On a testé pour vous : la location de voiture à 1 euro

Deux sites internet proposent des locations de voitures pour la somme de 1 euro, quelque soit le trajet et le modèle du véhicule. Comme toutes étudiantes qui se respectent, c’est-à-dire sans le sou, nous avons voulu tester ce concept intrigant.

Montpellier-Toulouse pour 1 euro ? C’est ce que propose Driive Me ou encore Luckyloc. On a testé pour vous et on est arrivées à destination.

Driive Me, entreprise créée en 2012, propose aux agences de location d’effectuer le rapatriement des véhicules par des particuliers pour réduire leurs charges. Lorsqu’un conducteur loue une voiture, il peut réserver pour un aller-simple. Il paye alors un supplément pour faire rapatrier le véhicule dans la ville d’origine. Un coût lourd pour l’entreprise et le consommateur puisque les loueurs font appel à des camions-plateaux, qui transportent les voitures.

Sur le site de l’entreprise, chaque conducteur de plus de 21 ans et 1 an de permis peut réserver le trajet de son choix pour 1 euro. De leur côté les agences de location payent à Driive Me, pour ce service, une somme qui varie selon la distance. Cet entremetteur offre la possibilité aux conducteurs de circuler à faible coût et aux entreprises comme Hertz, Sixt ou encore Avis, d’équilibrer leur parc de véhicule.

Toutes les démarches se font sur le site de Driive Me. Une voiture est disponible pour faire Montpellier-Toulouse pour la date qui nous intéresse. En quelques clics, la voilà réservée. Elle nous attend sagement dans le parking de l’agence Hertz à la gare de Montpellier pour le lendemain.

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Départ 8 heures de Montpellier, arrivée prévue à 16 heures à Toulouse

Montpellier s’éveille, il est 8 heures. Nous sommes devant l’agence Hertz. L’employé annonce que notre bolide est une Clio 4. Ouf ! Il aurait pu nous attribuer un utilitaire. En réalité, il y a des annonces spécifiques sur le site pour en louer un. C’est bon à savoir pour un déménagement. Pas de problème pour caser tous nos bagages, mais c’est raté pour prendre des co-voitureurs, il n’y a que deux places à l’avant. Le site Driive Me autorise les conducteurs à prendre des passagers pour réduire les coûts du trajet car l’essence et les péages sont à la charge du loueur. L’agent remplit les formulaires et annonce une liste de suppléments : 8,50 euros pour déclarer un autre conducteur, 30 euros pour les moins de 25 ans… Finalement ce n’est plus une si bonne affaire. Échange de regards inquiets, ce n’était pas prévu. Heureusement, l’employé se rend compte que Driive Me prend en charge les 30 euros, tant pis pour le conducteur supplémentaire. L’utilisation de ce service est une première pour nous, mais visiblement pour lui aussi. Dernière surprise, les kilomètres autorisés, la franchise et la caution demandée diffèrent de ce qui est annoncé sur le site. Pas encore sur la route mais c’est déjà l’aventure.

Une fois dans la voiture, le périple débute. Nous avons choisi de rendre le véhicule à 16 heures à Toulouse. L’occasion de découvrir les paysages de l’Hérault, du Tarn et de la Haute-Garonne sans passer par l’autoroute. Premier arrêt au lac du Salagou. Les petites routes sinueuses nous font quelques frayeurs, la caution est de 1 000 euros. Il serait dommage de rayer la voiture. La prochaine étape se fait au Col de la Croix de Mounis, à 800 mètres d’altitude. Destination suivante, Albi.

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On fait le point et on fait le plein

Après 6 heures 30 de trajet et 274 kilomètres parcourus, on fait le plein et on fait le point. Le trajet nous a coûté 18,50 euros, 1 euro de location et 17,50 euros de frais de route. Une fois arrivées à la gare de Toulouse, l’agent Hertz récupère les clés. Il s’informe sur le déroulement de notre périple et sur le fonctionnement de Driive Me. Lui non plus n’a pas l’air très au courant. Les suppléments inattendus et les informations divergentes entre le site de Driive Me et ce qui est annoncé en agence peuvent laisser perplexe. Pour 1 euro, on s’accommode de ces petites erreurs.

Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées : le milieu culturel, social et touristique en parle

Ils travaillent dans la culture, le social et le tourisme : trois compétences de la future région Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées. Gaston, dessinateur, Frédéric Gal, directeur général de l’association Le Refuge et Frédéric Destaillats, directeur de l’Ecole supérieure de tourisme (EFHT) se penchent sur les enjeux du scrutin des 6 et 13 décembre prochains. Et refont le match des capitales Montpellier – Toulouse.

Autour d’un café pris sur la place de la Comédie, le dessinateur Gaston est dubitatif sur l’avenir de la grande région : « On ne sait pas trop ce qu’ils vont faire de ce territoire qui sera plus grand que la Belgique ! » Pour lui, la culture reste «le parent pauvre» et il n’attend pas plus de subventions de la part de la super institution. «Ce qui va changer, c’est que nous allons traiter avec d’autres personnes. Ce sera plus facile d’être chauvin en rejetant la faute sur Toulouse si on n’a pas d’argent !», ironise ce Montpelliérain.

Frédéric Gal, est plus inquiet. Le directeur général de l’association le Refuge travaille avec la région en menant des actions de sensibilisation contre l’homophobie dans les lycées. Il redoute que la thématique du social soit «noyée dans un flot d’autres compétences».

De son côté, Frédéric Destaillats, directeur de l’EFHT, école privée de tourisme, ne reçoit pas de subvention de l’instance régionale. C’est en toute neutralité qu’il pense que la nouvelle région peut être «une force de frappe» au plan du développement économique, un axe ô combien «essentiel» dans les deux régions : «Il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis ».

Compétences régionales et secteurs professionnels

«Au Refuge, on a la chance ou la malchance d’être sur plusieurs thématiques», précise Frédéric Gal qui souhaiterait voir la compétence sociale de la région couplée avec celle de la santé. L’association est notamment en charge de la prévention sur les thèmes du suicide et des risques sanitaires et sexuels. Elle préférerait donc voir ses actions considérées séparément : «Le suicide au sens général n’est pas la même prise en charge que le suicide lié aux discriminations » .

Du côté de l’EFHT, on parle volontiers de lier la compétence développement économique avec celle du tourisme, nouvellement partagée avec le département : «Le tourisme est une part importante du Languedoc-Roussillon. Il faut que les élus y prêtent une attention particulière en développant les budgets en conséquence et en mettant en commun les atouts des deux régions » . Pour le directeur, on peut par exemple jouer sur les deux aéroports comme levier de développement économique.

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Aucun candidat ou programme privilégié

Malgré leurs secteurs de travail différents, les trois professionnels n’ont clairement pas été touchés par un candidat ou un programme particulier. Frédéric Destaillats a «vaguement entendu» prononcer le mot «tourisme» lors de la campagne. «J’ai surtout vu des candidats se battre sur leur propre liste», plaisante-t-il.

Même son de cloche au Refuge, « ça serait bien de privilégier une politique sociétale plutôt qu’une politique de partis ». Selon Frédéric Gal, bien que tous les politiques aient intégré la notion de discrimination, «les candidats privatisent ce sujet alors qu’il devrait être transversal et orienté sur le respect de l’autre ». Pour lui, le problème reste la mise en place d’actions concrètes : «Dans la campagne, j’aurais aimé que l’on se pose la question de comment agir contre l’homophobie, avant de faire des promesses qui, on le sait, sont rarement tenues » .

Gaston admet avoir «une sensibilité de gauche» mais Carole Delga, la candidate PS, lui semble « trop téléphonée ». Il votera « sûrement écolo au premier tour » et « PS au second ». Et conclut, tonitruant : « La gauche est tellement dispersée ici que ça en devient risible ! S’ils ne sont pas au second tour, on sera la région la plus con de France !»

Montpellier ou Toulouse ?

Comme beaucoup de Montpelliérains, nos trois intervenants adorent discuter le match des capitales. Leurs avis convergent sur la «complémentarité des deux villes». Gaston pointe leur ressemblance : toutes deux étudiantes et dynamiques. Mais pour le dessinateur il est logique que Toulouse l’ait emporté : «La ville est plus grande et le siège d’importantes entreprises » .

Plus que la logique, la flamme Montpelliéraine l’emporte : « Par pur chauvinisme, je choisis Montpellier, évidemment », lance Frédéric Gal. « On va rester local en disant Montpellier », renchérit Frédéric Destaillats. Le directeur de l’EFHT précise néanmoins : «Toulouse a un tourisme d’affaire qu’il n’y a pas à Montpellier, plus tournée vers le balnéaire ». Selon lui, il va être intéressant de mettre les forces en commun « même si Montpellier doit garder une compétence propre ». Et pour Frédéric Destaillats cela doit être le tourisme. Rassembleur, il appelle les élus à « se mettre autour de la table » et à « prendre les décisions de manière intelligente pour éviter que les deux villes ne tirent la couverture vers elle ». Tout ça pour que Montpellier « n’ait pas de complexe d’infériorité ».

