Primaire : On a sondé la science po !

Quels regards sur le phénomène « primaire » posent les étudiants en science politique de l’université de Montpellier ? Haut Courant a mené l’enquête à l’aide d’un sondage réalisé par le Master 2 Métiers des études et du Conseil.

Ouf… Les primaires ont assez peu de secrets pour les étudiants en science politique. Sans surprise, 92 % d’entre eux connaissent son enjeu principal : « Sélectionner un candidat unique à la présidentielle 2017». Et ouf encore, 95 % sont capables de nommer plusieurs candidats. Ces résultats, comme ceux que nous allons développer sont réalisés à l’aune d’une étude réalisée auprès de 157 répondants (sur environ 450 étudiants au total) du 19 au 26 octobre 2016. L’échantillon est composé de 82 hommes et 75 femmes issus de tous les niveaux du cursus, de la Licence 1 au Master 2, dans une proportion similaire.

80 % des étudiants en science politique favorables à l’organisation de cette élection

favorabilité aux primaires

Le principe même des primaires est très majoritairement approuvé par ces étudiants. Pour autant, ce chiffre est à nuancer. Notre enquête proposait aux sondés de justifier oralement leur choix. Et là, à la lecture des verbatims, on découvre toute la palette des nuances.

Du côté des 80 % d’étudiants « favorables » à la primaire, on retrouve 4 arguments principaux:

  • L’élection du représentant du parti est un processus « plus démocratique ». Elle permet « une ouverture du débat et de l’offre politique ». Les différents candidats du parti sont à même : « d’exposer leurs idées » ; « de gagner en visibilité pour les outsiders » et « d’acquérir une légitimité issu du vote ». Elle est pour certains : « le symbole de la fin d’une ère ».
  • Cette «mise en compétition plus équitable » a des effets directs sur les électeurs : « on ne se voit plus imposer le représentant du parti » ; «  On peut choisir son candidat préféré, ou le moins pire » et « émettre un véto à un candidat  de type Nicolas Sarkozy». C’est une « implication citoyenne » qui participe à « une meilleure connaissance des candidats avant le jour des présidentielles »
  • L’émergence « d’un candidat solide » éviterait « l’éclatement du parti et la dissolution des votes ». Les partis ont intérêt à l’unification partisane autour d’un élu pour « peser davantage aux présidentielles ».
  • «  Du spectacle, de la communication, de la politique en somme ». Le feuilleton des primaires, avec ses « clash » et ses rebondissements prend aussi la forme d’un divertissement pédagogique pour quelques uns : « C’est rigolo et puis, ça permet d’observer comment ils sont formatés à répondre aux questions ».


Du côté des 20 % d’étudiants « défavorables », 2 courants se dégagent :

  • Les premiers estiment que ce processus porterait préjudice au parti : «  Je ne fais pas confiance à ce genre d’élections où tout le monde peut voter, y compris les non-adhérents du parti qui souhaitent simplement biaiser les votes ». Certains craignent également « un effritement de l’image du parti » due à la mise en avant des divergences entre les candidats, au lieu d’un rassemblement autour d’un « projet commun ».
  • Les autres, désillusionnés, sont très critiques à l’égard du système des partis en général. Pour eux, ces primaires sont « une illusion démocratique » : « Elles reflètent la lutte permanente des politiques pour leur intérêt et induit des mesures irréalisables, du populisme, des arguments fallacieux, des attaques personnelles ». Ils estiment également qu’elles « renforcent le bipartisme » car « le contrôle reste entre les mains des dirigeants des partis » ne laissant « pratiquement aucune chance aux petits candidats ». Enfin, elles mettent l’accent sur la personnalité et l’attitude plutôt que sur les programmes : « les différences programmatiques me semblent très marginales, surtout à droite, et la compétition est surtout une question de « style » ».

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Parmi le groupe des étudiants en science politique, 75 % des sondés comptent boycotter la primaire de la droite et du centre. Le quart restant qui pense s’y déplacer vient principalement de la droite et du centre. Très peu d’étudiants « de gauche » envisageaient d’aller voter.

A noter qu’au sein la faculté montpelliéraine, 62% des étudiants se déclarent « de Gauche « , 19 % « de droite » et 10 % ne se retrouvent pas dans ces catégories.

