Vos enfants sont plutôt Petshop ou boîte à musique ?

Par le 6 décembre 2009

A un mois de Noël, les Montpelliérains commencent déjà à préparer leurs cadeaux. Le jouet arrive en première place sur leurs listes. Ce, à tout âge. Où choisir « le » jeu qui fera plaisir ? Que l’on soit amateur de voitures miniatures ou de dinettes en porcelaine, tous les goûts sont servis. Zoom sur deux enseignes incontournables de Montpellier, et pourtant bien différentes.

Au détour des rues de Montpellier, la magie de Noël s’opère. Les magasins de jouets ne désemplissent pas. Toutes les générations se pressent devant les vitrines de commerces atypiques : du Sanctuaire de la Miniature à la boutique manga Ikoku, en passant par le monde virtuel des jeux-vidéos chez Micromania. Tous les goûts sont servis. Répondre aux envies de chacun, c’est le pari qu’ont fait deux établissements montpelliérains : Pomme de Reinette et Pomme d’Api et la Grande Récré. D’un côté, une petite échoppe regorgeant de merveilles, installée à Montpellier depuis près de quarante ans. Maisons de poupées et vaisseaux spatiaux, toupies et automates, boîtes à musique et autres trésors s’alignent sur les étagères. Sans oublier, à l’étage, le petit Musée du Jouet dévoilant la magnifique collection du propriétaire. De l’autre, une grande chaîne nationale, soit cent-vingt magasins de 1000 m² en moyenne, représentant près de 10% des parts du marché français. Sur les rayonnages, une offre quelque peu différente : les derniers jeux à la mode, aux couleurs vives et à la pointe de la technologie.

Les deux boutiques touchent une clientèle éclectique, de tous âges, de tous styles. Néanmoins, quelques dissemblances sont perceptibles. Fabrice Depardieu, chef d’équipe à la Grande Récré, parle d’un acheteur « moyen-haut de gamme » dont « le budget moyen par enfant à l’époque de Noël est de trente euros ». Plus attaché à un acquéreur qualitatif, fidèle de générations en générations, Alain Simon, gérant de Pomme de Reinette et Pomme d’Api affirme, avec un petit sourire, que sa clientèle est composée de « tous ceux qui rêvent encore et qui ont besoin de faire rêver ». Ce, à « tous les budgets. Vous pouvez même trouver des articles à 1 euro. ».

Chacune des deux enseignes s’est préparée à l’invasion de Noël. Alain Simon effectue ses commandes un an à l’avance. Ses choix sont guidés par l’instinct mais aussi par quarante années d’expérience professionnelle. Il reçoit ses livraisons au mois d’octobre et peut alors exposer son stock pour les fêtes de fin d’année. Ses jouets viennent d’un peu « partout dans le monde. Notamment l’Allemagne ». La Grande Récré réceptionne également ses articles en octobre. Cette fois, le stock est géré par une centrale d’achats dont le siège est à Paris. Fabrice Depardieu et ses collègues, n’ont donc qu’une petite marche de manœuvre quant au choix de leurs produits. Ce sont des stratégies commerciales, sur fond d’accords, qui sont à la base de la mise en avant de produits phare. Par exemple, pour la seconde année consécutive, la chaîne promeut la figure d’Arthur. Un partenariat a été réalisé entre le réalisateur Luc Besson et la direction de La Grande Récré.

En plus de gérer les commandes, les deux boutiques doivent embaucher du personnel supplémentaire pour cette période de l’année. « Pour le mois de décembre, nous engageons deux personnes en plus au niveau des caisses et deux personnes en plus pour emballer les cadeaux. Ce sont des contrats de 27h par semaine » informe Fabrice Depardieu.

Préparer Noël, c’est aussi envisager les tendances, mettre en avant les classiques. Différents selon l’enseigne. Côté Pomme de Reinette et Pomme d’Api, cette année, les produits phares sont : « les maisons de poupées pour les filles. Ça correspond à la mode du cocooning. Pour les garçons, ce sont les chevaliers, les forts qui sont sollicités ». Selon Alain Simon, la boite à musique reste le jouet indémodable. Autre monde, autres tendances du côté de la grande consommation : « Depuis quatre ans, les petites filles sont demandeuses de Petshop. C’est un créneau très fort. Les garçons, quant à eux, apprécient tout ce qui est super-héros : Spiderman, Batman, Wolverine… La série Gormiti fait également fureur ! Cela suit l’évolution connue par les Pokémon. » Pour Fabrice Depardieu, les grands classiques restent le Monopoly, tout ce qui est Playmobil, le Mille-bornes : « La marque Playmobil marche de mieux en mieux. Cette enseigne a une très bonne stratégie commerciale. Elle sait réactualiser des anciennes collections. Par exemple, cette année, elle a décliné le thème Egypte, thème qui date d’il y a 15 ans mais très bien recontextualisé ». La démarche des grandes enseignes est donc très marketing. Ces dernières cherchent à répondre aux besoins du client, à suivre la mode. Suite, aux problèmes qu’il y a eu l’an passé avec les jouets importés de Chine, la clientèle demande de plus en plus des articles made in France. De petites entreprises françaises sont donc sollicitées. Jeujura, fabricant de jouets en bois, et Ecoiffier, spécialisé dans les jeux pour les tout petits. De même, avec la mouvance écologique, les produits « nature » sont très demandés. Une gamme en bambou a notamment été lancée.

