Paris – Témoignages et images

Il aurait pu s’agir d’un samedi matin comme un autre. Paris se réveille, les passants pressent le pas à un mois de Noël, en quête du parfait cadeau avant la cohue. Au coin de la rue Alibert et de la rue Bichat, dans le 10ème arrondissement, il n’en est rien. Le temps est arrêté, et semble repartir de nouveau. Au rythme des larmes, des bougies allumées et des fleurs déposées, les promeneurs mènent une drôle de danse. Même dessin place de la République, à quelques centaines de mètres de là. Deux semaines après les attentats du 13 novembre, le Tout-Paris se recueille, capture le moment et témoigne.

Témoignages en mots et en images, entre recueillement et pensées des passants.

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Attentats: Montpellier est Paris

Samedi 14 novembre en fin d’après-midi, environ 3 000 personnes étaient présentes au rassemblement sur la place de la Comédie. C’est avec émotion que les Montpelliérains ont rendu hommage aux Parisiens, meurtris après l’horreur de l’attentat survenu ce vendredi 13. L’événement créé sur les réseaux sociaux, a réuni aussi bien les citoyens connectés que les passants qui se sont joints au mouvement.

-25.jpgJeanne, avec ses deux enfants, distribue des bougies autour de la fontaine des Trois Grâces. Originaire de la banlieue parisienne elle se sent particulièrement touchée : « Il faut rester solidaires, unis et faire attention aux amalgames. Je n’ai qu’un seul mot à la bouche : solidarité ». Un peu plus loin, un jeune homme arrive en skateboard et dépose un sac de bougies au pied de l’Opéra. Christopher, l’un des meneurs du rassemblement, lui, est allé acheter des bougies dans un commerce juste à côté. Il les distribue dans la foule, qui se les transmet de mains en mains. La place de la Comédie baigne alors dans une lumière sombre et douloureuse. L’heure est au recueillement.

« J’ai pleuré pour les familles, la liberté, la France. »

Les jeunes sont venus en masse ce soir. Parmi la foule, Eve, 23 ans, brandit une pancarte « Je suis Paris » et exprime son émotion: « Quand j’ai appris ce qui s’était passé hier soir, j’ai littéralement fondu en larmes. J’ai pleuré pour les familles, la liberté, la France. » Calypso, 19 ans, bougie à la main, elle, est en colère : « J’ai une grosse boule au ventre. Je suis à la fois bouleversée et dégoûtée. Tout de suite j’ai été révoltée, je me suis dit il faut qu’on réagisse. »

Pour la jeune fille, réagir, ce n’est pas seulement se rassembler, c’est bien plus que ça, elle fait appel au gouvernement, aux chefs d’Etat qui doivent agir, même si elle ne sait pas très bien comment. Gengis dit n’avoir plus confiance dans le dispositif de sécurité mis en place par l’Etat : « C’est encore arrivé, alors qu’on a un plan Vigipirate, on voit bien que ça change rien. » Mais même si la peur se fait ressentir, comme l’exprime Eve qui dit avoir « vraiment très peur », la jeunesse sait de qui elle doit véritablement avoir peur. Pour Gengis , « ça crée une peur de l’autre, mais il ne faut pas tout confondre. »

« Il n’y avait rien de calculé, c’est le cœur qui parlait. »

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Même si le rassemblement a été annoncé sur Facebook et Twitter par la ville de Montpellier Méditerranée Métropole, ce sont des inconnus qui se sont improvisés meneurs du rassemblement. Personne n’a voulu prendre de micro ce soir, aucune personnalité politique n’est intervenue afin d’éviter toute récupération.

