À chaque élection ses particularités : lors des régionales de mars prochain, les citoyens des 22 régions, ne voteront pas pour un nom : ils voteront pour une liste candidate aux sièges de l’assemblée régionale. Chaque liste doit respecter la parité femmes/hommes, c’est la règle. Mais plus un nom est haut sur la liste, plus son propriétaire a de chance d’obtenir un poste de conseiller régional. Et aucune règle n’oblige les partis à placer des femmes devant les hommes sur les listes. L’assemblée du Conseil Régional n’est donc pas forcément paritaire. Actuellement, 38 hommes et 29 femmes la composent.
Au premier tour, les électeurs voteront pour l’une des huit listes en présence dans la région Languedoc-Roussillon. Chacune des listes représente un parti, un rassemblement de partis, voire un rassemblement de mouvances politiques disparates autour de personnalités. Le soir du 14 mars, il faudra compter les points.
Si une liste dépasse d’emblée 50% des suffrages exprimés, l’élection s’arrête : les vainqueurs raflent une prime majoritaire qui correspond au quart des sièges (17 sièges). Les sièges restants sont ensuite distribués à toutes les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés. Le principe ? Celui de la proportionnelle : une liste qui fait 7% des suffrages exprimés obtient 7% des sièges. A noter que le vainqueur participe à cette distribution. Il est donc doublement payé pour son score. Mais selon toutes vraisemblances, aucune des listes ne parviendra à 50% des voix dès le premier tour. Il y aura donc un deuxième tour qui se tiendra le 21 mars.
Au deuxième tour, toutes les listes ayant obtenu au moins 10% une semaine plus tôt peuvent participer au scrutin ou fusionner entre elles. En revanche, les listes qui n’ont pas dépassé 5% au premier tour sont purement et simplement éliminées. Les membres de ces listes ne peuvent pas être élus. Quant aux listes qui ont obtenu entre 5% et 10% au premier tour, elles gagnent le droit de fusionner mais pas de participer au deuxième tour. Autrement dit, les leaders des listes concernées peuvent rejoindre une liste toujours en course, en monnayant le soutien de leurs électeurs contre des postes et un rapprochement des programmes. Tout de suite après les résultats du 14 mars, ce sera donc le temps des négociations, des alliances, des rapprochements et des fusions de listes. En principe, tout sera réglé dans la nuit du 14 au 15 mars.
Au premier tour, compte tenu de la situation actuelle, il pourrait y avoir entre deux et cinq listes dépassant les 10%. En fait, elles seront probablement trois ou quatre. Mais rien ne permet pour l’instant d’aller plus loin dans les prévisions. Selon le dernier sondage TNS/Sofres commandité par le PS et publié par Midi Libre mercredi 20 janvier 2010, trois listes sont actuellement juste en-dessous des 10%, et trois autres sont au moins à 14%. Quant aux deux dernières listes, elles devront se battre dans les semaines qui nous séparent de l’élection pour atteindre au moins le seuil des 5%. Rien n’est encore fait, la campagne commence tout juste.
Sur les listes présentes au deuxième tour, certaines vont donc fusionner entre elles et/ou avec d’autres petites listes. L’objectif : rafler au deuxième tour la première place qui permet d’obtenir la prime au vainqueur (les fameux 17 sièges). Et faire le meilleur score possible pour obtenir un pourcentage confortable de sièges restants. En 2004, la majorité a raflé 43 sièges avec 51,17% des voix.
Si trois listes restent en lisse jusqu’à la tenue du deuxième tour, on parlera d’une triangulaire. Une quadrangulaire avec quatre listes. Une fois la composition de l’assemblée connue, tout ce nouveau monde pourra alors s’installer au siège de la région, se répartir en quelques groupes politiques, et désigner les membres des commissions et les vices-présidents. En principe, la personnalité conduisant la liste arrivée en tête au deuxième tour sera le prochain Président de la Région.
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Mis à jour le 5 février à 22h00