«J’ai envie de lancer un grand débat sur les valeurs de l’identité nationale, sur ce qu’est être français aujourd’hui», a déclaré dimanche le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson, au micro de RTL. Le ministre a en effet proposé aux associatifs et politiques de plancher sur la promotion des valeurs de la République française. Il invite ainsi «préfets et sous-préfets a organiser des réunions avec les forces vives de la Nation sur le thème de qu’est-ce qu’être Français, quelles sont les valeurs qui nous relient, quelle est la nature du lien qui fait que nous sommes français et que nous devons être fiers».
Éric Besson a déjà lancé quelques pistes de réflexions comme l’apprentissage de la Marseillaise aux élèves ou encore «un parrainage républicain » entre un étranger arrivant sur le territoire et un français «dans le but de faciliter l’intégration de celui-ci sur le territoire nationale.» Pour illustrer sa motivation, le ministre a aussi pris l’exemple de la burqa comme un phénomène «contraire aux valeurs de l’identité nationale.» Après les débats suscités par l’expulsion de trois clandestins Afghans le 21 octobre dernier, le ministre de l’immigration semble prendre à cœur le deuxième volet de sa fonction: celui de «l’identité nationale».
Même si Eric Besson conteste vouloir appliquer les thèses du Front national pour capter le reste de son électorat avant les élections régionales du printemps 2010, l’opposition ne cesse de critiquer la proposition du ministre. Les verts y voient une «vieille soupe nationaliste », le Parti Communiste « une résurgence du pétainisme », et pour le Parti Socialiste, il s’agit bel et bien d’une manœuvre électorale. En effet, à l’approche des élections régionales l’UMP semble vouloir jouer une carte qui avait fait la réussite de l’élection présidentielle de Nicolas Sarkozy, celle de la protection de l’identité française. Peu avant la présidentielle de 2007, un sondage CSA-Cisco pour France 3 et France Info, avait fait apparaître que l’irruption du thème de l’identité nationale dans le débat électoral était jugée comme une «bonne chose» par 62% des français, et 81% des électeurs potentiels de Nicolas Sarkozy.
Donc rien de nouveau sous le soleil sauf peut être une droite qui se rapproche encore un peu plus du terrain glissant du nationalisme.