Eric, Stéphane, Christopher et Ismaël, qui ne se connaissaient pas avant ce soir, ont scandé les slogans improvisés tels que « Ils ne gagneront pas, ce soir la France est là ! » ou encore « On a pas peur on a un cœur ». « Il n’y avait rien de calculé, tout était spontané. On s’est rassemblé autour des bougies. », témoigne Stéphane. Ismaël, le plus jeune des meneurs décide de placer les bougies en forme de tour Eiffel, de cœurs et en écrivant PARIS. Il fait appel à un homme parmi la foule : « Toi qui a de la voix, tu veux pas trouver un truc à dire ? » Stéphane commence avec « Non aux amalgames ! » Le slogan est efficace, la foule scande ces trois mots, qui résonnent sur la place de la Comédie.

À plusieurs reprises la foule chante la Marseillaise qui se termine par des applaudissements. Un citoyen lance Imagine de John Lennon, alors qu’au même moment au Bataclan un autre joue la mélodie au piano. Montpellier et Paris réunis en musique: «Imagine there’s no countries, It isn’t hard to do, Nothing to kill or die for, No religion too, Imagine all the people, Living life in peace…»[[ Imagine qu’il n’y a aucun pays, Ce n’est pas dur à faire, Aucune cause pour laquelle tuer ou mourir, Aucune religion non plus, Imagine tous les gens,Vivant leurs vies en paix..]].

À la fin du rassemblement, les gens forment une ronde, puis déposent leurs bougies au sol autour des drapeaux français et dessins d’enfants. Une femme s’exclame : « Bravo à la jeunesse, bravo et courage à vous ! » en brandissant son drapeau bleu blanc rouge. Et Gengis ajoute: « Nous si on est là c’est pour tout ce qui se passe partout dans le Monde. »

Paris et le désert français

Erwan Gaucher a publié un article le 30 août dernier dressant un constat effarant : « La France n’a (quasiment) plus de quotidiens nationaux ».

Titre un brin provocateur, pourtant les chiffres de diffusion fournis par les quotidiens sont incontestables : Le Monde, Le Figaro et Libération font environ 50% de leurs ventes en Ile-de-France. Alors, certes, la moitié pour une seule région, c’est un pourcentage énorme. Ces résultats sous-entendraient que les provinciaux n’achètent pas les quotidiens nationaux. Honte à eux. La presse écrite meurt à cause des Toulousains, des Lyonnais, des Marseillais, des Montpelliérains… Les ventes du Monde en Languedoc-Roussillon ne représentent que 2,8%, et respectivement 0,7% pour la Champagne-Ardenne et la Franche-Comté.

Pourtant, si la moitié des ventes revient à l’Ile-de-France, l’autre moitié, logiquement, revient à la province. Il s’agirait donc de comprendre pourquoi un quotidien se vend mieux à Paris que dans le reste de la France. Erwann Gaucher, journaliste, ne s’arrête d’ailleurs pas aux simples constatations et établit une liste d’hypothèses expliquant le pourquoi du comment dans l’article qui figure sur son site officiel. Peut être est-ce dû à la demi-journée de décalage entre la sortie du Monde à Paris et dans le reste de la France ? Ou serait-ce parce que les lecteurs provinciaux ne s’intéressent pas aux sujets mis en avant par les quotidiens nationaux contrairement à ceux de L’Equipe ? (Seulement 17,5% des ventes de l’Equipe se font en Ile-de-France.)
Et si le microcosme élitiste parisien, incluant des journalistes, ne se fermait pas autant sur ce douillet cocon de la ville lumière, et partait à l’aventure, en « grand reporter », explorer le fin fond de l’Ardèche et le trou Tarnais, les gens se sentiraient probablement à nouveau connectés à leurs journaux.

L’actualité nationale ne doit pas se concentrer uniquement sur Paris. Si la PQR (Presse quotidienne régionale) a son rôle à jouer en Province, il ne faudrait pas que les nationaux se déchargent de leur rôle. Pour exemple, tout le monde s’accorde à dire que les évènements récents à Marseille méritent l’attention de nos quotidiens parisiens. Mais ne serait-il pas nécessaire que les grandes métropoles françaises soient investies par les journalistes de quotidiens nationaux sur le long terme ? Une nation ne se résume pas à sa capitale.