Gaston le rejoint sur ce point : « Évitons juste la bagarre ! L’essentiel est que les deux villes marchent main dans la main. Montpellier est deuxième, il faut faire avec et trouver des secteurs dans lesquels elle peut être première ».

Fusion, compétences, candidats, capitales : pour eux trois aucun enjeu particulier n’est pour l’heure ressorti de cette campagne, malgré les nouveautés du scrutin. La nouvelle région reste juste un flou qu’il va falloir vite dissiper.

J’ai testé pour vous : les nouvelles lignes de bus nationales

Prix défiant toute concurrence, transports quotidiens entre les grandes agglomérations, tout y est. La libéralisation du transport intercités en autocar, fait partie du pack d’options délivrées par la loi Macron. Avant la loi, si vous souhaitiez prendre le bus pour relier deux grandes villes, il fallait que ce dernier commence ou finisse sa course hors du territoire français. Le retour de ces lignes de bus fait du bien aux voyageurs au petit budget.

Le retour des fameux transporteurs nationaux peut raviver pour certains des souvenirs difficiles, telles que de longues nuits à dormir assis. Mais dans la grande majorité des cas, elle offre une option supplémentaire pour voyager à bas prix. Bien moins cher que le train, quelques euros de moins que le covoiturage : la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, – dite Loi Macron – offre un cadeau de Noël avant l’heure aux voyageurs low cost.

Mais que dire de l’expérience utilisateur ? Entre lenteur, confort spartiate et violence envers votre estomac, selon le trajet pratiqué il faut prendre son mal en patience. J’ai testé pour vous le trajet de bus Montpellier – Toulouse.

Le coût du transport : un argument majeur

Emmanuel Macron le dit lui-même : « Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train ». L’argument est bien sûr orienté essentiellement pour la population qui n’a pas les moyens d’affronter les prix prohibitifs de la SNCF. Nul ne peut remettre en question l’intérêt de ce point, défendu corps et âme par notre ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique.

Certaines compagnies de bus exerçant des transports alors limités au niveau départemental, régional ou international, ont donc sauté sur l’occasion. L’effort de guerre a vite été lancé par plusieurs entreprises, pour se positionner sur ce nouveau marché supposé florissant. La compagnie Eurolines, alors limitée aux trajets entre la France et ses pays voisins, a donc lancé le 10 juillet 2015 la ligne Isilines, destinée à des trajets moyenne à longue distance au sein même de l’hexagone.

Coût du trajet Montpellier - Toulouse

Pour un trajet de Montpellier à Toulouse, le constat est sans appel : pour partir en train, il va vous en coûter en moyenne de 30 à 50 euros, entre 15 et 20 euros pour le covoiturage et le trajet en bus avec Isilines revient à 9 euros pour un allé simple. Un prix dérisoire en considérant que l’autoroute A9 possède un des prix au péage les plus chers de France (21,90 euros de la sortie Saint Jean de Védas à l’entrée de Toulouse). Mais que se cache-t-il derrière ce prix si attractif ?

A prix divisé, temps multiplié

Même si leurs prix ne permettent pas à tous et à toutes de voyager, les trains et covoiturages possèdent un dénominateur commun néanmoins alléchants : le temps de trajet. La durée moyenne de porte à porte pour relier les deux villes, est de plus ou moins deux heures (selon les retards pour l’un et les bouchons pour l’autre).

Le prix est très attractif côté autocars. Le temps de trajet beaucoup moins : Départ de Montpellier à 9h15 du matin, arrivée à Toulouse à 13h45. C’est long. Et en effet, le bus s’arrête en gare routière de Narbonne pour embarquer des voyageurs, ainsi que sur un arrêt d’autoroute de Port-Lauragais pour changer de chauffeur. 4h30 pour réaliser le voyage entre Montpellier et Toulouse, c’est plus du double d’un trajet classique en voiture ou en train.

