Gender marketing : des clichés sous le sapin

Un garçon peut-il jouer à la poupée ? A l’approche de Noël, la question est brûlante. D’après la sociologue Mona Zegaï, les stéréotypes de genre véhiculés dans les magasins et catalogues de jouets n’ont pas diminué. Petit tour d’horizon.

A gauche, un rayon rose, à droite, un rayon bleu. Dans le rayon jouets du Géant de l’Avenue du Mas d’Argelliers à Montpellier, la vision est frappante. En s’approchant de plus près, on observe de façon très nette la distinction entre le côté « fille » et le côté « garçon »… à ne pas confondre. Deux enfants d’environs cinq ans s’approchent des poupées, accompagnés de leur maman. « Oh une Barbie ! Regarde ! », s’exclame la petite à son frère. « C’est pour les filles, j’aime pas ! », répond le bambin. Le ton est donné. La petite, désarçonnée, observe la poupée rose. De son côté, la maman s’enthousiasme auprès de sa fille, « regarde ma chérie, elle a tous les accessoires », mais c’est trop tard, la petite, n’en veut plus.

Sur les étagères, les Barbies sont entourées d’autres jouets « pour filles » : coiffeuse, kit de manucure, coffret de perles… Dans le rayon a priori destiné aux garçons, on trouve des jeux de stratégie aux couleurs très sombres, mais aussi et surtout les fameux jeux de voitures, avec les couleurs rouge, vert, noir, parfois orange… mais jamais rose.

Cette différenciation de genre dans le commerce a un nom : le « gender marketing » [marketing de genre, ndlr]. Il s’agit de différencier les stratégies marketing et les produits commercialisés en fonction du genre. Tel ou tel produit sera destiné aux femmes ou aux hommes. Cette pratique est décriée par les féministes, qui condamnent entre autre une certaine forme de machisme et la perpétuation d’une société patriarcale, où l’homme a le pouvoir sur la femme.
Ainsi, dans les rayons de la grande surface de Montpellier, il est aisé de comprendre quel produit est destiné à quel sexe. Dans cette stratégie marketing de différenciation, un exemple est particulièrement criant : la couleur. Le rose, le bleu.

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Selon la sociologue Mona Zegaï, qui a travaillé sur les discours dans le monde du jouet et leur transformation dans le temps, ces différenciations sont de plus en plus marquantes sur les jouets destinés à un jeune public de plus de trois ans. Dans son travail de recherche, la doctorante explique que ces stigmates de couleurs se sont largement accentués à partir des années 1990. On assistait alors à la naissance d’une mise en scène des différences de sexe.

 

L’Allée des Héros

Dans le magasin de jouets La Grande Récré au Polygone de Montpellier, la chef de mise en rayon explique : « Ici, nous ne classons pas les jouets en fonction du genre, mais par thématique. Il est vrai que certains jouets sont plus destinés à un jeune public masculin, avec les figurines de super héros comme Avengers ou Spiderman. On a appelé ce rayon ‘l’allée des héros’ ». Mona Zegai explique en effet qu’au fil des années, les stéréotypes n’ont pas diminué, ils ont simplement changé dans leur mise en scène textuelle. « Par exemple, dans les catalogues, on ne verra plus la rubrique garçon/fille, mais des rubriques ‘héros’ et ‘princesses’ », explique-t-elle.
De son côté, la responsable de mise en rayon de La Grande Récré se défend : « nous ne sommes pas responsables de la couleur des paquets, ce n’est pas de notre faute si les jouets sont soit bleus, soit roses, si tel jouet est plutôt adressé à tel ou tel sexe. Il faudrait se tourner vers les fabricants de ces jouets ». Soit.

Autre élément, la représentation des filles et des garçons à travers la publicité faite autour du jouet. Par exemple, « dans les catalogues ou sur les packaging des châteaux, les filles vont être assimilées à l’intérieur [détail de l’intérieur du château de princesse, ndlr], et les garçons à l’extérieur [détail de l’extérieur du château fort, ndlr] », détaille Mona Zegai. Chez l’enseigne Jouet Club, ce constat peut se faire. En ouvrant le catalogue de l’enseigne, on retrouve la fameuse photo d’une petite fille passant l’aspirateur. « Dans les publicités pour déguisements par exemple, on peut voir souvent des petites filles déguisées en super héros ou en pirate. Mais on ne voit jamais de garçon déguisé en princesse », constate Mona Zegai. Son hypothèse d’explication : « le masculin est peut-être plus valorisé que le féminin ».

