Le tour du monde de l’info #2

Si vous n’avez pas suivi l’actualité, voici un récapitulatif des événements internationaux qui ont marqué cette semaine.

Voyage du pape François en Asie

Le pape François s’est rendu lundi 27 novembre en Birmanie. La répression des Rohingya était l’un des dossiers clés de sa visite. Pourtant, dans le discours qu’il a fait mardi 28 novembre, aux côtés de la dirigeante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, il n’a pas prononcé le mot « Rohingya », mais s’est cependant ému à plusieurs reprises du sort réservé à la minorité musulmane. Il a estimé par ailleurs que l’avenir de la Birmanie passait par « la paix », fondée notamment sur « le respect de tout groupe ethnique et de son identité » rapporte le journal L’Express. Jeudi 29 novembre, le pape est arrivé au Bangladesh où il a rencontré le lendemain, 18 réfugiés Rohingya qui ont fui la Birmanie. Ce n’est qu’à l’issue de cette rencontre qu’il a prononcé publiquement le nom de cette communauté persécutée : « La présence de Dieu s’appelle aujourd’hui Rohingya » a-t-il déclaré. Il a enfin demandé à la communauté internationale de prendre « des mesures décisives » pour résoudre cette crise.

Macron en visite en Afrique

Emmanuel Macron a, lui, entamé lundi 27 novembre sa première tournée en Afrique. Première étape : le Burkina Faso. Lors de son discours, mardi 28 novembre à l’Université de Ouagadougou, la capitale, il s’est adressé à la jeunesse pendant près de deux heures. Il y a notamment abordé les thèmes de la décolonisation et de l’émancipation des femmes, mais aussi les défis de la démographie et de la mobilité ainsi que la création d’un dictionnaire de la francophonie. Il s’est ensuite rendu en Côte d’Ivoire mercredi pour le sommet Afrique-Europe où il a plaidé pour des « opérations d’évacuation d’urgence » en Libye. Enfin, il a terminé par le Ghana, jeudi 30 novembre, où il a notamment salué à travers le président Nana Akufo-Addo, la réussite d’une nouvelle génération de leaders en Afrique « qui croit dans une nouvelle histoire pour l’avenir et la jeunesse ». Cette courte visite a aussi été l’occasion d’aborder la crise politique qui secoue actuellement le Togo, pays voisin.

Le prince Harry se marie

Difficile de louper cette info. Lundi 27 novembre, le prince Harry et Meghan Markle ont annoncé leurs fiançailles. Celle qui deviendra la femme du prince est une actrice et mannequin américaine de 36 ans. Le mariage devrait avoir lieu en mai 2018 d’après un communiqué diffusé mardi 28 novembre par Kensington Palace.

L’UE a voté le prolongement de l’autorisation du glyphosate pour cinq ans

Lundi 27 novembre, l’Union Européenne a voté en faveur d’une nouvelle autorisation pour cinq ans du glyphosate. Les 18 États favorables représentaient 65,71% des voix sur les 65% requis. La France a voté contre cette autorisation. Emmanuel Macron souhaitait en effet l’autoriser pour trois années supplémentaires seulement maximum. Tandis que du côté des organisations non gouvernementales (ONG) de défense de la santé et de l’environnement, c’est l’indignation. Les milieux agricoles, eux, se félicitent du pragmatisme d’un grand nombre d’États membres européens.
En France, le glyphosate est déjà interdit dans les espaces publics depuis le 1er janvier 2017 et le sera totalement pour les particuliers au 1er janvier 2019.

La Corée du Nord fait encore des siennes

Mercredi 29 novembre, à 2 h 48 heure locale, la Corée du Nord a opéré un nouveau tir de missile balistique, deux mois après le dernier en date, le 15 septembre. Pyongyang a affirmé dans la foulée être « capable de frapper la totalité du territoire américain », rapporte Le Monde. Le missile aurait décollé au Nord de la capitale Pyongyang, il aurait en 53 minutes, parcouru 960 km vers l’Est et atteint 4500 km d’altitude. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue mercredi après-midi. Selon le secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, « le Conseil de sécurité doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher une escalade ».

Du nouveau dans l’affaire Trump-Russie : Michael Flynn avoue

« L’enquête russe » sur les éventuels liens entre l’équipe de campagne de Trump et les autorités russes en 2016, connaît un nouveau rebondissement. Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, a reconnu officiellement vendredi 1er décembre avoir menti au FBI sur le contenu de deux conversations téléphoniques avec l’ambassadeur russe alors en place, Sergueï Kislyak. L’acte d’accusation du procureur spécial indique cependant que Michael Flynn n’a pas agi de son propre chef en contactant le diplomate russe. Il aurait informé « de très hauts membres de l’équipe de transition » de Trump. Du côté de la Maison blanche, on soutient au contraire qu’il a agi de façon solitaire. Mais cette thèse risque d’avoir du mal à convaincre, d’autant que Trump agit depuis les prémisses de cette affaire comme quelqu’un qui craindrait des révélations, par exemple en pressant des responsables républicains de boucler rapidement l’enquête menée en parallèle par la commission du renseignement du Sénat.