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Juppé favori

Une part conséquente des potentiels votants n’avait pas encore choisi son candidat au moment de l’étude (26%). Parmi les autres, les votes se répartissaient entre Juppé (33%) et Sarkozy (20%), NKM (10 %), Le Maire 5 %, Fillon et Poisson (3%). Seul Copé ne remportait pas un kopeck auprès des étudiants.

On retrouve donc ici une configuration électorale relativement semblable aux pronostics mis en avant dans les sondages nationaux.

Gauche, droite ou écolos : 3 étudiants sur 4 iraient voter aux primaires

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Parmi les 157 étudiants interrogés, 40 % affirment vouloir voter à la primaire de la gauche et 15 % à celle des écologistes. Si l’on ajoute les 25 % de celle de la droite, 3 étudiants sur 4 devraient se rendre aux urnes primaires. Révélatrice d’un engouement à priori, cette participation déclarée n’a pas pour autant valeur de fait. En effet, l’intention étant moins engageante que l’action, ce n’est pas parce que les étudiants déclarent qu’ils voteront, qu’ils le feront.

Ainsi, au delà des résultats présentés, cette étude a pu nous montrer les limites (journalistiques mais pas seulement) de ce type d’enquête « scientifique ». A l’origine, nous supposions qu’une étude auprès du plus grand nombre permettrait de mieux saisir la pensée de ces étudiants. Or dans les faits, les opinions sont complexes. Elles divergent et vacillent, parfois même à l’échelle d’un répondant. De fait, les sondages participent parfois moins à comprendre les logiques des électeurs, qu’à les ranger dans des cases…

Lieux de plaisir à Montpellier

À tous la même question a été posée : dans quel lieu aimez-vous vous rendre à Montpellier pour vous faire plaisir ? Des espaces verts aux terrasses de café en passant par une balade dans les ruelles, ce sondage d’opinion éclaire sur les sensibilités des habitants.

Les Montpelliérains se mettent au vert !

Parcs et jardins figurent dans le top 3 de cette enquête. Le Peyrou et la place St Anne occupent la troisième position derrière l’esplanade Charles De Gaulle, second lieu plaisant des interrogés. En haut du podium, le Jardin des plantes remporte le plus de suffrages : il est l’endroit privilégié où se faire plaisir à Montpellier. La majorité des participants apprécie donc les lieux extérieurs puisque moins d’une personne sur deux affectionne les espaces verts et un tiers prend plaisir à se rendre dans les places et rues de la ville.

Charme et détente au rendez-vous

A travers les réponses des sondés, il apparaît que l’historicité de l’écusson lui confère tout son attrait. « L’esplanade Charles de Gaulle voit s’entremêler passé et présent. C’est un lieu où se côtoient une promenade chargée d’Histoire et l’architecture moderne du Corum  » s’enthousiasme Henri, 67 ans. De ces lieux publics émanent plaisir et détente. Des amis s’y regroupent, à l’instar de Camille et sa bande du lycée qui développent : « St Anne permet de se retrouver entre copains pour chiller après les cours ». Cet esprit de convivialité prime aussi pour les 17% de personnes qui vont dans les bars ou les restaurants à la recherche d’une ambiance chaleureuse et festive.

Il est toutefois étonnant de constater que les lieux culturels soient si peu cités … Plus rats des champs que de bibliothèque nos Montpelliérains ?

Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Vendredi, samedi et dimanche. Trois jours par semaine pour le maximum d’infos, enquêtes et reportages sur les élections Régionales qui se préparent en Languedoc-Roussillon. La rédaction de Haut Courant va se plier en quatre pour vous… Nous attendons vos réactions !

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++++Tous nos articles

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===================[Les clefs pour comprendre :]

 15/03 Premier tour des Régionales : Le pouls des QG de campagne

 12/03 Elections Régionales : les tracts en revue

 10/03 Voter : « il y a une application pour ça »

 7/03 Des candidats qui ne croient pas vraiment aux sondages ( sondage du 7 mars, Midi Libre )

 17/02 La Région, un cimetière pour les élites ( par William Genieys )

 10/02 Peut-on croire le sondage vérité ? ( Sondage du 9 février )

 7/02 Jacques Molénat, retour sur « la » phrase qui a fait basculer les régionales

 4/02 Le Conseil régional : mode d’emploi

 31/01 « L’extrême droite est historiquement ancrée dans le Midi »

 30/01 2004-2010 : Quel bilan pour Georges Frêche ?

