Région : les vœux de Christian Bourquin placés sous le signe de la jeunesse

Christian Bourquin, président de la Région Languedoc-Roussilon (PS) présentait ses vœux mercredi soir lors d’une cérémonie accueillant plus de 5 000 personnes. L’occasion bien sûr d’écouter le discours du président, mais aussi de profiter des petits fours et boissons à volonté confectionnés et servis par les apprentis et lycéens des vingt CFA et établissements professionnels des cinq départements de la région.

« Offrons à notre jeunesse la vision d’un avenir meilleur », le slogan trône sur l’immense banderole qui accueille, depuis l’extérieur, les convives. La vaste salle du parc des expositions de Montpellier, toute de rouge vêtue, est bordée de buffets où l’on se bat pour un petit four après avoir prêté oreille attentive aux propos du Président de la région, Christian Bourquin. Ses vœux mettent la jeunesse et l’optimisme à l’honneur. Le Président promet entre autre 1 600 millions d’euros pour de meilleures conditions d’accès à l’éducation et déclare que les bonnes résolutions doivent être prises pour les jeunes « à qui nous consacrons cette année encore plus de 50 % de notre budget régional. »

Géré par des lycéens, apprentis et leurs professeurs, tout est fait pour satisfaire les invités : salé et sucré se succèdent au fil des tables, créant parfois un véritable engouement. Afin d’accompagner le Pélardon, la fédération de la boulangerie de Montpellier propose : « Qui veut du pain ? Il est aux figues celui là ! » « Ah moi moi moi ! », ça se bouscule, ça joue des coudes. Au point d’en consterner certains ! « C’est typiquement dans la mentalité française. On vient, on mange jusqu’à plus faim et plus encore… On ne verrait pas ça à l’étranger. »

Pour les établissements professionnels qui participent à l’événement, c’est une réussite.
Frédéric Rame, professeur du tout nouveau lycée Georges Frêche de Montpellier explique : « le buffet que nous proposons est élaboré par les élèves apprentis cuisinier. Quant au service, ce sont les élèves de terminale qui suivent des études d’hôtellerie qui s’en occupe. Ils font déjà du service dans nos restaurants écoles, mais c’est une nouvelle expérience pour eux ». Les lycéens gèrent le buffet et le service, mais pas seulement. La sécurité, la décoration florale, la maintenance des locaux, tout est pris en charge par les établissements, qui sont défrayés par la Région de sorte à ce qu’ils n’aient rien à débourser. « Cela nous permet de découvrir de nouvelles choses puis ça nous responsabilise. On se rend compte qu’ici on n’a pas le temps de s’amuser et qu’il faut beaucoup travailler » précise Bret, en formation de maintenance et d’hygiène des locaux à l’E.R.E.A [[Etablissement Régional d’Enseignement Adapté]] de Perpignan. Pour ce lycée qui participe à la cérémonie pour la quatrième année consécutive, la cérémonie des vœux est désormais intégrée au cursus. « Les élèves sont évalués sur leur savoir être, leur travail. Nous préparons l’événement un à deux mois à l’avance puis nous en tirerons le bilan. C’est formidable que le travail des élèves soit valorisé de cette manière », souligne Madame Meneyrol du Lac, professeur d’art plastique de ce lycée et en charge des décorations florales.

L’initiative de la Région est donc un tremplin pour ces jeunes. Béatrice Négrier, vice président de la formatrice professionnelle et de l’apprentissage au conseil régional, a accueilli les élèves en personne plus tôt dans l’après midi. « C’est aussi l’occasion de faire la lumière sur les filières techniques et professionnelles, c’est une très belle initiative de la Région » selon M. Peytavi, professeur de maintenance et hygiène des locaux.

Une belle initiative qui, de surcroît, ne coûte pas grand-chose à la région. « C’est sûr que ça a un coût de défrayer les lycées pour les matières premières et les transports, mais ça coûterait encore plus à la région de faire appel à un traiteur, des serveurs ou un service de sécurité ! » rappelle M. Peytavi.

Nicolas Sarkozy, favorable à un statut d’éditeur de presse en ligne

Ce matin, les traditionnels vœux du Président à la presse se sont déroulés dans une atmosphère lourde. Les conclusions des États Généraux de la presse écrite ont monopolisé le discours. Nicolas Sarkozy annonce un projet sur trois ans, pour moderniser et investir dans le secteur.

Urgences

L’augmentation des frais postaux pour la presse écrite est reportée d’un an. Le manque à gagner sera compensé par l’État. Autre priorité : pour faire face à « l’effondrement des perspectives publicitaires », l’État va doubler ses dépenses de communication orientées vers la presse. « J’espère que personne n’y verra une atteinte à son indépendance » ironise le chef de l’État.

Équité sur le net

Les mesures phares concernant la presse numérique ont été entendues. Un statut d’éditeur de presse en ligne devrait voir le jour, selon les critères présentés par le pôle de Bruno Patino (Pôle Presse et Internet) : « l’exercice d’une mission d’information à titre professionnel à l’égard du public » et « l’emploi régulier de journalistes professionnels ». En outre, les sites d’information auront droit au même régime fiscal que les entreprises de presse traditionnelles. Ils pourront accéder à un taux de TVA réduit, soit 2,1% au lieu des 19,6 % actuels.

Droits d’auteurs

Quant au problème des droits d’auteurs, renforcé par le virage numérique, il devra être « adapté » répond le Président. L’idée est de « remplacer « un droit lié à un support » par « un droit lié à un temps d’exploitation de 24 heures » a-t-il avancé. Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, devrait proposer ces solutions au législateur « dans les meilleurs délais ».

