Mousson à la Mosson

Par le 17 octobre 2014

Inondée à deux reprises ces derniers jours, la capitale héraultaise, encore gorgée d’eau, connaît d’importants dégâts matériels. De Philippe Saurel (Maire DVG) à Loulou et Laurent Nicollin, les Montpelliérains médusés prennent conscience de l’ampleur des réparations à effectuer. A l’ouest de la ville, le quartier de la Paillade n’a pas échappé aux intempéries diluviennes. Comme en 2003, le stade de la Mosson se trouve dévasté. Enceinte inondée, pelouse arrachée, vestiaires souillés : le constat fait mal pour le MHSC.

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Une moto sur le terrain

Mardi 6 octobre, une semaine après avoir essuyé des chutes d’eau records, la ville de Montpellier se réveille ruisselante une nouvelle fois. Or, les 300 litres par mètre carré tombés sept jours plus tôt imprégnaient encore la cité languedocienne. N’ayant pas eu le temps d’évacuer l’eau qui s’y trouvait déjà en abondance, les sols ne peuvent plus en absorber une goutte. La ville est une éponge. Le stade de la Mosson ne fait pas mieux.

«L’eau est montée jusqu’à trois mètres de hauteur à l’intérieur du stade», indique Laurent Nicollin, engloutissant vestiaires, salle de presse, bancs de touche et même les gradins les plus bas. Les portes anti-inondations ne pouvaient rien face à la taille de la vague qui a assailli l’enceinte. La base de la tribune Corbières porte les stigmates de cette puissance. Fissurée sur plusieurs mètres, elle devra être consolidée avant d’accueillir à nouveau des spectateurs. Le théâtre du bon début de saison de l’actuel septième de Ligue 1 offre ainsi un spectacle désolant. La pelouse quant à elle n’est que vase et glaise. Parsemée de détritus charriés par les eaux, on y a même retrouvé… une moto !

Parer au plus pressé

« Les dégâts sont énormes », a rappelé Nicollin fils. Les travaux seront longs et la trêve internationale (6-16 octobre) bien trop courte. Joueurs et supporters ne retrouveront pas leur antre de sitôt. « Pas avant décembre » se murmure-t-il un peu partout. Pas de date précise non plus… Il faut donc s’adapter, et vite. En ce sens, le MHSC, qui a reçu de nombreux témoignages de soutien de ses pairs, a réussi à se mettre d’accord avec l’Olympique Lyonnais et la Ligue de Football Professionnel (LFP) pour inverser le calendrier et jouer le match du 19 octobre à Gerland. Oui, la Ligue peut se montrer compréhensive parfois… Le procédé sera probablement répété pour les seizièmes de finale de Coupe de la Ligue le 28 octobre face à Ajaccio. Mais après ?

Rien qu’en championnat, il restera cinq rencontres à domicile jusqu’à la trêve hivernale. Le calendrier ne sera pas toujours favorable à ces « inversements », et les adversaires pas si arrangeants. Lueur d’espoir cependant, l’appel à la solidarité du club héraultais a trouvé écho. Pas chez les Nîmois, les supporters ayant immédiatement fait blocus via Facebook, mais à Montpellier même. Le Montpellier Hérault Rugby a en effet proposé d’accueillir les footeux à l’Altrad Stadium – anciennement Yves-du-Manoir – pour la durée des travaux. Des émissaires de la Fédération Française de Football (FFF) et de la LFP doivent ainsi visiter le stade lundi 13 octobre selon le Midi-Libre et valider ou non le recours du MHSC.

« On ne peut pas revivre cette situation »

Et oui, Laurent Nicollin s’en souvient. Il y a dix ans, suite un « épisode cévenol » similaire, le stade avait déjà été dévasté. Le problème est récurrent. Inauguré en 1972, ce stade, comme l’ensemble de la ville et de ses habitants, ne supporte pas la pluie. N’ayant que très peu de prises sur les phénomènes météorologiques, le club va plutôt devoir agir sur l’infrastructure. On voit mal Loulou se muer en marabout dansant contre la pluie chaque automne.

Si la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle peut aider financièrement, les dirigeants pailladins vont surtout devoir se tourner vers les partenaires institutionnels qui ont fait la force du sport montpelliérain. La Ville, l’Agglomération et la Région en tête. D’autant plus qu’avant même le début des travaux, le clan Nicollin évoque l’hypothèse d’un nouveau stade. Une idée déjà lancée cet été. Interrogé à ce sujet, Philippe Saurel – maire (DVG) et président de l’Agglomération – ne s’oppose pas au projet d’une nouvelle construction. Il reconnaît cependant que les fonds seront difficiles à trouver. Mais surtout, tout le monde s’accorde à dire que partir de la Paillade, « là où on a commencé il y a 40 ans » dixit Loulou, couperait le club de son âme, de son histoire. Une affaire propre à déchaîner les passions dont on devrait certainement reparler d’ici peu.

Pour l’heure, il faut reconstruire au plus vite afin de limiter les pertes financières que risque d’occasionner l’indisponibilité de l’antre meurtrie du MSHC. Côté sportif, les Montpelliérains ont pour eux leur bon début de saison. Mais ce genre de « perturbation » peut être fatale. L’horizon reste terne. Outre la menace d’une nouvelle alerte météo, flotte désormais le fantôme de 2003 : une relégation en fin de parcours.

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à propos de l'auteur

Auteur : ANTOINE SILLIERES

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