Quelques options promises par la compagnie Eurolines peuvent cependant être intéressantes pour les voyageurs qui ne sont pas pressés. Wi-Fi à bord, prises pour brancher ses appareils ou encore toilettes embarquées, font partie de la liste des promesses distillées par le transporteur. Encore une fois, quelques détails viennent polluer la route de l’autocar.

Des options pas si avantageuses

C’est bien connu : les chauffeurs d’autobus n’en ont que faire de votre pause pipi sur l’aire d’autoroute de Lézignan-Corbières. Oui mais voilà, sur le site internet de la compagnie les bus semblent bien équipés pour faire de votre attente un point surmontable.

La présence de toilettes intégrées peut rassurer les voyageurs qui ont peur du temps de trajet. Un point intéressant, mais qui comporte quelques petits biais : la lumière ne fonctionne pas si le moteur du bus ne tourne pas, et lorsque ce dernier roule, le dispositif sanitaire s’apparente plutôt à une sortie rodéo. Avis aux cowboys de l’extrême, cette option est faite pour vous. Nous passerons l’absence de papier toilette, souvent une évidence pour des sanitaires publiques.

Prises de chargement USB

Autre option pouvant ravir : la présence de prises de courant, permettant de charger vos appareils numériques à bord. Encore une fois, le plaisir est de courte durée. Si votre ordinateur portable ne tient pas plus d’une heure en route, et que vous possédez une prise 230 volts – classique – pour le recharger, dommage pour vous. Non seulement le rechargement ne se fait que par câble USB, mais le dispositif se trouve uniquement sur l’îlot central du bus (au dessus des toilettes).

La connectivité à internet est souvent un argument majeur, déployé de plus en plus par les compagnies de transport. Isilines propose donc la Wi-Fi gratuite à bord de sa flotte de bus. Sur ce point, il faudra revoir vos exigences à la baisse. Vous souvenez-vous de la connexion 56kbps et des modems à numérotation bruyante du début des années 2000 ?

La Wi-Fi est une chose, la rapidité en est une autre.

Test de vitesse du débit internet

Pour les néophytes, cette capture d’écran prise à l’intérieur du bus indique plusieurs choses : tout d’abord le nom du réseau, correspondant à la compagnie de transport. Le « débit descendant » est ce qui nous intéresse le plus : il s’agit de la vitesse avec laquelle vos données arrivent sur votre équipement. Dans le cas présent, « 0,14 Mbps » correspond à 1/50ème d’une connexion ADSL classique en 2015. N’espérez pas regarder vos séries favorites à bord.

Entre impatience et économies, qui gagne ?

Il est inutile de parler du confort, l’expérience montre souvent qu’entre l’autocar, le train, ou le covoiturage, personne ne gagne (mis à part la 1ère classe en train bien sûr). Il semble que dorénavant la SNCF aura de plus en plus de mal à vendre ses billets TGV au prix fort, face à une concurrence de plus en plus acharnée. Fort de son expérience, Guillaume Pepy, le PDG de la compagnie ferroviaire, a d’ailleurs annoncé le 3 septembre dernier le lancement des Ouibus, sans aucun doute pour rester dans la course.

Reste à constater que la libéralisation des transports en autocar reste un point positif de la Loi Macron. Malgré la patience dont il va falloir s’armer, et des options qui sont pour le moment en demi-teinte, l’économie réalisée par les voyageurs reste l’argument majeur de la nouvelle offre. Il reste à voir avec le temps, quel moyen de transport résistera le mieux à la création progressive de nouveaux moyens de voyager à bas prix.

La Chapelle Jeanne d’Arc à Toulouse : « C’est un bordel organisé »

Tous les lundi se tient à Toulouse une soirée nommée « relâche ». Dans une ancienne chapelle privée, squattée depuis près de 20 ans, tout le monde peut s’y retrouver pour une soirée improvisée.

Le rendez-vous est de 18h à 22h, la majorité des personnes arrivent vers 20h à la chapelle Jeanne d’Arc à Toulouse. De l’extérieur, un portail en fer est entrouvert sur une allée de terre boueuse. Une guirlande d’ampoules colorées éclaire d’une faible lumière le chemin vers l’entrée. Après avoir passé la grande porte de bois sombre, une grande salle, avec une lumière tamisée. Tout dans ce lieu a une histoire propre, entremêlée à d’autres. Cette ancienne chapelle privée a commencé à être squattée en 1993 par les membres de l’association Planète en danger. « Au début, l’idée n’était pas d’occuper illégalement l’endroit, mais lorsque les membres de l’association se sont rendus compte que l’archevêché voulait faire de la spéculation immobilière, on a commencé l’occupation » confie Yann, un des doyens de l’association L’atelier Idéal[[Pour en savoir plus allez sur :http://www.atelierideal.lautre.net/]]. Association précisément créée par Planète en danger, deux ans après les premiers squats, afin de se charger de la gestion du bâtiment. L’atelier idéal est un clin d’œil à un ancien locataire de la Chapelle, Jiri Volf, poête et SDF. Il disait :