De son côté, un responsable marketing de Smoby, grande entreprise française et européenne de fabrication de jouets pour enfants, donne la vision de la marque : « Chez Smoby on reste encore assez traditionnel. On part du principe que les poupées, c’est pour les filles. On ne va pas investir lourdement dans une campagne de publicité montrant des garçons jouant à la poupée, ça ne sera pas rentable ». Cela a le mérite d’être clair.

« Il y a une certaine évolution aujourd’hui », explique Mona Zegai, «certains fabricants de jouets tentent de remettre en cause ces stéréotypes ». En déambulant dans les rayons du même Géant, on peut en effet apercevoir la fameuse dinette. Mais cette fois-ci, le packaging est très neutre, avec des couleurs vertes, jaunes, bleues. Sur la photo du paquet, un garçon et fille s’exerçant tous deux à la cuisine. En 2015, l’enseigne Super U avait aussi défrayé la chronique en affichant une campagne publicitaire neutre pour les jouets.

Alors, révolution en marche ? « Il faut comprendre que lorsque les enfants effectuent leur liste de cadeaux de Noël, ils peuvent être amené à une certaine forme d’autocensure, soit parce que le cadeau qu’ils désirent se trouve dans une rubrique du catalogue qui ne leur est pas destiné a priori, soit parce que les parents eux-mêmes exercent une forme de pression sur leur enfant », rappelle la sociologue. Révolution ou évolution… la réponse se trouvera peut-être dans la liste pour le papa Noël.

Un Père Noël qui a du chien

Déguisements, calendriers de l’avent ou collier à motifs enfantins…Mais non, il ne s’agit pas de cadeaux pour vos chérubins ! Le Père Noël récompense aussi les animaux de compagnie les plus sages.

« La tendance British est à l’honneur chez Gueule d’Amour » annonce le site de Marque de vêtements et accessoires pour chats et chiens tendances . Le classique manteau uni et la clochette sont désormais ringards : pour cet hiver, place au tissu écossais aux décors floconneux et aux accessoires « ludiques ». Frisbee décoré de bonhommes de neige, peluche à l’effigie de noël qui fait pouet, à l’unité ou en assortiment…la gamme se décline au-delà de ce qu’on ne pourrait imaginer. Et pour qu’il ne manque aucun détail, repas de fête et bijoux complètent le tableau : friandises en forme de couronne « à placer sous le sapin » ou colliers étoilés, « votre chien pourra-t-il patienter jusqu’à Noël ? » ose le détaillant. Cette lubie ne serait, cependant, pas qu’une pure création commerciale.

Chez Ami Chien à Montpellier, Marie Christine remarque à propos de Noël : « Une année, juste avant les fêtes, j’ai fait près d’une centaine de toilettages dans la semaine, c’était fou. » Le passage par un salon de toilette serait il considéré comme un cadeau de Noël pour l’animal ? Pas tout à fait : « Les gens souhaitent que leur chien soit beau lorsque la famille sera présente. Parce que, quand la belle mère ne supporte pas l’odeur, je vous dis pas ! » s’amuse la gérante de l’Ami Chien. Une cliente venue chercher son caniche tient à justifier : « Il était dégoûtant depuis les dernières pluies, et d’habitude je l’amène ici tous les trois mois. Mais là il sentait vraiment mauvais. » Pour un tarif moyen entre 35 et 60 euros, uniquement pour le toilettage, c’est plutôt le maître qui se fait un cadeau.


« Noël reste un bon moment entre le chien et le maître »

Il n’empêche, sur les forums canins, le sujet « cadeau de Noël » attire et fait participer les internautes. A un sondage lancé sur ces plates-formes de discussion, ils sont 52 % à affirmer qu’ils offriront un cadeau pour les fêtes de fin d’année. Les dépenses peuvent paraître surprenantes, depuis le foie gras jusqu’au pneu de voiture en passant par l’oreille de porc ou le serre-tête bois de renne. « Noël reste un bon moment entre le chien et le maître » insiste Maya.

