Journalisme politique, économie et Fidel Castro – Le Bourdonnement Médiatique du 5 décembre 2016

Chaque lundi de 17 à 18 heures, dans le Bourdonnement Médiatique, l’équipe de Haut Courant revient sur le traitement des faits marquants de la semaine, vous présente de nouveaux médias et discute de l’univers médiatique. Une émission diffusée sur Radio Campus Montpellier (102.2FM).

Cette semaine, le zapping préparé par Thibault prend comme fil rouge la décision de François Hollande de ne pas se présenter à sa propre succession. Dans son discours de renoncement, le Président de la République a défendu son bilan, n’évoquant comme seul regret l’épisode de la déchéance de nationalité. L’actualité du ballon rond est également évoquée avec la victoire de Montpellier 30 face au PSG et les révélations des «Football Leaks».

Théo a lui aiguisé sa plume pour livrer un billet d’humeur sur l’état actuel du journalisme politique en France. En mettant en avant leurs pronostics, certains journalistes s’éloigneraient de la vocation première de ce métier, celle de fournir une information fiable et recoupée. De même, avec la personnification du débat public, la stratégie électorale prendrait le pas sur les idées. Une situation qui mènerait à décrédibiliser l’ensemble de la profession.

Élodie présente ensuite le traitement des grèves produit par Le Monde. Selon elle, le quotidien accorde davantage de place aux conséquences des mouvements sociaux qu’à leurs causes et aux revendications des grévistes. Cette couverture reflèterait la constance dans la manière d’évoquer les questions sociales et économiques dans le paysage médiatique.

Enfin, Tarik revient sur la mort de Fidel Castro survenue le 25 novembre. L’occasion pour de nombreux médias de dresser le bilan de 60 ans de révolution cubaine. Pour notre chroniqueur qui étudie en Argentine, la couverture de cet événement international a souffert d’une méconnaissance de l’Amérique du Sud, quand ce n’est pas d’un biais idéologique.

Le tout assaisonné de la sélection musicale d’un chroniqueur. Cette semaine, Tarik présente Poblador del mundo et Carlos Puebla.

Pour Cuba, les Dames en blanc en appellent à la liberté

Aujourd’hui, Zoé Valdés entourée de Lio et de Nadine Trintignant, entre autres, a rendu hommage aux Dames en blanc, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. Les Dames en blanc sont un groupe de femmes qui manifestent chaque dimanche à La Havane, à Cuba, pour la libération de leurs proches.

« Réflexions du camarade Fidel »

Elu député, ce qui lui permettait de briguer le poste de chef d’Etat, Fidel Castro a annoncé qu’il se retirait du devant de la scène. Après de long mois d’incertitude quant à son retour à la tête du pouvoir, c’est une période de l’histoire cubaine qui s’achève officiellement. HautCourant vous a traduit des extraits du « message du commandant en chef » publié par le quotidien du parti communiste cubain, Granma le 18 février 2008. Castro y explique que sa santé ne lui permet plus « d’aspirer au poste de chef d’Etat » et qu’il continuera à se consacrer à l’écriture comme « soldat des idées ».

«Mes chers compatriotes,

[…] Le moment de postuler et d’élire le Conseil d’Etat, son président, ses vice-présidents et secrétaires, est arrivé.
J’ai occupé l’honorable charge de Président depuis de nombreuses années (ndlr: depuis 1976). […] Avant, j’avais exercé au poste de Premier Ministre pendant près de 18 ans. J’ai toujours disposé des prérogatives nécessaires à l’instauration de l’œuvre révolutionnaire avec l’appui de l’immense majorité du peuple.
Connaissant mon état de santé, beaucoup de gens à l’étranger pensaient que mon retrait provisoire de la charge de président du Conseil d’Etat, le 31 juillet 2006, que j’ai laissée entre les mains du premier vice-président, Raul Castro, serait définitif. Raul lui-même, qui occupe en outre le poste de ministre des forces armées révolutionnaires par son mérite personnel, et les autres camarades de la direction du Parti et de l’Etat ont été réticents à me considérer écarté de mes charges, en dépit de mon état de santé précaire.

Cette position était inconfortable face à un ennemi qui a fait tout ce qui était imaginable pour se débarasser de moi. Je n’avais aucune envie de lui donner satisfaction.
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[…] D’autre part, j’ai toujours eu le souci, en parlant de ma santé, d’éviter les désillusions apportées par des informations traumatisant notre peuple au milieu de la bataille. Le préparer à mon absence, psychologiquement et politiquement, était mon obligation première après tant d’années de lutte.

[…] Mon désir a toujours été d’accomplir mon devoir jusqu’à mon dernier souffle. C’est ce que je peux offrir.
A mes chers compatriotes, qui m’ont fait l’immense honneur de m’élire il y a quelques jours comme membre du Parlement […], je vous communique que je n’aspirerai ni n’accepterai, je le répète, je n’aspirerai ni n’accepterai la fonction de président du Conseil d’Etat et de Commandant en chef.

[…] Le chemin sera difficile et requerra l’effort intelligent de tous. Je me méfie des chemins faciles de l’apologétique, et de l’autoflagellation, son contraire. Il faut toujours se préparer pour la pire des possibilités. Etre aussi prudents dans la réussite que fermes dans l’adversité est un principe à ne pas oublier. L’adversaire à battre est extrêmement fort mais nous sommes parvenus à le tenir à distance pendant un demi siècle.

Je ne vous fais pas mes adieux. Je souhaite seulement combattre comme un soldat des idées. Je continuerai d’écrire sous le titre « Réflexions du camarade Fidel ». Ce sera une arme de plus dans l’arsenal avec laquelle il faudra compter. Peut-être ma voix est-elle écoutée. Je serai prudent.»