Facebook, les dérives d’une success story

Facebook nouveau psy ou nouveau confessionnal des temps modernes ? Dans tous les cas, suscitant un véritable engouement, il connaît aussi des dérives : licenciement, meurtre, espionnage, course effrénée aux amis, commentaires blessants… Le réseau social peut être une véritable bombe à retardement. Et ceux qui résistent à la vague, sont des ringards aux yeux des adeptes.

Facebook, le réseau social planétaire a célébré les 400 millions d’inscrits en février. En un laps de temps record, il est devenu un phénomène mondial sans précédent dans l’univers d’Internet. Tout commence il y a 4 ans. Mark Zuckerberg, un étudiant âgé de 19 ans, ouvre un site pour que ses camarades de la célèbre université de Harvard puissent y afficher, gratuitement, leurs pages personnelles et partager leurs hobbies entre eux. Le réseau s’ouvre rapidement à tous, sans restriction. Le succès est au rendez-vous : plusieurs dizaines de millions d’abonnés aux USA, en Australie et en Europe. Comment se justifie ce développement fulgurant ? Sans doute à cause de cette société de consommation toujours à la conquête de nouveaux produits. MSN, Skype, Twitter… ou aujourd’hui Chatroulette, … à chacun sa gloire temporaire.

Facebook ou le règne de l’espionnage

Facebook est un outil efficace pour tous les espions en herbe. Les amoureux déçus notamment. Vos ex vous ont toujours à l’œil et guettent vos moindres faits et gestes. En partageant sa vie avec une personne, on partage aussi un même cercle d’amis. Vos ex peuvent ainsi vous espionner à travers vos anciens amis communs.

Avec Facebook, votre employeur vous garde aussi à l’œil. Certains n’hésitent pas à décortiquer votre profil et vos amis sur le réseau avant un entretien d’embauche. Par exemple, aux États-Unis, un employé avait menti à son patron en prétextant un problème familial pour s’absenter de son travail. Quelques jours après, un autre utilisateur de Facebook l’a dénoncé, photos à l’appui sur lesquelles il était vêtu d’un déguisement d’Halloween, entrainant son licenciement.

Tuée par son mari pour avoir changé son statut trop tôt..

Ne changez pas trop vite votre statut sur Facebook. Cela pourrait vous coûter la vie ! C’est ce qui est arrivé le 18 février 2008 en Angleterre. Une femme venait de quitter son mari. Quelques jours après, elle a changé son statut de « en couple » à « célibataire ». Cette modification ne prend que quelques secondes et l’ensemble de vos contacts voit ainsi rapidement si vous êtes ou non un cœur à prendre. Or, lorsque que Emma Forrester a procédé à ce changement, son ex-mari Wayne s’est précipité dans sa voiture pour se rendre au domicile de la jeune femme. Sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, il a tué la mère de ses deux enfants avec un couteau de cuisine et un hachoir. Il a justifié son crime à la police en disant que ce changement de statut l’avait rendu fou.

Comment gâcher son image de marque ou se créer des ennuis ?

Les exemples des nombreuses dérives de Facebook ne manquent pas. Monsieur S., planificateur financier respectable de Montréal, a eu la curieuse idée de mettre pour photo de profil … originale. Le représentant lui-même… travesti en jolie infirmière blonde et « gonflée ».

Sur un autre profil, Monsieur L., conseiller financier, étale tous les détails les plus croustillants de sa vie personnelle : ce qu’il mange, ses films préférés… Jusque là rien de surprenant : Facebook étant devenu un lieu où chacun raconte sa vie. Ce qui est original : ce dernier met sur son profil toutes les photos de ses conquêtes !

Autre dérive : récemment des soldats de Tsahal, de l’armée israélienne se sont affichés sur Facebook, révélant des décors et des paysage de bases et de sites classés secret défense, tout comme l’avaient déjà faits des soldats américains en Irak. Bien sûr, ils se sont fait réprimander comme il se doit !

Autre exemple : un jeune étudiant, Adam Morrison, a été soupçonné de vouloir commettre une tuerie similaire à celle de l’école Columbine, aux États-Unis, en raison d’un faux profil publié sur Facebook. En créant son profil, il ne se doutait pas que quelqu’un utiliserait ensuite sa photographie et son identité pour créer un faux compte à son nom. Il s’est alors retrouvé interrogé au poste de police… Adam a depuis annulé son compte.

Il y a peu, une récente faille de sécurité de Facebook a rendu accessible à tous les photos de certains utilisateurs paramétrés pour n’être visibles qu’aux amis… dont celles de son fondateur, Mark Zuckerberg.

Les bases de données de Facebook : le rêve de tous les services secrets du monde

La base de données, les archivages d’informations personnelles récoltées par Facebook font froid dans le dos et sont un paradis pour le FBI. Une fois inscrit, on ne maîtrise plus ses informations et on prend des risques sur notre vie privée et publique. Le géant connaît votre identité, votre date de naissance. Il sait qui vous êtes et ce que vous faites et ce que vous voulez faire. Notons que la police pour des besoins d’une enquête peut avoir grâce à une procédure légale les données sur vous. En ce qui concerne le droit à l’oubli, Internet garde éternellement les traces de vos photos. D’autre part, on peut évoluer et ne plus avoir envie de voir certains aspects de notre passé, mais avec le réseau, tout reste.