« Le calme et la tranquillité de l’église, c’est l’atelier idéal. Non, le ciel des idées. »

Une chapelle dédiée à l’art

« J’ai découvert cet endroit il y a plus de 15 ans. J’étais en fac de théâtre et on venait y donner des représentations . L’engagement c’est fait, petit à petit, après. » continue Yann. Car la Chapelle est un lieu d’expression artistique. Concerts, représentations de théâtre, poésies, lectures de texte, danses, tout y est réuni. L’agenda n’est pas donné, pour encourager la curiosité des gens. En attendant l’animation qui commence vers 20h30, de la musique, entrecoupée de citations de films, est diffusée. Marc à la régie son, explique : « Le choix des chansons que je diffuse est aléatoire, selon mes envies, mon humeur. Un peu comme ce lieu, c’est un bordel organisé ».
Marc à la régie son
Dans un espace qui accueille un tel éclectisme d’art, le matériel est là : projecteurs, régie son, micros, scène, fauteuils, canapés, chaises et tables, même quelques chauffages. L’équivalent de  plusieurs milliers d’euros récoltés et accumulés au fil des ans.
Du matériel de qualité est disponible.

La base du fonctionnement : le bénévolat

Personne ne veut parler d’argent. « Car on est dans l’illégalité et que ce n’est pas le but de l’endroit » précise Yann. Tous les bénéfices gagnés par le bar et les repas qui sont vendus reviennent à la bâtisse. Entre les réparations, l’aménagement du bâtiment, l’organisation des événements, nombreuses sont les dépenses. Toutes les personnes participantes sont bénévoles. Et pour les travaux, tous réalisés l’été, c’est le bénévolat qui est de mise, quelque soit les compétences de chacun. « L’idée est qu’il y ait un véritable transfert de connaissance entre les gens » affirme-t-il. Forte de plus de 3 000 adresses mails, l’association peut compter sur les utilisateurs de la Chapelle pour s’occuper du lieu. « Puisque nous sommes en situation d’illégalité ici, une des règles est que personne ne doit jouer sa survie sur le lieu. Survie économique, sociale ou autre. » précise Yann.

L’un des plus vieux squats de Toulouse

Lorsque l’occupation du lieu a commencé en 1993, un procès a été enclenché par l’archevêché. « Le procès a été perdu par l’église à cause d’un vice de forme » raconte Yann. Et depuis un statut quo a été installé, même après que la mairie de Toulouse ait racheté le lieu en 2009. « La mairie dit croire en notre projet culturel, mais c’est plutôt qu’ils préfèrent laisser le problème aux prochains maires » commente Marc, le régisseur son avec un sourire de confidence. « L’association a proposé à la mairie un bail emphytéotique [[Un bail emphytéotique est un bail immobilier de très longue durée, pouvant aller jusqu’à 99 ans en France]] mais ils n’ont pas fait leur choix pour le moment » poursuit-il. C’est pourtant la quatrième année que la mairie en est propriétaire et par conséquent est responsable en cas de problème ou d’accident. Une inertie qui pourrait s’achever sous peu car l’association est reçue à la mairie dans une semaine pour discuter de l’avenir de la Chapelle.
La Chapelle est un des plus vieux squats de Toulouse

« Une base arrière pour la lutte »

Mais ce lieu n’a pas une vocation purement artistique. Tout un volet politique est présent. Les éditos, les appels à la manifestation, les pétitions sont monnaie courante. La Chapelle se transforme aussi en salle de réunion à certains moments. « La majorité des personnes venant ici sont clairement à gauche, politiquement parlant. C’est un idéal un peu libertaire que véhicule la Chapelle » atteste Marc. Les principaux mouvements sont anti-nucléaires, anti-militaristes et contre le racisme si l’on en croit les affiches placardées aux murs.
Un engagement politique très présent
« De par sa stabilité, la Chapelle est un outil pour servir la lutte, c’est une base arrière pour la lutte et les militants » déclare Yann. En ce lundi 21 janvier, vers 19h54, une femme monte à la chaire et commence à parler : « Dans ce contexte de chasse aux Roms, d’intervention militaire à l’étranger, d’austérité (…) » le ton est donné. Elle appelle ensuite à signer une pétition de soutien à un rappeur, poursuivit en justice pour injures, par une association considérée comme proche de l’extrême droite. Dans les faits, il chante : « Nique la France et ses relents colonialistes ».
Discours à la chaire

Quant à l’avenir de cet endroit, réponse dans une semaine.