De plus, ces affirmations prennent-elles en comptent le nombre d’internautes, connectés de tous les coins de la France, suivant l’actualité nationale de leur quotidien, depuis leur version en ligne ? Il semblerait que non. Ce serait alors plus le reflet d’une presse écrite en déclin, lue principalement par les élites, concurrencée par nouveaux supports médiatiques.
De plus, ces chiffres comptent le nombre d’exemplaires diffusés sur le territoire via la distribution par kiosque mais également les abonnements, dont ceux d’Air France, qui est « le premier acheteur de presse en France », avec au total près de « 14 % de la diffusion »[[http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/04/air-france-pourrait-supprimer-les-journaux-papier_1770134_3234.html]] , localisé en Ile-de-France. Il s’agirait de comprendre ce que le Toulousain, le Marseillais, le Lyonnais, le Montpelliérain achète comme journal le matin et enfin se remettre en question.

Quel contenu recherche le Français ? Pas le Parisien, le Français ? Et si, pour une fois, la France était prise en compte dans sa globalité et non pas comme Jean-François Gravier le titrait si justement comme Paris…et le désert français. [[Jean-François Gravier, Paris et le désert français, Le Portulan, 1947.]]
Oui, nous sommes là, nous sommes vivants, aussi Français que vous, nous provinciaux. Paris est le reflet d’une centralisation poussée à l’excès, tout passe par l’Ile-de-France et ses 11,74 millions d’habitants. Nous aimerions jouir du même accès à la culture que vous, du même accès à l’information que vous et donc comme le souligne cette étude, nous aimerions profiter du même intérêt médiatique que PARIS. À quand la décentralisation ?

New York – Toulouse en 42h, c’est possible ?

New York, Moscou bloquées par la neige, des centaines de vols annulés… Une impression de déjà-vu. La semaine dernière, la météo, déjà capricieuse n’épargnait pas les aéroports européens. Les avions cloués au sol par un brouillard givrant et une importante couche de neige condamnaient des milliers de passagers à passer Noël dans les terminaux des compagnies aériennes. Voici une histoire, parmi tant d’autres, d’un retour en France plus compliqué que prévu.

Pour Cuba, les Dames en blanc en appellent à la liberté

Aujourd’hui, Zoé Valdés entourée de Lio et de Nadine Trintignant, entre autres, a rendu hommage aux Dames en blanc, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. Les Dames en blanc sont un groupe de femmes qui manifestent chaque dimanche à La Havane, à Cuba, pour la libération de leurs proches.

Les amoureux de Paris dans l’objectif d’Uféras

Double passage à la mairie pour les mariés de Gérard Uféras. Du 6 mai au 31 juillet, l’Hôtel de Ville de Paris accueille l’exposition « Paris d’amour ». À travers 170 clichés, reportages et portraits, en noir et blanc ou couleur, le photographe ressuscite le Paris romantique, de Ronis et de Doisneau. Au delà des clichés. A voir et revoir.

Edvard Munch sans Cri, à la pinacothèque de Paris

Le vernissage de l’exposition hommage à Edvard Munch s’est déroulé jeudi 15 Avril à la Pinacothèque de Paris, dix huit mois avant celle du Centre Pompidou. Crépusculaire, l’oeuvre mouvante de l’artiste norvégien laisse entrevoir au visiteur les écumes de son XXème siècle, parfois abyssal.

Martine Aubry, cible privilégiée des attaques de Georges Frêche

Georges Frêche a le goût de la petite phrase. Sa récente « tournée » médiatique parisienne ne l’a pas démenti. Une nouvelle fois, le président de la région Languedoc-Roussillon s’est porté en héraut de la lutte contre le parisianisme. Avec une cible toute choisie : la première secrétaire du PS, Martine Aubry.