Haut Courant : Vous avez subi de plein fouet l’ouragan Sandy. Comment vous êtes-vous préparé à cette catastrophe naturelle ?
Edward Biemer : Ma famille et moi nous sommes préparés en achetant 24 packs de bouteille d’eau, de la nourriture non périssable, des générateurs et des glacières. On a fait surtout des réserves d’eau potable pour la cuisine et l’hygiène. En fait, on s’est équipé en cas de panne d’électricité. On a fait les achats deux jours avant la ruée et ils ont très vite été en rupture de stock sur les produits de consommation courante.
Credit photo: Edward Biemer
H.C. : Selon vous, l’ouragan a-t-il été suffisamment annoncé ?
E.B : Je pense que ça a été annoncé suffisamment à l’avance. Nous étions bien préparés. Mais pour les personnes modestes, c’était plus difficile de se préparer et d’évacuer.
H.C. : Avez-vous été gravement touché par l’ouragan ?
E.B. : Non, notre maison n’a subi aucun dommage, mais nous n’avions plus d’électricité pendant cinq jours. Notre quartier a été épargné par la tempête même si des arbres sont tombés sur quelques maisons. Nous faisons partie des chanceux pour qui l’électricité est revenue après seulement quelques jours. Mais certains endroits devraient être privés d’électricité pendant encore un mois.
H.C. : L’ouragan était-il impressionnant ?
E.B. : J’étais un peu nerveux pendant la tempête. La tempête ne me semblait pas plus forte que celle que nous avions vu passer dans le New jersey. Mais les dommages que nous avons vus prouvent que c’était l’une des plus dévastatrices qui n’ait jamais heurté notre Etat.
H.C. : Avez-vous pu vous rendre au travail malgré l’ouragan ?
E.B. : Mes parents n’ont pas pu aller travailler pendant trois jours. Ils n’ont rien perdu sur leur salaire ou leurs congés, les employeurs ont été très compréhensifs.
H.C. : Comment avez-vous trouvé l’intervention d’Obama sur le terrain ?
E.B. : Nous étions privés d’électricité pendant cinq jours et nous n’avons pas vraiment entendu Obama parler de la tempête.
H.C. : Pensez-vous que le New Jersey a été plus touché que la ville de New-York ?
E.B. : J’ai l’impression que le New Jersey (principalement les plages au nord de l’État) a été touché plus violemment que New-York. Les images des dégâts vous brisent le cœur. Des gens sont morts, ont perdu leur maison… tellement de personnes ont tout perdu. Cela prendra des années dans certains endroits pour revenir à la normale.
H.C. : Comment expliquer la pénurie d’essence ?
E.B. : Il y a plusieurs raisons. Les raffineries du New Jersey ont subi des dommages importants. Les stations n’ont plus d’électricité pour pomper l’essence, les camions ne peuvent plus faire leurs livraisons, car les routes sont fermées. Quand les stations sont ouvertes, les gens essayent de prendre un maximum de gasoil pour alimenter les générateurs. Récemment, j’ai attendu 45 minutes avant de faire mon plein. La police est présente pour éviter les bagarres et les vols de gasoil aux stations ou dans le réservoir des voisins !
H.C. : Pensez-vous que Sandy et l’intervention d’Obama ont eu une influence sur le vote aux élections présidentielles ?
E.B. : C’est difficile à dire. Je pense que la plupart des gens ont seulement réaffirmé leur choix initial au vu des événements.
H.C. : L’ouragan aura-t-il un impact sur l’économie du New Jersey ?
E.B. : Oui, cela aura un énorme impact car beaucoup de petites entreprises ne peuvent plus fonctionner. Le manque d’essence complique la vie des gens qui font de longues distances pour travailler. Autre problème : les supermarchés sont en rupture de stock sur des produits du quotidien comme le lait et le pain. Le New Jersey vit à l’heure actuelle des temps difficiles, surtout qu’une nouvelle tempête de neige attendue. Elle devrait toucher l’Etat mercredi ou jeudi. Le vent peut souffler jusqu’à 96km/h et on attend jusqu’à 15 centimètres de neige. Beaucoup de foyers qui viennent juste de récupérer l’électricité devraient la perdre à nouveau à cause de cette tempête de neige.
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