New York – Toulouse en 42h, c’est possible ?

New York, Moscou bloquées par la neige, des centaines de vols annulés… Une impression de déjà-vu. La semaine dernière, la météo, déjà capricieuse n’épargnait pas les aéroports européens. Les avions cloués au sol par un brouillard givrant et une importante couche de neige condamnaient des milliers de passagers à passer Noël dans les terminaux des compagnies aériennes. Voici une histoire, parmi tant d’autres, d’un retour en France plus compliqué que prévu.

Midi Pyrénées : trois favoris pour la présidence de région

A près d’une semaine du premier tour des élections régionales rien ne semble pouvoir empêcher la réélection du socialiste Martin Malvy. Ses deux principaux concurrents Gérard Onesta (Europe Ecologie) et Brigitte Barèges (UMP) espèrent toutefois faire mentir les sondages.

Les jeux sont faits en Midi Pyrénées. C’est en tous cas ce que l’on aurait envie d’affirmer en regardant le dernier sondage La Dépêche du Midi, France 3 Midi Pyrénées. A près d’une semaine du premier tour des élections régionales rien ne semble pouvoir arrêter le président socialiste sortant Martin Malvy. En cas de duel avec la député-maire de Montauban (UMP) Brigitte Barèges, il l’emporterait avec 38 points d’avance. Dans l’éventualité d’une triangulaire avec le candidat d’Europe Ecologie Gérard Onesta, le candidat socialiste conserverait 26 points d’avance sur sa rivale. Retour sur les profils des trois principaux protagonistes d’une campagne qui passionne peu les électeurs.

Martin Malvy : « La force tranquille »

Journaliste de formation (il a collaboré avec plusieurs journaux tels sud-ouest et la Dépêche du Midi) Martin Malvy s’oriente rapidement vers la politique. Il est ainsi élu conseiller général dans le Lot en 1970. Cette élection marque le début d’une présence de près de 40 années dans la scène politique locale et nationale. Il devient ainsi ministre du budget pendant un an de 1992 à 1993 et il est depuis 1998 président de la région Midi-Pyrénées.

Jouant sur son ancienneté en politique, Martin Malvy mène une campagne de terrain classique et sereine. Si bien que le vieux slogan du publicitaire Jacques Séguéla destiné à la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1988 pourrait s’appliquer à celle de Martin Malvy.

Brigitte Barèges ou la difficile constitution des listes

Brigitte Barèges fait moins l’unanimité dans son camp que son adversaire socialiste. Avocate de formation, elle se lance en politique en 2001 lors des élections municipales de Montauban. Une première tentative réussie qui lui permet de devenir un an plus tard député du Tarn et Garonne.

C’est lors de la mise en place des listes pour les régionales 2010 qu’une polémique est née. Brigitte Barèges entendait présenter sa liste avant la validation du conseil national de l’UMP (qui est notamment chargé du vote des listes). Velléité repoussée fermement par les instances du parti, Xavier Bertrand et Jean Claude Gaudin en tête. Le Figaro.fr cite un dirigeant UMP qui déclare en parlant de Brigitte Barèges : « Barèges a voulu passer en force en présentant sa liste avant le conseil national. Nous l’avons mise en garde. Libre à elle maintenant de se conformer aux souhaits des instances dirigeantes de l’UMP. » Dans une région ancrée à gauche Brigitte Barèges aura bien du mal à s’imposer. Surtout si son camp n’avance pas uni.

Gérard Onesta : Va-t-il transformer l’essai d’Europe Écologie ?

En juin 2009, José Bové tête de liste d’Europe Écologie dans le sud-ouest pour les élections européennes avait frôlé le score du Parti Socialiste (15,82% contre 17,71%). Gérard Onesta peut donc avoir de belles ambitions pour ce scrutin.
Il se lance en politique chez les Verts en 1986 et devient député européen en 1991. C’est le début d’une longue carrière au parlement de Strasbourg dont il a occupé la vice-présidence de 1999 à 2009.