Quant à ceux qui répondent par la négative, gare à ne pas considérer qu’ils abandonnent leur animal : « Non, pas besoin d’attendre noël pour leur acheter ce dont ils pourraient avoir besoin. » rétorque Chloé. Une position que revendique également Christophe : « Pour les miens cette année ce sera rien du tout, car déjà ils ont des nonos toute l’année, les jouets ils jouent pas avec, et comme je dépense 300€ de véto tous les mois pour l’acupuncture de madame, j’estime que c’est déjà pas mal ! Et je voudrais au moins un mois dans l’année me faire plaisir à moi et ne pas bouffer des pâtes ! (c’est d’ailleurs mal parti ce mois ci encore). »

Même si, comme le reconnaît Marie-Christine « les ventes ont plongé avec la crise », force est de constater que certains animaux de compagnie comptent parmi les privilégiés. « On ADORE son petit ourson et son nœud très mignons sur le dos ! » rappelle l’accessoiriste du web. Au bonheur des chiens, des maîtres et des commerçants.

La « hot » saison pour les commerçants

La course folle aux cadeaux de noël bat son plein dans les rues commerçantes de l’Ecusson. Jouets, vêtements, gadgets, gastronomie… les vitrines des magasins se parent de leurs plus beaux atouts pour attirer le client. Au cœur de cette frénésie, le marché du sexe commence à trouver sa place.

Ce dernier week-end avant les fêtes de noël, l’affluence ne tarit pas chez Lilou Plaisir, situé en plein centre-ville de Montpellier. Ce « love store » est une enseigne « coquine, sensuelle, dédiée aux couples, aux femmes et aux amis » explique Rachel, sa responsable boutique. De plus en plus en vogue, ce nouveau concept qui ne propose ni films pornographiques, ni cabines privées entend s’éloigner du modèle standard qu’est le sex-shop. Une stratégie qui porte peu à peu ses fruits. «Tout comme la Saint-Valentin, noël est une période exceptionnelle en termes de fréquentation et d’achats »,affirme fièrement Rachel.

Il faut dire que cette année, l’entreprise n’a pas hésité à sortir l’artillerie lourde pour optimiser sa visibilité et ses bénéfices. Les jeunes employées, vêtues d’affriolantes robes de mère-noël, sont partout. Quand elles ne conseillent pas les visiteurs dans la boutique, elles interpellent les passants devant l’entrée, ou, distribuent prospectus et échantillons gratuits dans les artères commerçantes de la ville.

Cette opération de communication coup de poing traduit une évolution certaine des mœurs. Lilou Plaisir est ouvert depuis plus de 5 ans. A en croire sa responsable, la clientèle ne cesse de s’élargir et s’émanciper dans l’expression des désirs. « Les mentalités progressent notamment grâce à la télévision, aux séries et films qui parlent ouvertement de sexualité. » Le rapport à l’objet sexuel a tellement changé, que désormais, certaines entreprises n’hésitent plus à s’approvisionner ici, pour offrir des cadeaux coquins(ou plutôt taquins) à leurs employés.

Noémie et Claire illustrent bien cette évolution des mœurs. La fille a décidé de faire découvrir le love store à sa mère, ressortie armée d’un cadeau sexy pour son compagnon. Une complicité qui a tout de même ses limites. Noémie, restée devant l’entrée du commerce, ne veut en aucun cas savoir ce que sa mère a acheté. Pour les deux femmes, ce concept de boutique est jugé moins «honteux» qu’un sex-shop. Claire, tout sourire, se réjouit « qu’ «il y’ait aujourd’hui moins de tabous pour rentrer dans ces magasins ».

S’il ne remporte pas nécessairement l’adhésion générale, ce love store a au moins le mérite d’attirer une foule de curieux, à l’image de Nathalie et Michel. Lilou Plaisir a laissé de marbre ce couple de lozériens quinquagénaires en vadrouille. « On imagine bien s’offrir un cadeau de noël de ce genre, mais là ça ne nous a vraiment pas donné envie. »

Les sex-shops tirent moins leur épingle du jeu

Changement d’ambiance en pénétrant dans le sex-shop « le Grand Vertige », situé à proximité de la gare. Ici les clients, plus discrets, arrivent au compte-goutte. Depuis le début de la journée, le commerce connait pourtant une affluence inhabituelle.

