussi bien ici qu’en métropole. Je pense que les gens vont s’en mordre les doigts. Ceci étant, ils n’ont pas été nombreux à voter lors de la consultation.