 24/01 Les règles du jeu

 20/01 Le chômage au cœur des régionales

>>>Les programmes liste par liste ( Montpellier Journal )<<<

>>>Nos articles liste par liste<<<

>>>Les articles à la Une<<<

========================[Les infos pour réagir :]

 15/03 Georges Frêche à son apogée

 15/03 France Jamet : « Face à Frêche, le Front National doit former une grande opposition »

 15/03 Europe Ecologie : une soirée électorale « aux airs de 21 avril 2002 »

 15/03 Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

 12/03 Une semaine avec Europe Ecologie

 12/03 Jean-Claude Martinez : « depuis 35 ans j’élève le peuple. Je leur fais croire qu’ils sont intelligents. »

 12/03 « Mais qu’est-ce qu’il a ce Georges ? »

 9/03 Dominique Voynet : « Il faut choisir sa Gauche »

 8/03 Pour la Journée de la femme, Martine Aubry vient au secours de son « amie » Hélène Mandroux

 8/03 Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

 6/03 « A Gauche Maintenant » marche contre Agrexco

 19/02 Le Languedoc-Roussillon devient un enjeu national pour Europe Ecologie

 19/02 « A Gauche Maintenant » : Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

 18/02 Daniel Cohn-Bendit : « Je suis un utopiste réaliste »

 17/02 Mandroux, « maire courage » selon Montebourg
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 15/02 Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

 15/02 Christian Jeanjean : « Couderc ne tient pas Frêche à distance »

 15/02 Jeanjean roule sur les terres de Frêche

 15/02 Le MoDem jette l’éponge

 14/02 MoDem : Alerte orange en Languedoc Roussillon

 14/02 Le dépôt des listes du MoDem en Languedoc-Roussillon est repoussé à lundi

 14/02 Georges Fandos : « Il faut éviter la concentration sur Montpellier »

 14/02 Christian Jeanjean en route pour les Régionales

 13/02 Martine Aubry, cible privilégiée des attaques de Georges Frêche

 12/02 Romain Ferrara : « Pour moi, Raymond Couderc est le meilleur »

 12/02 Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

 10/02 François Liberti : « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

 8/02 Extrême-Gauche : l’union fera t-elle la force ?

 8/02 Christian Jeanjean 100% gagnant sur Facebook

 7/02 Georges Frêche : l’anti-parisianisme comme thème de campagne

 6/02 MoDem : Marc Dufour présente sa propre liste

 6/02 Europe Ecologie au centre de toutes les attentions

 5/02 Emmêlé dans ses contradictions, le MoDem va tenter de se mettre en marche

 5/02 Régionales en Languedoc-Roussillon : Bienvenue chez les fous !
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 4/02 Gauche anti-frêchiste : « coup d’Etat » du PS?

 4/02 Rencontre avec un militant : une autre idée du socialisme

 3/02 L’engagement écolo vu par les militants d’Europe Ecologie

 2/02 Raymond Courderc lance la tournée des « Oubliés » en Languedoc-Roussillon

 1/02 J-L Roumégas : « les socialistes ne peuvent pas se poser en rassembleurs de la Gauche alors qu’ils sont divisés »

 30/01 Christian Jeanjean lance sa campagne au Mas-Drevon

 29/01 Déclaration d’Hélène Mandroux, jeudi 28 janvier

 29/01 Hélène Mandroux appelle au rassemblement de la gauche anti-Frêche

 29/01 Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.
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 28/01 Georges Frêche a-t-il vraiment dérapé ?

 26/01 Europe Ecologie peaufine sa stratégie

 24/01 L’écologie au sein de la politique du Conseil Régional

 24/01 Georges Frêche controversé mais soutenu

 24/01 Julien Sanchez : « Le FN n’a jamais été un parti raciste »

 23/01 La candidature de Georges Frêche : « un aveu d’impuissance » de la direction du Parti socialiste

 21/01 Sondages mi-janvier

==========================[Ailleurs sur le Net :]

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 Igor Gauquelin

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 http://www.julesguesde.fr/new_site/spip.php?article245

 http://www.midilibre.com/articles/2009/12/18/A-LA-UNE-Dernier-budget-avant-le-reglement-des-comptes-1041442.php5

 http://www.sports-sante.com/index.php/tag/oeuvre-artistique-a-la-maniere-de

 http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=454:armoiries-du-languedoc-roussillon&catid=61:languedoc-roussillon&Itemid=111

Mis à jour le 15 mars à 23h30

Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

Après la création d’une liste PS concurrente à Frêche et les différentes polémiques, il semblerait qu’aux yeux des électeurs le président sortant reste le numéro 1 de la Région.