Pour certains, une course aux amis … malgré les dangers

Pour certains personnages publics, politiciens ou artistes, Facebook est un moyen efficace pour mobiliser du monde. Il a notamment joué un rôle de fédérateur sans précédent dans l’élection de Barack Obama. Pour d’autres, c’est une course sans précédent pour la collection d’amis.

Combien d’amis avons-nous réellement ? Selon Cameron Marlow, le sociologue maison de Facebook, la réponse est : quatre si vous êtes un homme, six si vous êtes une femme. Dans un article publié par The Economist, les recherches de Marlow indiquent que le «facebookeur» a 120 amis en moyenne, mais n’a de conversations, de réels dialogues, qu’avec une petite partie d’entre-eux. Même pour ceux qui collectionnent les amis (500 et plus). Ce chiffre n’augmente pas de façon significative : dix pour les hommes et seize pour les femmes.

Ces chiffres concernent les amis avec lesquels on échange des mails ou avec lesquels on «tchatte». Dès qu’il s’agit de relations plus phatiques, unidirectionnelles, comme : commenter des photos, «updater» son statut, ou écrire sur le mur de quelqu’un, ces chiffres augmentent légèrement (sept amis en moyenne chez les hommes et dix chez les femmes).

En se basant sur ces données, Marlow suggère qu’une fois que votre réseau personnel croit au delà du nombre de Dumbar (150, la limite cognitive théorique du nombre de personnes avec lesquelles vous pouvez maintenir une relation sociale stable), alors vous ne faites, au mieux, qu’augmenter le nombre de contacts occasionnels que vous suivez passivement.

Ce commentaire d’un utilisateur lui donne raison : «Grave mais au final ils vont virer ! Non mais il faut être honnête il y a beaucoup de contacts que tu retrouves par hasard et tu les demandes en amis pour savoir ce qu’ils sont devenus mais après quand tu as satisfait ta curiosité t’as plus rien à leur dire donc… Bah tu fais à la mode de … tu les dégages LOL !!» (ndlr, à l’origine le texte était rédigé en langage sms, il a été réécrit pour la compréhension de tous)

Et pour ceux qui n’ont pas beaucoup d’amis sur Facebook, ne soyez pas tristes, consolez vous avec le conseil d’un vieux sage africain à un jeune qui se vantait d’avoir beaucoup d’amis : «Réveillez en pleine nuit à tour de rôle toutes les personnes que vous considérez comme amies. Faites leur croire que vous venez de commettre un crime odieux. Mettez des habits « ensanglantés » en vous salissant avec un liquide rouge et un sac rempli de n’importe quoi pour leur faire croire que c’est le corps et que vous avez besoin de son aide pour le faire disparaître. A la fin de votre tournée, vous me direz à nouveau le nombre de vos amis.» Le jeune garçon exécuta aussitôt le conseil du sage et s’est vite rendu compte qu’il n’avait pas autant d’amis qu’il le croyait.

Facebook est donc un outil technologique comme les autres à «consommer avec modération et prudence surtout» .

Augustin Legrand : « Provoquer un rapport de force national »

Le fondateur des Enfants de Don Quichotte, Augustin Legrand, était hier à l’ESC Toulouse pour présenter son film et débattre avec le public. Entretien.

Vous êtes pendant trois jours sur Toulouse. Quelles seront concrètement vos actions dans la Ville rose ?

Tout simplement reproduire les campements, les tentes, mais en étant plus efficace. Notre tour de France des mal-logés qui s’achèvera le 15 mai doit nous permettre de provoquer un rapport de force national.

Combien de mal-logés dénombre-t-on à Toulouse, ou plus largement, en région Midi-Pyrénées ?

Je ne connais pas les chiffres. C’est la Fondation Abbé Pierre qui s’ocuppe du local. On se veut avant tout des citoyens. Après, c’est sûr que c’est la merde à Toulouse. On est déjà venus poser des tentes ici. Les logements sont bien trop chers pour les classes moyennes.

Comment la situation a évolué depuis les tentes du Canal Saint-Martin de l’hiver 2006 ?

Après les élections de 2007, le budget du ministère du logement de Christine Boutin a été revu à la baisse. La loi DALO est un recours supplémentaire mais il y a un manque de communication autour du droit au logement opposable. Tous les gens ne sont pas au courant de l’existence de cette loi. Et puis, le problème reste toujours le même le manque de logements.

Quels ont été vos derniers rapports avec le gouvernement ? Quel est le discours officiel actuel ?

Il ya 3 semaines, le gouvernement Fillon nous a demandés : « Pourquoi vous êtes encore là ? ». Ils ne savent plus quoi faire. Et ils sont super-emmerdés parce que le bilan n’est pas bon.