Il est aujourd’hui à la tête d’une liste auquel les derniers sondages promettent entre 16% et 17%, soit un score suffisant pour se maintenir. Quel choix adoptera Europe Écologie ? Gérard Onesta est resté très évasif sur la question. Une seule certitude, Martin Malvy devra se montrer suffisamment persuasif envers ses alliés si il veut éviter une triangulaire.

Pour suivre l’actualité de la campagne et en savoir plus sur les autres candidats, rendez-vous sur France3.fr

Augustin Legrand : « Provoquer un rapport de force national »

Le fondateur des Enfants de Don Quichotte, Augustin Legrand, était hier à l’ESC Toulouse pour présenter son film et débattre avec le public. Entretien.

Vous êtes pendant trois jours sur Toulouse. Quelles seront concrètement vos actions dans la Ville rose ?

Tout simplement reproduire les campements, les tentes, mais en étant plus efficace. Notre tour de France des mal-logés qui s’achèvera le 15 mai doit nous permettre de provoquer un rapport de force national.

Combien de mal-logés dénombre-t-on à Toulouse, ou plus largement, en région Midi-Pyrénées ?

Je ne connais pas les chiffres. C’est la Fondation Abbé Pierre qui s’ocuppe du local. On se veut avant tout des citoyens. Après, c’est sûr que c’est la merde à Toulouse. On est déjà venus poser des tentes ici. Les logements sont bien trop chers pour les classes moyennes.

Comment la situation a évolué depuis les tentes du Canal Saint-Martin de l’hiver 2006 ?

Après les élections de 2007, le budget du ministère du logement de Christine Boutin a été revu à la baisse. La loi DALO est un recours supplémentaire mais il y a un manque de communication autour du droit au logement opposable. Tous les gens ne sont pas au courant de l’existence de cette loi. Et puis, le problème reste toujours le même le manque de logements.

Quels ont été vos derniers rapports avec le gouvernement ? Quel est le discours officiel actuel ?

Il ya 3 semaines, le gouvernement Fillon nous a demandés : « Pourquoi vous êtes encore là ? ». Ils ne savent plus quoi faire. Et ils sont super-emmerdés parce que le bilan n’est pas bon.

Interview parue dans La Dépêche du Midi du 3 avril 2009
Article original

Augustin Legrand : « Provoquer un rapport de force national »

Le fondateur des Enfants de Don Quichotte, Augustin Legrand, était hier à l’ESC Toulouse pour présenter son film et débattre avec le public. Entretien.

Vous êtes pendant trois jours sur Toulouse. Quelles seront concrètement vos actions dans la Ville rose ?

Tout simplement reproduire les campements, les tentes, mais en étant plus efficace. Notre tour de France des mal-logés qui s’achèvera le 15 mai doit nous permettre de provoquer un rapport de force national.

Combien de mal-logés dénombre-t-on à Toulouse, ou plus largement, en région Midi-Pyrénées ?

Je ne connais pas les chiffres. C’est la Fondation Abbé Pierre qui s’ocuppe du local. On se veut avant tout des citoyens. Après, c’est sûr que c’est la merde à Toulouse. On est déjà venus poser des tentes ici. Les logements sont bien trop chers pour les classes moyennes.

Comment la situation a évolué depuis les tentes du Canal Saint-Martin de l’hiver 2006 ?

Après les élections de 2007, le budget du ministère du logement de Christine Boutin a été revu à la baisse. La loi DALO est un recours supplémentaire mais il y a un manque de communication autour du droit au logement opposable. Tous les gens ne sont pas au courant de l’existence de cette loi. Et puis, le problème reste toujours le même le manque de logements.

Quels ont été vos derniers rapports avec le gouvernement ? Quel est le discours officiel actuel ?

Il ya 3 semaines, le gouvernement Fillon nous a demandés : « Pourquoi vous êtes encore là ? ». Ils ne savent plus quoi faire. Et ils sont super-emmerdés parce que le bilan n’est pas bon.

Interview parue dans La Dépêche du Midi du 3 avril 2009
Article original

Nalaga, nouvel empereur du Top 14

L’ASM Clermont Auvergne possède le nouvel empereur du rugby, il se nomme Napolioni Vonwale Nalaga. Meilleur marqueur d’essais du Top 14, le Fidjien est devenu en quelques semaines et seulement sept matchs, l’homme à abattre pour les défenses adverses. Portrait d’un joueur hors norme.

