40e Cinemed : le coup d’envoi est donné !

Mercredi soir à la Gazette Café de Montpellier, l’organisation du Cinemed a officiellement présenté la 40e édition de l’événement.

C’est un petit événement. Quarante ans, ce n’est pas rien. Depuis quatre décennies et sa première édition en 1979, le Cinemed fait voyager le public à travers les films de demain. Pour sa quarantième bougie, le festival a choisi de mettre à l’honneur le Liban. Un pari osé, mais justifié par le directeur de l’organisation Christophe Leparc : « C’est un pays avec un gros potentiel mais que l’Etat aide très peu, notamment à cause de la censure ».

Pour cette présentation officielle à la Gazette Café, restaurant situé à quelques dizaines de mètres de la Gare Saint-Roch, Christophe Leparc en a profité pour annoncer le programme du festival et laisser la parole à son équipe. A tour de rôle, les différents responsables de chaque section en ont profité pour faire saliver le public sur ce qui les attend. Michèle Driguez (responsable court-métrage), Géraldine Laporte (long-métrage), Henry Talvat (président d’honneur et co-fondateur du Cinemed) et Aliénor Pinta (programmation des documentaires) ont successivement pris la parole.

Géraldine Laporte au micro en compagnie de (de g. à d.) Michèle Driguez, Christophe Leparc, Henry Talvat et Aliénor Pinta.

Quelques célébrités et grand nom du cinéma seront présents pour cette 40e édition à l’instar de Kheiron ou de Robert Guédiguian accompagné de sa famille cinématographique. Mais aussi quelques habitué.e.s du festival seront de retour pour présenter leur film comme Laura Pradal et Sameh Zoabi, ou encore des scénaristes locaux et le Biterrois Romain Laguna.

Dans la catégorie des long-métrages, 10 seront en compétition, tandis que 21 brigueront le prix du meilleur court métrage.

Retrouvez toutes les informations sur le site officiel du Cinemed et rendez-vous dès le vendredi 19 octobre dans les salles pour une semaine passionnante.

Carte blanche à Emmanuel Mouret pour la clôture

Dimanche, le réalisateur marseillais prend les commandes du Festival International du cinéma méditerranéen.

Si le Cinemed rend hommage à Emmanuel Mouret, il est étonnant d’entendre le cinéaste répondre : «Je me considère toujours comme un débutant. Cet hommage, je le prend plutôt comme un encouragement».
Car, depuis Laissons Lucie faire en 1999, Mouret a fait son bout de chemin. Dans un style qui lui est propre, il n’a eu de cesse d’évoquer émois et marivaudages à travers de multiples saynètes.

Dans l’univers de Mouret, il a des femmes gracieuses, des hommes galants et des scènes fabuleusement burlesques. C’est ainsi que les objets du quotidien ont véritable une incidence sur la trame : dans Fais moi plaisir (2009), quand le rideau n’encombre pas le personnage, c’est le grille-pain qui fait des siennes.

Les maladresses s’enchaînent, sur fond de non-dits. D’aucuns le compareront (trop vite) à Beaumarchais ou Marivaux. Parce que faire ce raccourci, c’est oublier que, dans ces histoires-là, il y a cette part de possibles envisagés et d’actes manqués. L’instant d’une soirée, parfois le long d’une journée, les personnages songent à franchir cette ligne immanente qui séparent l’entendement et l’élan. Emmanuel Mouret explique ainsi qu’il préfère «laisser planer le doute et rester ambivalent», parce que «le lieu du cinéma, c’est ce qui est hors champs. Ce qui permet au spectateur de se construire un imaginaire.»

Parce qu’ils sont légers, les films d’Emmanuel Mouret n’en sont que plus doux-amer. La carte blanche qui lui est confiée pour la clôture de ce festival laisse ainsi entrevoir des influences cinématographiques qui lui sont chères telles Les onze Fioretti de François d’Assise de Rosselini ou encore Mon père avait raison de Sacha Guitry.

Parce que le cinéma de Mouret illustre des périodes transitoires où l’avant et l’après ont une incidence toute particulière, il y aura aujourd’hui, pour cette journée de clôture, comme un sentiment d’avant jour au Corum.