Interview parue dans La Dépêche du Midi du 3 avril 2009
Article original

Augustin Legrand : « Provoquer un rapport de force national »

Le fondateur des Enfants de Don Quichotte, Augustin Legrand, était hier à l’ESC Toulouse pour présenter son film et débattre avec le public. Entretien.

Vous êtes pendant trois jours sur Toulouse. Quelles seront concrètement vos actions dans la Ville rose ?

Tout simplement reproduire les campements, les tentes, mais en étant plus efficace. Notre tour de France des mal-logés qui s’achèvera le 15 mai doit nous permettre de provoquer un rapport de force national.

Combien de mal-logés dénombre-t-on à Toulouse, ou plus largement, en région Midi-Pyrénées ?

Je ne connais pas les chiffres. C’est la Fondation Abbé Pierre qui s’ocuppe du local. On se veut avant tout des citoyens. Après, c’est sûr que c’est la merde à Toulouse. On est déjà venus poser des tentes ici. Les logements sont bien trop chers pour les classes moyennes.

Comment la situation a évolué depuis les tentes du Canal Saint-Martin de l’hiver 2006 ?

Après les élections de 2007, le budget du ministère du logement de Christine Boutin a été revu à la baisse. La loi DALO est un recours supplémentaire mais il y a un manque de communication autour du droit au logement opposable. Tous les gens ne sont pas au courant de l’existence de cette loi. Et puis, le problème reste toujours le même le manque de logements.

Quels ont été vos derniers rapports avec le gouvernement ? Quel est le discours officiel actuel ?

Il ya 3 semaines, le gouvernement Fillon nous a demandés : « Pourquoi vous êtes encore là ? ». Ils ne savent plus quoi faire. Et ils sont super-emmerdés parce que le bilan n’est pas bon.

Interview parue dans La Dépêche du Midi du 3 avril 2009
Article original

Comment les groupes se vendent sur Internet

Des sites communautaires servent de tremplin pour lancer la carrière de jeunes musiciens. Exemples en région…

Kamini, les Arctic Monkeys, Soko. Ces chanteurs ont été découverts après avoir créé le « buzz » (faire du bruit) sur Internet. La toile est dorénavant le nouvel outil qu’utilisent les groupes de musique pour se faire connaître… et repérer.
Leader des sites communautaires, MySpace offre aux artistes l’opportunité de se créer une carte de visite professionnelle sur le web.
Le groupe montpelliérain pop rock Koacha fait ainsi partie de la communauté du site. « La plupart des artistes qui sont sur MySpace utilisent leur profil comme une vitrine pour diffuser les dates de leurs prochains concerts, laisser des morceaux en ligne, des photos et des vidéos de leurs spectacles« , précise Jérôme, le batteur du groupe. « Pour démarcher les salles de concert, on préfère utiliser notre page MySpace. C’est très facile de la mettre à jour, alors qu’on a besoin d’un webmaster pour ajouter des infos sur le site dédié au groupe. C’est plus contraignant!« 
Accessible à tous, MySpace bénéficie d’une forte audience, ce qui permet aux membres d’élargir leur public : avec 3,3 millions de visiteurs par mois, MySpace France compte parmi ses membres quelque 200 000 artistes ou groupes musicaux. « L’attente du public est énorme. Les gens veulent découvrir de nouvelles musiques qu’ils n’entendent pas à la radio« , explique Marc Mayor, le directeur de MySpace France.
Autre avantage non négligeable: il n’y a pas de hiérarchie sur le site. Un groupe méconnu est donc sur un pied d’égalité avec des artistes vedettes, tels que la star américaine Madonna.
MySpace représente ainsi un véritable moyen d’échanges entre artistes. A Montpellier, le guitariste Emmanuel Jessua raconte comment son groupe de métal Hypno5e s’est créé de nouveaux contacts: « MySpace nous a permis de rencontrer d’autres groupes, de faire des concerts avec eux en Belgique et en Allemagne. En tant que groupe indépendant, c’était important de créer notre page pour faire connaître notre musique au grand public« .
Depuis avril 2007, le nouveau programme musical du site, Me, MySpace and My Band, organise des concerts gratuits dans la France entière afin de donner un coup de projecteur sur les artistes membres du réseau.
Les membres d'Hypno5e ont bénéficié de Myspace pour se faire connaître
Montpellier a ouvert le bal en accueillant quatre groupes locaux sur la scène du Rockstore: Koacha, Hypno5e et Trash Aka L, un duo électro rock. Ils ont d’ailleurs été sélectionnés sur la compilation numérique Me, MySpace and My Band (sortie en avril).
Fini le temps où les artistes passaient exclusivement par les maisons de disques pour faire produire leur album. Alors que la crise du disque s’accélère, les fans se procurent le CD de leurs artistes favoris sur Internet. La toile fait figure de voie royale où les succès se forgent. Mais la concurrence, elle, reste rude.