La crise ne semble donc pas toucher ce secteur. Chacun est d’ailleurs unanime : « la crise, connais pas ! » D’un côté, « le cœur est toujours là. Ce sont juste les budgets qui s’adaptent » souligne Alain Simon. Autre argument de poids : « les gens achètent toujours autant de jeux. Ça leur remonte le moral, leur fait oublier leur quotidien » affirme Fabrice Depardieu. Langue de bois ? En tout cas, le constat est clair : les magasins sont pleins de monde « même si cette année la saison a commencé un peu plus tard ».

Stratégies commerciales, tendances, effets de mode, … Malgré tout, l’esprit de Noël perdure… Les enfants ont les yeux pleins d’étoiles en regardant les vitrines, et les parents sont prêts à tout pour satisfaire leurs bambins. A commencer par contacter le Père Noël et ses petits lutins !

Catégorie(s) :
Étiquettes : , , , , , , , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Julie Derache

« Un photographe est un funambule sur le fil du hasard, qui cherche à attraper des étoiles filantes » (Querrec) Diplômée du Master 2 Métiers du journalisme, je suis passionnée à la fois par les lettres, l’écriture et par la photographie. J'aime à reprendre les mots d'Eric Valli : « La photographie est avant tout, pour moi, la rencontre, la découverte, l’apprentissage d’autres mondes. Et le partage. C’est parce que ce métier est avant tout humain qu’il me passionne. » Ces propos résument tout. Mes expériences professionnelles, mes rencontres, mes passions, et surtout pourquoi j’ai choisi d’être à la fois journaliste et photographe. Amoureuse des mots, des livres, des images et des rencontres, j’ai toujours eu à cœur de comprendre le monde et de défendre ce que je crois être des causes justes. Curieuse, j’ai toujours voulu acquérir le plus de connaissances et d’expériences possibles dans divers domaines. Ainsi, mes multiples cheminements, atypiques bien souvent, se sont constamment éloignés des sentiers battus. Jeune, je me suis engagée par le biais d’une action pour la protection de l’environnement soutenue par PPDA, Roger Gicquel, Robert Hossein, entre autres. Grâce à cela, j’ai appris les bases du métier de journaliste, son éthique, et surtout à me dépasser pour aller vers l’autre. Ensuite, mon baccalauréat littéraire en poche, je me suis dirigée naturellement vers des études d’Histoire. Après ma licence, je suis allée voir ce qui se passait ailleurs, au Québec. M’intéressant à l’investigation et voulant m’immerger dans l’histoire du pays qui m’accueillait, j’y ai écrit un essai sur la femme amérindienne chrétienne en Nouvelle France dirigé par Paul André Dubois (Université Laval), explorant ainsi la culture et l’environnement des Premières Nations. A mon retour, je me suis vraiment lancée dans le journalisme. D’abord en intégrant le Master 1 Science Politique et le Master 2 Métiers du Journalisme, puis en faisant des stages dans le monde de la presse comme du photojournalisme. Notamment à l'Agence Vu, au sein de la rédaction locale, de la rédaction Culture/Magazine de Midi Libre et de celle de Polka Magazine où j’ai notamment eu la chance de pouvoir publier une première photographie commandée par Alain Genestar. Au sein du Master, j'ai également rédigé un mémoire intitulé « Au delà des clichés. Des évolutions du photojournalisme et de l'avenir d'une profession » sous la direction d'Edwy Plenel. A ce jour, je le retravaille en vue de le publier. Pour conclure, je pourrai vous dire, en reprenant les mots de Cédric Gerbehaye : « Je fais de la photo parce que j’ai des convictions », en ajoutant que pour moi le journalisme, c'est à la fois les mots et l'image, et que mon objectif est de faire des reportages pour documenter ce dont on ne parle pas, pour rendre compte, pour témoigner en prenant le temps, en analysant, en assumant sa subjectivité.