Comment faites-vous pour conserver cette ferveur après 30 années de politique ?
Mon secret : j’aime la politique. J’aime penser le changement, faire bouger les lignes. Je suis là pour jouer mon rôle d’utopiste lucide et réaliste. Ce que j’aime en politique, c’est de prendre des risques. Nous savons tous qu’il y a des dangers, mais l’essentiel est de gouverner autrement. La politique se fait ensemble, ou ne se fait pas. Ensemble, pensons radicalement et transformons quotidiennement.
En tant que député européen, pensez-vous que des ponts peuvent-être établis entre l’Europe et les régions ?
Oui. Je crois qu’il y a des tas de projets régionaux qui peuvent être financés par des fonds européens. A l’heure actuelle, ce n’est pas le cas et c’est dommage. Il faut que les élus régionaux se rapprochent des élus européens et trouvent un projet et des moyens ensemble : formuler un projet régional au niveau européen. Par exemple, dans certaines régions, 14% des projets ferroviaires sont financés par l’Europe. C’est trop peu. Pour que cela fonctionne, il faut qu’il y ait une coopération des régions et un projet collectif. Pour le moment, il n’y a pas de cohérence entre l’ensemble des régions. Nous devons casser cet égoïsme régional.
Quelle place donnez-vous au citoyen dans le projet de transformation prôné par Europe Écologie ?
Une transformation, c’est prendre le temps d’ouvrir des discussions pour que le jugement du citoyen s’intègre dans le projet d’avenir. Concrètement, c’est multiplier les débats publics. Il est nécessaire que le citoyen s’approprie le projet et s’autogère. Dans la société de demain, l’autogestion est quelque chose que l’on peut réaliser, sans attendre une révolution qui n’arrivera pas. C’est possible par un système de coopératives pour vivre mieux ensemble. Nous proposons un pacte de comportement, c’est-à-dire mettre en place les instruments de la transformation écologique, pour des territoires responsables au service des citoyens. Les citoyens en ont marre qu’on les prenne pour des cons.
Dans votre discours, vous avez fait référence à Georges Frêche, quel bilan tirez-vous de son mandat ?
Par exemple, un mauvais bilan économique avec des projets pharaoniques qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt commun. Comme la construction d’une Grande Salle qui a coûté à la Région 54 millions d’euros. Avec cette somme, on aurait pu construire 150 salles culturelles dans toute la région.
Est-ce que l’ouverture d’Europe Écologie à d’autres partis comme Cap21 ou le MoDem, peut-être une limite à sa progression ?
Non, je ne crois pas. Il faut inventer quelque chose de nouveau en politique. Certains partis sont arrivés au bout du rouleau. Nous voulons une culture de partenariat, dans le respect d’un projet commun. Il faut reconnaître les autres, ne pas les considérer comme des adversaires. Si le PS ne comprend pas cela, il ne comprendra jamais pourquoi les électeurs en ont marre des divisions. Et, à la fin, c’est toujours la droite qui va gagner.
Quel écologiste êtes-vous au quotidien ?
Chez nous, nous utilisons l’énergie solaire. Du coup, notre maison consomme un tiers de moins que ce que l’on consommait avant. Pour me déplacer, je prend le moins possible la voiture. Je privilégie le vélo, le métro… C’est beaucoup plus développé en Allemagne où je vis. En France, les gens sont d’ailleurs surpris de me voir prendre le métro parisien. Il faut mettre sa pratique au niveau de son discours. Finalement, être écologiste, c’est avoir une citoyenneté ordinaire.
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