Georges Frêche a-t-il vraiment dérapé ?

« Il a une tronche, pas catholique! ». Les propos de Georges Frêche se sont répandus comme une traînée de poudre. Les réactions de la classe politique ne se sont pas fait attendre et la plupart crient au scandale antisémite. Pourtant, remis dans leur contexte, ses mots relèvent, semble-t-il, plus du calembour que de l’insulte. Peut-on alors supposer qu’une manœuvre politique vise à faire tomber le déjà très controversé Président de Région ?

La polémique n’a étrangement pas démarré le 22 décembre, date à laquelle Georges Frêche tenait son Conseil d’agglomération. Il avait profité de l’occasion pour répondre à la pique lancée par Laurent Fabius deux jours plus tôt. Tous deux déclarant alors qu’ils n’étaient pas sûrs de voter l’un pour l’autre. C’est dans l’Express de cette semaine que la phrase a resurgi et a été reprise par Martine Aubry.

Rappelons alors que Madame Aubry, actuelle première secrétaire du parti socialiste, n’a eu de cesse de critiquer Georges Frêche ces derniers temps. Finalement elle avait retourné sa veste une première fois le 17 janvier déclarant qu’elle le soutenait. Il semble que ce dernier « dérapage » tel qu’il est présenté soit une aubaine à un mois et demi des élections régionales. Largement entouré par ses conseillers, Georges Frêche n’a pas intérêt à alimenter la polémique. Il sait que le danger vient plus de la gauche que de la droite : « Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ».

Martine Aubry a-t-elle ici trouvé l’occasion de reprendre la main en Languedoc-Roussillon ? Toujours est-il que ce n’est pas à elle ni aux journalistes de juger du caractère antisémite des dires de Monsieur Frêche. A fortiori en campagne pour les régionales, et lorsque l’on connaît ses soutiens chez la communauté juive. Rappelons qu’il a été relaxé en appel, puis en cassation le 31 mars 2009 pour ses propos à l’encontre de deux harkis alors que certains l’avaient déjà condamné, avant la justice.

Pourtant les critiques pertinentes de la politique de Frêche sont légions, et ses dérapages verbaux connus. Mais la vraie question est peut-être de se demander si tous les moyens sont bons pour le dégommer ?

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Mis à jour le 3 février à 1h00