Christophe, employé depuis 4 ans, assure que noël n’est une aubaine ni pour le chiffre d’affaire, ni pour la fréquentation du magasin. Certes, il constate une hausse sensible des ventes, mais celle-ci reste beaucoup moins significative que pour des loves stores comme Lilou Plaisir. Globalement, le sex-shop fonctionne grâce à une clientèle masculine d’habitués, ce qui érige une barrière encore infranchissable pour d’éventuels visiteurs. Christophe précise qu’«un sex-shop propose les mêmes produits qu’un love store, mais la stratégie marketing est différente ». Dans ce genre de magasin, les clients consomment tout simplement de façon moins artificielle. Autrement-dit, les visiteurs, qu’ils soient seuls ou en couple, achètent tout au long de l’année et non à l’occasion de fêtes ou autres évènements.

L’employé du « Grand Vertige » constate néanmoins une plus forte fréquentation des femmes à cette période de l’année. « A noël, ce sont surtout des groupes de filles qui viennent pour s’amuser. Les cadeaux pour le « fun »l’emportent sur les présents destinés aux couples. »Au détour d’un rayon, Laurine, 23ans est l’une des rares clientes rencontrées. Quelque peu intimidée, elle assure s’être déplacée au nom d’un groupe d’amis pour offrir des sous-vêtements en bonbons à leur copine. C’était la première fois qu’elle entreprenait un tel achat.

Love store ou sex-shop, les cadeaux coquins de noël séduisent de plus en plus la gente féminine. Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse… .

Noël : entre tradition religieuse et fête populaire

A l’origine, noël est une fête païenne marquant le solstice d’hiver. Au fil du temps cet évènement devient une importante fête chrétienne célébrant la naissance du Christ. Aujourd’hui, c’est avant tout une fête commerciale. Dans notre pays, elle reste néanmoins empreinte de tradition religieuse. Ce dimanche 18 décembre, en fin d’après-midi a lieu le concert annuel de noël à la Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier. Une occasion d’évoquer l’aspect religieux de noël proche de son caractère populaire.

16h, devant la majestueuse cathédrale gothique. Les derniers arrivés se pressent sous un vent glacial avant de prendre place dans l’édifice. A l’intérieur, le public est assez âgé malgré la présence de quelques familles avec de jeunes enfants. Déjà assis depuis bien longtemps, Maurice, 82 ans, s’impatiente : « j’ai hâte que ce concert commence ! ». Et d’ajouter. « Il est important de perpétrer les traditions catholiques ». « Traditions chrétiennes ! » corrige Josiane, 72 ans, venue avec une amie, avant de confier : « nous sommes protestantes ». Le père Michel Plagniol, archiprêtre de la cathédrale met tout le monde d’accord : « cet évènement s’adresse à tous, c’est un lien culturel ».

16h15, le concert débute. Une douzaine d’enfants, vêtus de blanc, entonnent en chœur le « Noêl de Bresse ». Ils ne chantent pas toujours justes, ni ensembles, mais peu importe la magie s’opère. Une dizaine de minutes plus tard ils sont remplacés par leurs ainés : 90 choristes, hommes et femmes d’âges variés. Ils alternent entre chants populaires et plus religieux en français allemand ou occitan. Leurs voix résonnent harmonieusement avec le son de l’orgue. Entre chaque morceau, Jean-Michel Balester, le chef des chœurs, prend le temps de présenter le chant à venir et explicite son choix.
17h, entracte. L’adjoint à la culture de la ville de Montpellier, Philippe Saurel témoigne. Il est venu en simple qualité d’invité de sa paroisse qui l’a baptisé. Selon lui, il y aurait 60% de catholiques à Montpellier à l’image de la France, « vieux pays chrétien ». Il précise ensuite que « cette manifestation culturelle est une façon pour les catholiques de célébrer noël une semaine avant ».

17h15, reprise. Au cours de cette deuxième partie, au côté des chœurs, la soliste Soprano Ulrike Van Cotthem impressionne par sa performance vocale qui réchauffe en partie les spectateurs. Pour le final, les enfants sont de retour sur scène pour s’unir aux autres. Quelques chants classiques comme « douce nuit » sont repris par le public.