Le Sénat approuve la réforme fiscale de Trump

Le Sénat a approuvé, samedi 2 décembre, le projet de réforme fiscale de Trump par 51 voix contre 49. Il s’agit de la première grande victoire pour le président. Le projet doit encore être fusionné avec celui de la Chambre des représentants, mais semble être en bonne voie pour aboutir. Le texte prévoit de réduire les impôts de 1400 milliards de dollars sur 10 ans. Cette réforme servira surtout les intérêts des entreprises : leur taux d’impôt sur les sociétés passera de 35 à 20%. Les entreprises vont aussi abandonner le principe de l’imposition mondiale des bénéfices au profit d’un système territorial. Concernant les particuliers, seuls les plus riches auront la garantie de voir leurs impôts diminuer. La classe moyenne, elle, verra les siens augmenter. L’imposition des auto-entrepreneurs est aussi abordée dans ce projet. Cette réforme ne s’attaque en aucun cas aux inégalités, pourtant criantes aux Etats-unis.

Touchés mais pas coulés dans le Golfe de Gascogne

Quelles sont les probabilités pour que deux sous-marins nucléaires ultra-perfectionnés se rentrent tout simplement dedans dans les eaux profondes du Golfe de Gascogne? Très faibles sans aucun doute. Mais c’est ce qui est arrivé dans la nuit du 3 au 4 février 2009 entre Le Triomphant et le HMS-Vanguard, un bâtiment britannique. A l’horizon, pas de constat à l’amiable mais une marée de questions…

Gloire et Déboires de la marine française. Cette semaine, c’est la collision entre deux sous marin nucléaires français et britannique qui nous a bien fait marrer. Révélé le 16 février, l’Express n’hésite pas à pointer du doigt « le lourd silence qui a entouré pendant deux longues semaines cet événement survenu dans le golfe de Gascogne, dans la nuit du 3 au 4 février ».

Lourd silence ou plutôt beau foutage de gueule ? En effet, France Info rappelle que « le ministère de la Défense français expliquait que Le Triomphant avait heurté un « objet immergé » alors qu’il était en plongée, mais qu’il avait pu regagner la base de l’Ile-Longue (Finistère) par ses propres moyens ». Par objet immergé, le ministère sous entendait alors un container qui, par on ne sait quel hasard, ce serait retrouvé à flotter dans l’océan atlantique. C’est vrai que c’est bien connu, l’océan est une grande poubelle : on y trouve n’importe quoi, y compris des containers en profondeurs…

Bref, soucieux de balayé l’accusation de « flagrant délit de mensonge » dont parle le Point, « Hervé Morin a démenti, mardi, toute tentative de dissimulation ». Et c’est là que le ministre de la défense dévoile sur Canal Plus les rouages complexes de la diplomatie étrangère : Suite à l’annonce de la marine française faisant état d’un choc avec un objet immergé, « les Britanniques (…) nous ont dit, ah dites-donc nous aussi on a un problème ». Et voilà comment fonctionne la communication internationale…

Théorie du chaos, crevette et espace tridimensionnel

Que le citoyen français se rassure. L’incident du Golfe de Gascogne n’est pas dû à un déficit de technologies mais à un perfectionnement de celles-ci. Ouf, on est sauvé ! Explication d’Hervé Morin : « Ces sous-marins sont indétectables, ils font moins de bruit qu’une crevette et ne peuvent pas émettre, parce que s’ils émettent, ils deviennent détectables ». Elémentaire mon cher Watson… Le Guardian préfère ironiser devant le loufoque de la situation : « La bonne nouvelle, c’est que nous tenons la preuve que la présence des sous-marins nucléaires britanniques est presque indétectable. La mauvaise, c’est que le HMS Vanguard l’était sans doute un peu trop ». Le Canard Enchainé lui, relativise : « Ca aurait pu être pire. Imaginez le ridicule si on avait heurté le Clemenceau ». Pragmatique, le Daily Mail insiste sur le caractère exceptionnel de cette collision: «seuls les sous-marins britanniques, américains et français sont indétectables à ce point. Et comme la marine française n’a généralement jamais deux appareils de ce type en patrouille en même temps… c’est une incroyable malchance pour la marine britannique d’être tombée sur le seul vaisseau du monde qu’elle est incapable de détecter et dont elle ne sait rien»!

Mais quelle est la probabilité pour que deux sous-marins se retrouvent au même endroit, au même moment, dans l’espace immense qu’est un océan, en trois dimensions, et sans réglementation de circulation qui plus est ? Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération, nous éclaire de sa lanterne : « Il y a une chance sur quelques millions qu’un tel accident se produise. Sauf si on nous ment -ce que je ne crois pas- cela s’est produit. La semaine dernière deux satellites se sont percutés à 800 km/heure au dessus de nos têtes. Cela dit, il se peut que les sous-marins empruntaient une route que les sous-mariniers connaissent bien, dans des couches d’eau où ils sont plus discrets».

De toute façon, c’est surement la faute aux anglais. S’ils ne voguaient pas à gauche, ça ne serait jamais arrivé…