Les militants avaient exprimé leur soutien à Frêche en décembre.

Exclu du parti en 2007 à cause de ses dérapages, Georges Frêche reste pourtant très influent. Le secrétariat général du Parti a été confronté au bon score de Frêche à la suite du vote des militants du PS. La liste que Georges Frêche conduisait dans l’Hérault, Divers Gauche, avait été plébiscité avec 87% des votes. Avec une participation de 52-53% sur 65 départements, entre 95 et 97 000 adhérents avaient voté. Si pour Frêche ce chiffre relevait d’un soutien manifeste par les adhérents du parti, d’autres personnages politiques en ont fait une toute autre analyse.

Pour Paul Alliès, secrétaire national adjoint à la Rénovation du PS et actuel conseiller régional, il s’agit juste d’un « non événement » puisque les militants qui ne soutenaient pas Georges Frêche ne seraient pas allés voter. Jean-Louis Roumégas, candidat tête de liste Europe Écologie, avait également déclaré «Ce vote ne signifie rien. Tout d’abord parce que les militants n’ont pas eu le choix : il n’y avait qu’une seule liste à adouber ».
Après les derniers propos polémiques de Frêche, qu’en est-il de son influence sur les électeurs en général ?

Frêche gagnant dans tous les cas de figure

En décembre, après les premiers résultats de sondage, Georges frêche fanfaronnait «Tant qu’il y a 50 % des personnes plus une qui m’aiment, la vie est belle !». Les intentions de vote pour Georges Frêche au premier tour seraient montées de 29 % à 31% depuis décembre dernier dans le Languedoc-Roussillon.

Le président de Région sortant est le grand gagnant des régionales selon le dernier sondage paru mardi 9 février et commandité par Midi Libre, L’Indépendant, et France Bleu. Selon ces résultats, la parution d’une liste au nom d’Hélène Mandroux, tout comme la médiatisation de son dernier dérapage verbal, n’auront pas détrôné Frêche.

Le principal opposant à la gauche, Raymond Couderc, tête de liste UMP, est quant à lui crédité de 20 à 21% selon les cas de figure. Il reste cependant un adversaire de taille pour le PS et Europe Ecologie, puisque son score lui permettrait de se présenter au deuxième tour. Il serait même en deuxième position des intentions de votes, sauf dans le cas d’une alliance avec Mandroux comme tête de liste, ce qui aujourd’hui n’est plus d’actualité (ndlr. le PS et Europe Écologie n’ayant pu trouver de réponse au problème de leadership).

Pour le second tour, deux hypothèses ont été prises en compte par le sondage. Le sondage parle d’une alliance PS-Europe-Ecologie pour laquelle la question de la tête de liste est toujours en suspens. Une première triangulaire pose en adversaires Georges Frêche (40%), Raymond Couderc (30%), et Hélène Mandroux (30%). La seconde triangulaire présente Frêche (40%) et Couderc (31%) avec Jean-Louis Roumégas (29%). La tête de la liste d’union reste là encore favorable à la maire de Montpellier, mais celle-ci ne ferait toujours pas le poids face à Frêche qui sortirait dans tous les cas gagnant de ces élections.

Mais en matière d’élection il y a toujours une zone d’incertitude. Personne ne peut prédire ce qui peut se passer d’ici les élections : un nouveau dérapage, de nouvelles alliances. Le comportement d’un électeur dans son isoloir est toujours difficilement prévisible.

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Peut-on croire le sondage vérité ?

Le « sondage vérité » sur les intentions de vote aux élections régionales, publié le 09 février 2010 par Midi Libre, revu et corrigé par Aurélia Troupel, docteur en sociologie politique et professeur à l’Université Montpellier I.