18h15, le concert se termine sur une note d’humour du chef des chœurs. Il lance un appel à candidatures pour participer à la chorale hebdomadaire du jeudi soir avant de proposer une audition générale appelant ainsi les quelques 400 spectateurs à reprendre le classique « Il est né le divin enfant ».

Après sa performance, Michel Balester revient sur ce « moment de partage ensemble dans la joie de noël ». Il souligne « l’importance de renouer avec les traditions du Languedoc, de Montpellier, de cette cathédrale », un « terroir musical » à défendre. Avant d’insister sur « le côté traditionnel, essence même de la fête de noël qui est là depuis la nuit des temps, évocation de la naissance de l’enfant Jésus, elle est aussi chargée de toutes ses traditions qui nous amènent à nous retrouver en famille, à faire attention à l’autre ». Ces paroles pieuses peuvent paraître un tantinet angéliques. Mais au-delà des croyances, et outre l’aspect commercial, pour beaucoup, noël reste une fête populaire et familiale basée sur le partage.


« Pour moi, le 14 juillet est une fête nationale populaire et Noël, une fête avant tout religieuse »

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Trois questions à Marie, 21 ans, déléguée régionale de la section montpelliéraine de l’association des Chrétiens des Grandes Ecoles. Cette étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier accepte de témoigner, sans complexe, le sourire aux lèvres.

Quel est votre programme pour Noël ?

Marie : Une première fête en famille avec mes grands-parents maternels le 24 au soir, suivie de la messe de minuit. Le lendemain midi, nouveau repas avec mes autres grands parents. Au menu la traditionnelle dinde au marron qui peut varier en fonction des régimes et pour le dessert bûches pour tout le monde !

Selon vous, où se situe noël entre fête populaire et tradition religieuse ?

M. : Tout d’abord, cette fête représente la Nativité, elle est avant tout religieuse mais il y a aussi une grande dimension familiale. Pour moi, le 14 juillet est une fête nationale populaire et Noël, une fête avant tout religieuse.

Quelle place occupent les croyances en cette période de surconsommation tempérée par la crise ?

M. : Je pense que la crise entraîne une remise en cause de la société de consommation, ce qui va amener chacun à se poser la question des priorités de sa vie. Cela ne signifie pas forcément se tourner vers la religion catholique mais plutôt vers le bon sens et les valeurs du catholicisme.

Rovaniemi : du tourisme au pays du Père Noël

Depuis 1950 et le passage d’Eleanor Roosevelt, Rovaniemi est considérée comme la ville du Père Noël. Chaque année, la capitale de la Laponie finlandaise voit affluer les touristes venus de partout dans le monde pour vivre la magie de Noël.

Le site de l’office de tourisme finlandais annonce la couleur : « Pourquoi le vrai Père Noël vit-il en Finlande ? Parce que c’est seulement ici que vous pouvez le rencontrer tous les jours de l’année, gratuitement ». Le barbu le plus célèbre du monde a en effet élu domicile dans une ville de 60 000 âmes, située à 10 km au sud du cercle polaire : Rovaniemi.

En deux décennies, la capitale de la Laponie finlandaise est devenue l’une des destinations phares des touristes pendant l’hiver. Jusqu’à 20 charters y atterrissent par jour à la période de Noël. Et chaque année, c’est la même ritournelle.

« Tout est mis en œuvre pour retrouver la magie de Noël », Aurélie, future touriste à Rovaniemi

Quoi de mieux que de passer le réveillon avec le Père Noël lui-même ? Parmi les personnes qui ont choisis d’affronter le climat extrême de la Finlande, on trouve Aurélie. « C’est un peu un rêve d’enfant » confie la jeune femme, qui a décidé de séjourner à Rovaniemi du 23 au 27 décembre. « Tout est mis en œuvre pour retrouver la magie de Noël ». Et si le Père Noël ne vivait pas en Laponie ? « Je sais qu’il vit là-bas rétorque-t-elle, je l’ai vu en vidéo ! ».

Budget indispensable

Partir à la rencontre du personnage préféré des enfants, c’est bien. Avoir un budget, c’est indispensable. Au départ de Paris, avec une escale à Helsinki, Aurélie avoue que son voyage lui a coûté « environ 2 000 euros ». Un séjour qui comprend « l’aller-retour, l’hôtel, les petits déjeuners, les repas du soir, deux déjeuners, ainsi qu’une initiation à la conduite de rennes, une visite du village du père noël, et une visite de la ferme des rennes ».