Chaque saison, la longue coupure du tournoi des six nations est un réel problème pour les grosses cylindrées du championnat qui se voient privées de leurs meilleurs éléments appelés en sélection. Cette année, les équipes françaises les plus représentées lors du tournoi étaient Clermont, Montpellier et Toulouse. Pourtant les Montferrandais n’ont pas semblé faiblir durant l’absence de leurs internationaux, parmi lesquels les ailiers Rougerie et Malzieu. Bien au contraire, le peuple auvergnat a vu éclore une pépite Fidjienne qui marque des essais comme elle enfile des perles.

« C’est le nouveau Lomu! »

En seulement sept matchs, Nalaga a frappé 11 fois, dont quatre rencontres d’affilé marquées par un doublé. Résultat, huit victoires consécutives pour l’ASM, dont sept agrémentées du point de bonus offensif et une première place en championnat. En 2006, la Coupe du Monde des moins de 21 ans est organisée en Auvergne. Les dirigeants clermontois découvrent alors le phénomène Nalaga. Jean-Marc Lhermet, le manageur du club raconte : « Nous l’avions repéré en juin 2006 lors du championnat du monde des moins de 21 ans. Nous l’avons suivi après, et nous lui avons proposé de venir faire un essai chez nous. Dès son premier entraînement, on a vu qu’il était hors-norme. Pour moi, c’est le nouveau Lomu! Son raffut est terrible, il ne donne pas l’impression d’aller vite, mais il est très difficile à prendre. »

Une force de la nature

Les défenses n'ont toujours pas résolu le casse-tête Nalaga

Chez les Nalaga, le rugby est une affaire de famille. Kavekini Nalaga, le père, faisait parti de le l’équipe des Fidji battue par la France en quart de finale de la coupe du monde 1987. « Napo » discute beaucoup avec son père et suivant ses conseils, il débarque en terre auvergnate durant l’hiver 2007. Ayant l’habitude d’évoluer au centre ou même en troisième ligne, le Fidjien est replacé à l’aile par le staff clermontois. « Je préfère tout de même évoluer à l’aile : les coéquipiers me passent le ballon et je n’ai plus qu’à foncer », avoue l’intéressé. Il débute avec les espoirs et très vite intègre l’équipe première. Malheureusement, une blessure au genou lors de son premier match contre Brive en mai 2007 le coupe dans son élan. Qu’importe ! Du haut de son mettre 87 et ses 104 kg, Napolioni est une véritable force de la nature. Les médecins lui prédisaient cinq mois d’arrêt pour son entorse du genou. Il n’en fut rien. « Physiquement, Napo est déjà hors norme. Quant au délai de retour après une telle entorse, je pense que c’est du jamais vu », dixit Jean-Marc Lhermet.

Une intégration « paradisiaque »

Il explose cette saison et permet aux Clermontois de posséder un sacré carré d’as sur les ailes avec Rougerie, Malzieu, Delasau et Nalaga. A gauche, la concurrence est ouverte avec le néo-tricolore Julien Malzieu. Un banc très fourni, c’est sans doute le petit plus qui a manqué aux jaunes et bleus en finale du championnat l’an dernier. Son intégration dans l’équipe s’est opérée d’autant plus facilement que l’équipe comptait déjà deux fidjiens dans ses rangs : Baï et Delasau. Son autre soutient, il va le chercher dans la religion. « Je veux devenir le meilleur. C’est l’un de mes objectifs. Dieu m’y aide. Comme il m’aide dans tout ce que j’entreprends ». Son doigt pointé au ciel à chacune de ses réalisations n’a rien d’un hasard. Le dimanche, il invite les autres Fidjiens qui jouent dans les alentours. « Nous entonnons des chants gospel et nous prions. C’est une façon de nous retrouver ensemble et de vivre notre religion ».
La paire d'ailliers fidjien de Clermont
Le public des jaunars est aux anges et Nalaga pourrait bien devenir l’empereur du Stade Michelin tout comme un certain Merceron en était le président en son temps. Pour l’heure, les Clermontois se déplacent ce weekend chez le dauphin Toulouse pour le match au sommet du Top 14. Une affiche à faire trembler des ailiers Toulousains pourtant très en verve cette saison.