Des chiffres sans surprises ressortent du sondage commandité par Midi Libre, L’Indépendant et France Bleu. L’enquête réalisée positionne, au premier tour, Georges Frêche (Divers Gauche) en tête avec 31% des intentions de vote ; suivi par Raymond Couderc (UMP) à 21% ; puis Hélène Mandroux (Parti socialiste) et Jean-Louis Roumégas (Europe Écologie) se talonnent respectivement à 11 et 10% (dans l’hypothèse où ces derniers ne font pas liste commune). Quant au second tour, pas de nouveautés là non plus : Georges Frêche arrive toujours en tête avec 40% des intentions de vote, suivi par une alliance Roumégas/Mandroux à 30 %, et par Raymond Couderc, 30% également.

Selon l’analyse de Midi Libre, Georges Frêche sortirait vainqueur de la polémique dont il a fait l’objet. En cas d’alliance PS-Europe Écologie, Hélène Mandroux serait plus convaincante en tête de liste que Jean-Louis Roumégas. En revanche, si chacun fait cavalier seul, Midi Libre parle d’«un léger avantage» de l’édile de Montpellier sur le candidat Vert.

Aurélia Troupel a une interprétation différente de ces chiffres : «le vrai enseignement que l’on peut tirer de ce sondage est que Jean-Louis Roumégas bénéficie d’un capital de notoriété conséquent. C’est un coup dur pour Hélène Mandroux». Ainsi, d’après ce sondage, Europe Écologie est en position de force et n’aurait pas grand intérêt à faire une alliance avec la tête de liste PS. «Politiquement, elle est dans une situation périlleuse. Dernièrement affaiblie, elle n’a pas pu faire voter le budget de sa propre commune. Elle joue beaucoup dans la bataille, et faire un bon score lui permettrait de retrouver une légitimité», rajoute l’enseignante. Ce sondage ne va pas faciliter les tractations entre Europe Écologie et les socialistes, et «va continuer à faire monter les enchères». Quant à Georges Frêche, ces 40% ne lui garantissent pas forcément la victoire : à un mois et demi du vote du premier tour, peut-être a-t-il atteint son score maximum? «Il y a encore une large part d’indécis qui peut tout changer. Même si le Languedoc Roussillon a une forte identité régionale et que l’abstention est rarement la plus élevée.». Autre constat: «cela va être difficile pour la droite
»

«Les sondages ne sont jamais fiables à 100%», souligne néanmoins Aurélia Troupel : «en aucun cas, ils ne modifient le vote car les effets qu’ils provoquent s’annulent». Ceux-ci se comptent au nombre de trois. Le premier : «l’électeur voit son candidat vainqueur et juge inutile d’aller voter». A contrario, voyant son «poulain» en difficulté, il va le soutenir en votant pour lui. Dernier effet, le vote utile : par exemple,«l’électeur soutient Hélène Mandroux mais va voter Georges Frêche sachant qu’il a plus chance d’être élu».

Il faut donc rester prudent dans l’interprétation de ce sondage. La campagne officielle des élections régionales n’a pas encore commencé, les programmes n’ont pas été rendus publics, les listes ne sont pas déposées, et le taux d’abstention peut jouer des tours. Et la sociologue d’ajouter : «tout peut encore basculer !». Surtout en Languedoc-Roussillon où les rebondissements ne manquent pas…

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Istanbul entre dans le cercle des capitales européennes de la culture

Le 16 janvier 2010, Istanbul est devenue l’une des trois capitales européennes de la culture. Entre cérémonies festives et animations artistiques, ce pôle culturel annonce de nombreux projets durant l’année et révèle son patrimoine et son histoire. Cette désignation a également une dimension politique pour un pays dont le processus d’adhésion à l’Union Européenne, entamé en 2005, est refusé par plusieurs États membres comme la France et l’Allemagne.

Le Parti socialiste face aux désordres de la majorité

A mi-mandat, rien ne va plus pour Nicolas Sarkozy et sa majorité. Le président de la République, pourtant peu enclin à l’autocritique, a même dû reconnaître, devant quelques journalistes, des « erreurs » depuis son arrivée à l’Elysée. Face aux désordres qui secouent la majorité présidentielle, le Parti socialiste tente, par contraste de faire bonne figure, et donner l’image d’un parti rassemblé. La zizanie à droite offre au principal parti d’opposition parlementaire l’occasion de se remettre en ordre de marche. Avant les régionales de 2010.