En complément, les tour-opérateurs proposent aussi des options. Elles ne sont pas obligatoires, mais se révèlent nécessaires. « Il faut savoir que les 24, 25 et 26 décembre sont des jours fériés, donc tout est fermé » prévient Aurélie. Pour éviter l’ennui, elle a donc décidé d’ajouter, par exemple, une « excursion en moto neige pour voir les aurores boréales ».

Une option revient à 110 euros. « Rajouter 110 euros ou refaire un voyage à 2 000 euros, autant tout faire maintenant. C’est peut-être quelque chose qu’on ne refera jamais ! » lâche la jeune femme, avant d’ajouter sur le ton de l’humour : « Je demanderais au Père Noël de me rembourser le voyage… ».

Plus d’un demi-million de visiteurs viennent passer chaque année quelques heures, parfois quelques jours dans ces vastes étendues enneigées. Le tourisme génère 200 millions d’euros de recettes en Laponie finlandaise, dont 60% en hiver, entre début décembre et mi-janvier. Rencontrer le Père Noël, ça n’a pas de prix.

Des fêtes de fin d’année solidaires

Jean-François n’a pas hésité à donner de son temps le jour de Noël pour aider une famille de demandeurs d’asile.

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion pour nombre d’entre nous de se retrouver en famille. Durant une période où les plus démunis peuvent se sentir isolés, certains ne font pas de trêve dans leur engagement. C’est le cas de Jean-François, 53 ans, secrétaire du Comité de parrainage de familles demandeurs d’asile du canton de Firminy créé le 20 décembre dernier. Dans le cadre de son engagement au sein de l’association, cet habitant de Firminy (Loire) a aidé une famille kosovare demandeur d’asile à déménager dans un nouveau logement le jour de Noël.

Tout est parti d’un comité de soutien monté en novembre autour de deux familles demandeurs d’asile menacées d’expulsion. « A la rentrée de la Toussaint, cette famille, résidant en France depuis mars 2010, s’est présentée à l’assistante sociale du collège de Firminy, où est scolarisé un de leurs enfants avec une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Elle a alors été mise en contact avec le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) de la Loire, auquel la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) est adhérente » explique Jean-François.

En tant qu’administrateur départemental de la FCPE locale, il est donc allé rencontrer cette famille lors de la permanence hebdomadaire du RESF à Saint-Étienne. « Ce jour là, une famille tchétchène de Firminy était aussi présente. Elle réside en France depuis trois ans, mais déboutés de leur demande d’asile, les sept membres de sa famille devaient quitter leur logement du Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) avant un mois» ajoute Jean-François.

Soutien aux familles demandeurs d’asile

Ces deux familles comptent huit enfants scolarisés dans divers établissements de la ville. Un comité de soutien est ainsi né le 17 novembre sur la base de la scolarisation des enfants à Firminy. L’une de ses premières actions a été de lancer une pétition pour demander au préfet de la Loire de ne pas expulser ces familles. Après un rassemblement le samedi 20 novembre, l’initiative a obtenu plus de 2 000 signatures. À ce jour, le préfet n’a pas répondu aux sollicitations de ce comité de soutien.

Pour le suivi des familles, une association a été constituée : le Comité de parrainage de familles demandeurs d’asile du Canton de Firminy. Les statuts de cette association, qui comporte une trentaine d’adhérents, précisent qu’elle « a pour but de venir en aide aux personnes, ou familles, relevant du droit d’asile et résidant sur le territoire du Canton de Firminy, pour permettre leur intégration sociale et la scolarisation de leurs enfants. »

Disponible même le jour de Noël

Diverses initiatives ont déjà permis de récolter de l’argent pour ces deux familles. Et le comité de soutien a quant à lui permis qu’elles aient un toit. « Nous avions décidé de tout faire pour trouver un logement à la famille kosovare qui était logée à six dans une chambre d’hôtel de 9 m² et qui coûte à l’État 60€ par nuit, soit 1 800€ par mois. Une piste a été proposée par la paroisse locale. Les démarches ont pris du temps : la signature du bail, l’attente de Gaz de France pour remettre le gaz… L’appartement a finalement été prêt le 24 décembre» raconte Jean-François.

