Le nouveau traité européen prévoit une austérité budgétaire

Lundi 30 Janvier, 25 États membres de l’Union Européenne se sont mis d’accord pour valider un traité « sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire » (TSCG). Celui-ci prévoit d’intégrer dans la constitution des états la « règle d’or », autrement dit l’obligation pour les pays de l’Union Européenne de réduire leurs dépenses publiques, afin d’atteindre l’équilibre budgétaire. Ce traité doit être signé le 1er mars, et ratifié avant le 1er janvier 2013.

Ce texte européen s’impose aux constitutions nationales, avec l’obligation faite aux États d’y inclure le principe de la « règle d’or » : le déficit structurel d’un pays ne devra pas dépasser 0,5% du produit intérieur brut (PIB). En 2011, le déficit structurel de la France était de 3,9% du PIB. Les pays qui ne respecteront pas cette règle seront sanctionnés par la cour de justice européenne, qui pourra imposer une amende allant jusqu’à 0,1% du PIB.

Tout pays dépassant les 0,5% autorisés sera soumis à un mécanisme de correction automatique, chargé d’appliquer un programme de correction des déviations. Les États « soumis à une procédure de déficit excessif » (tous ceux de l’Union Européenne sauf la Suède et l’Estonie) seront obligés d’établir un
« programme de partenariat économique et budgétaire » avec la Commission et le Conseil. L’article 11 de ce traité oblige chaque pays à s’aligner sur la meilleure réforme mise en œuvre pour atteindre les objectifs communs de l’Union Européenne.

Les réactions des candidats à la présidentielle

Le Front de gauche s’est élevé contre ce texte, et demande un référendum pour ou contre la ratification du traité. Le candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, déclare sur son blog de député européen : « avec l’ensemble des partis de l’autre gauche européenne, le Front de Gauche fait campagne contre ce traité et demande la tenue d’un référendum sur sa ratification ». De son côté, François Hollande envisage, si il est élu président de la République, de renégocier le traité afin de rajouter un volet concernant la croissance. «Je souhaite qu’il y ait un traité qui puisse être voté par le Parlement après l’élection présidentielle», a déclaré le candidat, ajoutant : « pour que ce traité puisse être voté, il devra être forcément négocié dans un sens qui permette aussi qu’il y ait, en plus des disciplines budgétaires indispensables, un volet de croissance et d’emploi ». Le candidat du MoDem François Bayrou a lui qualifié de « blague » le nouveau traité européen proposé par le président français Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande Angela Merkel. « Le principe sur lequel ils se sont soit-disant mis d’accord, celui des sanctions, il est déjà dans les textes votés », a rappelé François Bayrou.

Mais pour Nicolas Sarkozy, ce nouveau traité sera le moyen pour l’Europe de
« faire entendre sa voix » : « la France milite avec l’Allemagne pour un nouveau traité européen (…) pour que dans le monde de demain l’Europe continue à faire entendre sa voix », a déclaré le président de la République. Ce texte s’inscrit dans la politique de l’Europe pour résoudre la crise économique : une politique d’austérité budgétaire.

Le Conseil régional : mode d’emploi

Dans quelques semaines, les 7 et 14 mars 2010, les électeurs éliront leurs 67 conseillers régionaux. Mais peu d’entre nous savent ce que fait exactement la Région dans notre vie quotidienne. L’occasion de faire un rappel sur les compétences du Conseil régional, son fonctionnement et son rôle accru au fil des réformes de décentralisation.

Les compétences du Conseil régional

Développement économique et emploi

La Région coordonne sur le territoire les actions mises en œuvre en faveur du développement économique. Elle a un rôle d’accompagnement pour la création, la reprise et la transmission d’entreprises. Le CR (Conseil Régional) exerce une gestion des fonds européens sous forme de prêts ou micro- crédits comme soutien financier. Il veille à la mise en place de parcs régionaux d’activités économiques comme moteur d’emploi, mais aussi d’actions de renforcement de filières (du type bois, logistiques et transports, ou agroalimentaire) en forme de contrats de filière, et d’accompagnement global.
Le tourisme est un secteur clé de l’action régionale. Il fait objet d’un soutien particulier par le biais du Comité régional du tourisme

Santé

La Région peut accorder une aide financière, directe ou indirecte, aux établissements hospitaliers, aux équipements qui accueillent des personnes âgées ou des handicapés. Elle peut aussi favoriser le développement d’observatoires de la santé ou de services de soins sans hospitalisation.

Education

La Région assure la construction, la rénovation, l’entretien et le fonctionnement des lycées. Le Conseil régional intervient également pour la formation professionnelle au travers de la proposition de formation continue et d’apprentissage.

Culture

Parmi les actions de la politique culturelle plusieurs programmes ont été mis au point en Languedoc-Roussillon. La programmation de festival en fait partie tout comme l’attribution de subventions. C’est ainsi que sont soutenues la création artistique, la préservation et la valorisation du patrimoine et l’accessibilité à la culture.

L’aménagement du territoire et la planification

Un Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire (SRADT) est mis en place par la région tous les cinq ans. Il donne les objectifs en matière d’aménagements et de développement durable.
La Région signe avec l’Etat des contrats de projets qui recensent les actions qu’ils s’engagent à mener ensemble.
L’aménagement, l’entretien et la gestion des aérodromes civils et des structures portuaires reviennent à la Région.
La Région doit aussi élaborer un schéma régional des infrastructures et des transports (transports routiers et transports ferroviaires).