Distribution

L’État va aider le secteur de la distribution par une modernisation des points de vente. Une mission nationale va être mise en oeuvre pour lever les obstacles au développement de ces points. Cela, dans l’objectif de « redonner le goût du métier de diffuseur ». Nicolas Sarkozy prévoit également un « plan massif » de développement du portage. Enfin, le président de la nouvelle Autorité de la Concurrence sera en charge de réfléchir à un changement du Conseil Supérieur des Messageries de la Presse, pour remédier au « risque de diffusion arbitraire ».

Impression

Comme le préconise le Livre Vert, les coûts élevés de l’impression seront réduit de 30 à 40%. Le Président a salué la négociation des partenaires sociaux, en vue de reconvertir les ouvriers en sureffectif. L’État participera aux investissements.

Formation

Dans ce domaine aussi, plusieurs propositions ont été confortées par le chef de l’État. Il s’engage à appuyer « l’axe de la modernisation de la Recherche et de la Formation ». Nicolas Sarkozy a soutenu l’idée d’une Conférence nationale des Métiers du Journalisme, évoquée par Bruno Frappat (Pôle Métiers du Journalisme) et les incite a se réunir rapidement. L’État devrait aussi attribuer des bourses sur critères sociaux pour favoriser une diversité socioculturelle dans les écoles de journalisme.

L’offre

L’État s’engage enfin a financer les innovations éditoriales, pour faire face à la crise de confiance du lectorat. L’idée d’un abonnement gratuit à un quotidien d’information pour les jeunes de 18 ans a été retenue par Nicolas Sarkozy. Il dit avoir été convaincu par l’exemple belge, auquel se référait François Dufour (Pôle Presse et Société).

« Une presse libre, pluraliste et indépendante, c’est l’un des biens les plus précieux de notre démocratie » s’est exclamé Nicolas Sarkozy, en guise de conclusion. Un « Comité consultatif de suivi des États Généraux » constitué par les quatre chefs de pôle, dans un premier temps, devrait poursuivre l’effort, annonce le Président.

Georges Frêche voit la vie en rose

Malgré « une situation économique très difficile » prévue en 2009, voire même en 2010, le président de la région Languedoc Roussillon a tenu à communiquer à chacun, hier mardi 20 janvier 2009, ses intentions et ses espoirs pour les années à venir.

Le parc des exposition paré des couleurs de la région est empli d’une assemblée venant au spectacle. Pile à l’heure, Georges Frêche fait son apparition pendant que le DJ lance la célèbre Foule Sentimentale d’Alain Souchon, histoire de donner le ton d’une cérémonie de vœux qui sera tout en émotion et plutôt clémente pour les adversaires politique.
L’élu régional choisi tout d’abord de se démarquer avec humour de l’État qui « en Languedoc Roussillon, ne s’intéresse qu’à Marseille » et même de tout bord politique en prônant une activité régionale pas de gauche ni de droite.
Pour sa région, il assure « vouloir refonder complètement l’économie », pour laquelle quatre secteurs sont prépondérants et à développer : la viticulture car « si on perdait la vigne on perdrait notre âme » ; le bâtiment et les travaux public ; l’artisanat ; et bien sûr le tourisme. Sur ce dernier point, il est intarissable, et flatte l’orgueil de l’auditoire en vantant les beautés du Sud de la France.
« Tout le reste est à supprimer » affirme-t-il, car bien que certains secteurs survivent encore, les habitants du Languedoc Roussillon doivent utiliser leur intelligence et leur brillance pour faire table rase du passé et apprendre d’autres métiers, se lancer dans d’autres secteurs en s’appuyant sur les pôles d’excellence de la région.
C’est un Georges Frêche conscient des enjeux du 21ème siècle qui présentait ses voeux hier soir, jonglant avec une certaine habilité avec la mondialisation, les pôles d’excellence, le haut débit et les nouvelles technologies.
Pourtant, en plus de cinquante minutes de discours, il parvient à placer à plusieurs reprises que la situation sera très délicate en 2009.
Enfin, il termine son intervention par un hommage à Barack Obama, Président des États-Unis tout fraichement assermenté, aux Américains morts pour la France et à ceux qui se battent pour un monde plus juste : « Tous ensemble, nous sommes une force immense, qui finira par vaincre ».

La Frêche atittude

Mais un discours de Georges Frêche, c’est avant tout une représentation. Au-delà de toute considération idéologique sur ses propos, il est un homme qui se revendique proche des citoyens et qui se targue de leur parler avec un langage qu’ils comprennent. Son franc-parler conjugué à son culot donne souvent des phrases mémorables. Morceaux choisis :

 « Comme le disait mon ami Mao, on ne peut compter que sur soi »

 « Un chef d’entreprise, qu’il soit Français, Parisien ou Toulousain… »

 « Si vous attendez que Jospin ou Fillon créent des emplois à Montpellier ou à Nîmes, vous pouvez encore attendre longtemps, ne vous faîtes pas d’illusions »

 « Sarkozy, j’ai rien contre, j’ai pas voté pour lui je vous le dis, mais bon… »

 « La conclusion, je la mettrai sous l’égide de mon ami Alexandre, Alexandre le Grand »

 «  Il n’y a que 20 % de la population qui n’est pas entre les rails et la mer, si ça continue dans 10 ans quand on leur enverra des cars, on leur mettra des plumes et ils danseront, comme les Navajos en Arizona »