«J’étais l’un des seuls disponibles le jour de Noël, je suis allé volontiers les aider à déménager, dans la neige» poursuit-il. «Mais il manquait encore un matelas dans la chambre des parents. Je me suis donc déplacé à Emmaüs l’après-midi pour en récupérer un.» La seconde famille a obtenu le maintien dans son logement du CADA jusqu’au 15 janvier.

New York – Toulouse en 42h, c’est possible ?

New York, Moscou bloquées par la neige, des centaines de vols annulés… Une impression de déjà-vu. La semaine dernière, la météo, déjà capricieuse n’épargnait pas les aéroports européens. Les avions cloués au sol par un brouillard givrant et une importante couche de neige condamnaient des milliers de passagers à passer Noël dans les terminaux des compagnies aériennes. Voici une histoire, parmi tant d’autres, d’un retour en France plus compliqué que prévu.

Raiponce vs Megamind : la tête blonde défie le crâne bleu

En cette période de Noël où le rêve est de mise, la bataille fait rage pour conquérir le cœur les enfants. Disney-Pixar et DreamWorks lancent leurs petits derniers sur le ring cinématographique de fin d’année. Raiponce contre Megamind, un conte de fée contre une histoire de superhéros, une jolie princesse blonde contre un méchant pas si méchant. Quelques pistes pour vous aider à choisir votre camp.

Les hamburgers aussi fêtent Noël

A l’occasion des fêtes de fin d‘année, la chaîne de restauration rapide Quick lance son burger au foie gras. Cette opération avait déjà été réalisée l’an dernier par Speed Burger. Les consommateurs seront-ils au rendez-vous ?

Du 17 au 19 décembre, sera vendu dans les restaurants Quick un burger au foie gras pour la somme de cinq euros. Ce coup marketing n’est pas une première. Speed burger, enseigne de livraison de hamburgers, avait déjà lancé un produit similaire en décembre 2009. « Pour une entreprise de notre taille, ce sandwich s’est bien vendu. Ce sont près de 6000 burgers spécial fêtes de fin d’année qui ont été consommés. » déclare Anne-Marie Brogier, responsable marketing et service de Speed Burger.

L’enseigne propose cette année aussi sa recette spéciale Noël : le burger Saint Jacques. Les ingrédients sont surprenants. Le pari a été fait d‘allier noix de Saint Jacques et saumon fumé avec une tranche de pain d’épice, le tout relevé d’une sauce curry. « Notre volonté est de surprendre le consommateur en proposant des recettes originales » ajoute Mme Brogier.

Intégrer du foie gras, aliment phare des repas de Noël en France, parait moins risqué. Mais les recettes diffèrent. Quick a opté pour du foie gras de canard en dés fondants. Alors que Speed burger avait l’an dernier fait le choix du médaillon de canard.

Curiosité et réticence des consommateurs

Le burger au foie gras? Certains consommateurs sont séduits par l’idée. « Je trouve originale l’alliance foie gras/hamburger. Ça me parait intéressant d’un point de vue gustatif. Je suis curieuse de le goûter » explique Julie, 24 ans. Arnaud, 26 ans pourrait se laisser tenter par « l’aspect décalé de la proposition. Cependant je doute que la cuisson très douce qu’exige un produit aussi délicat soit respectée et que la qualité du foie gras soit au rendez vous. »

Si curiosité il y a, la réticence prédomine chez les consommateurs. « Ils n’osent pas tester le burger Saint Jacques. Le pain d’épice fait peur, tout le monde n’aime pas le mélange sucré/salé. Pourtant, le pain d’épice est seulement présent pour mettre en avant le goût des Saint Jacques » déclare Anne Marie Brogier.
De là à dire que les mets traditionnels de Noël ont leur place dans les fast food, à vous d’en juger.

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Noël dans la rue

Repas, sapin, cadeaux, crèche… Chaque année, c’est le même rituel. À l’approche de Noël, les familles s’organisent pour rendre l’événement convivial. Certains pourtant sont laissés en marge de cette fête tant attendue. Noël a-t-il encore un sens lorsqu’on n’a ni toit, ni famille, ni argent ? Rencontre avec des sans domicile fixe dans les rues montpelliéraines.