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Le CESR : Conseil Economique et Social Régional

Le CESR est une assemblée consultative qui émet des avis. Il délibère sur les affaires courantes liées à la Région. Son avis est obligatoire sur les projets concernant le budget de la Région.

Le CESR comprend 89 membres en Languedoc-Roussillon issus de quatre catégories socioprofessionnelles: les entreprises et activités non salariées, les organisations syndicales de salariés, les organismes participant à la vie collective de la région, et des personnalités qualifiées participant au développement régional. Ces représentants sont désignés pour six ans.

Le fonctionnement du Conseil régional

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Dates clefs des attributions de compétences aux Conseils régionaux

5 juillet 1972 : une loi créée les conseils régionaux alors appelés établissements publics régionaux

1982 : développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique et aménagement du territoire

1983 : formation continue et apprentissage

1986 : enseignement secondaire (lycées), élection des conseillers régionaux pour 6 ans au suffrage universel direct

1993 : formation professionnelle des jeunes

2002 : transports régionaux de voyageurs

2004 : compétences renforcées [[le CR définit le régime des aides économiques aux entreprises et décide de leur attribution; préparation d’un plan régional des infrastructures et des transports; propriété immobilière des lycées, recrutement et gestion des personnels des lycées, définition et mise en place de la politique régionale d’apprentissage et de formation professionnelle continue; responsabilité du recensement du patrimoine culturel et possibilité d’exercer des activités de vaccination, de lutte contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les infections sexuellement transmissibles]]

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La plaisance « plombée » par le prix de l’essence et la météo

Les deux ports de plaisance de Bastia remarquent que la saison ne débute qu’en juin. Le mois d’avril qui s’achève n’a pas attiré beaucoup de monde et les vacances n’ont pas eu l’effet escompté. Pour ne pas brûler trop d’or noir, les plaisanciers limitent leurs sorties à juillet et aout.

« Depuis deux ans, j’ai le sentiment que l’avant saison est de plus en plus calme. Les plaisanciers se rassemblent surtout en juillet et août » souligne le régisseur du Vieux-Port de Bastia. Pourtant, ce bassin reçoit principalement des bateaux de pêche. La plaisance, elle, se concentre essentiellement à Toga. À Toga justement, la capitainerie souligne que l’avant-saison ne débute qu’après les ponts de mai. Son directeur, Pierre-Jacques de Bernardi, précise que les vacances de Pâques n’amènent pas beaucoup de monde. Les statistiques de fréquentation ne sont établies que pour juin, juillet et août. En 2007, le port de Toga louait 226 anneaux annuels et 62 d’hivernage.

Baisse du nombre de carénages

En avril, les rares plaisanciers viennent de l’île d’Elbe très riche en agences de location. La clientèle y est essentiellement allemande, les vacanciers voguent entre Corse, Sicile et côtes italiennes. Au Vieux-Port, un plaisancier français avait prévu de ne passer que deux nuits à Bastia. Il y reste finalement dix jours avant de repartir… vers Malte. Une exception.

Au port historique, on trouve 227 emplacements pour locations à l’année. La liste d’attente est d’environ 150 demandes depuis janvier et on prévoit une forte hausse d’ici cet été. Une douzaine de places est réservée aux pêcheurs, et vingt-cinq aux plaisanciers de passage. À vrai dire, la capacité d’accueil de Bastia est insuffisante. Pendant la saison estivale, les deux capitaineries renvoient souvent les bateaux vers l’anse naturelle de Ficaghjola, après la citadelle. Mais la capacité est bien suffisante le reste du temps. D’octobre à fin avril, le Vieux-Port consacre une dizaine de ses places aux contrats d’hivernage. Le magasin spécialisé Toga Location Nautique, juste à côté du port de commerce observe une baisse du nombre de carénages. « Normalement, ces entretiens débutent vers février. Cette année, nous commençons à peine alors que nous sommes déjà fin avril. »

300 litres pour aller à Porto-Vecchio !

Les raisons, multiples, sont bien connues : arrivée précoce de Pâques mais surtout mauvais temps et conjoncture économique défaillante. En effet, l’entretien annuel d’un bateau « revient à 10 % de sa valeur d’achat ». Au Vieux-Port, on souligne même que la moitié des bateaux présents à l’année ne sort jamais, car « c’est une charge supplémentaire pour eux ».

À Toga, le propriétaire de l’Hélios regrette le coût d’entretien de son bateau. Huit mètres de long, acheté environ 30 000 € d’occasion il y a quatre ans. L’anneau et l’assurance lui reviennent déjà à 1 500 € par an, mais le plus onéreux reste l’essence. « Le réservoir contient 300 litres, si je veux faire un aller-retour à Porto-Vecchio, je le vide. » Le bateau a besoin de sans-plomb 95, le même que les voitures. À 1,43 € le litre, la virée dans le sud de l’île revient à 430 €. « Il est certain, poursuit le plaisancier, que la montée du prix du carburant nous oblige à réduire les balades en mer, ça revient bien plus cher de naviguer. » Les propriétaires des gros bateaux, eux, ne sont pas trop touchés par la montée du prix de l’essence. En revanche, le plaisancier « moyen » devra se serrer la ceinture avant de lever l’ancre…